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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

“Certifié sans perturbateur endocrinien”

C’est un nouveau “label” qui apparaît sur les étiquettes des produits cosmétiques. Outre qu’il semble rassurant et dans l’air du temps, que peut-on penser de ce qu’il signifie vraiment ?

On le sait, les perturbateurs sont partout, et beaucoup aussi dans les produits cosmétiques d’utilisation quotidienne. On en parle de plus en plus, et les messages d’alerte se multiplient. C’est que leur potentiel nocif, notamment pour les fœtus et les jeunes enfants, est avéré, mais qu’ils ne sont encore, par manque de données scientifiques et/ou de courage politique, que très peu encadrés par la réglementation, y compris cosmétique.

Les molécules qui agissent en perturbateurs endocriniens et qui dérèglent notre système hormonal sont très nombreuses. Et elles ont la particularité d’agir à très faibles doses, mais d’autant plus fortement qu’elles entrent en interaction les unes avec les autres : c’est ce qu’on appelle l’effet cocktail.

Dans ces conditions, comment peut-on affirmer aujourd’hui qu’un cosmétique n’a pas d’action endocrinienne ? Comment peut-on y rechercher les centaines de molécules qui peuvent avoir ce type d’effet, et éventuellement évaluer leurs interactions ?

Les tests le prouvent

Les tests qui ont été mis au point récemment, après plusieurs années de recherches scientifiques, se basent sur une approche différente. Leur principe n’est pas d’aller détecter dans un produit, une par une, toutes les substances qui pourraient agir en perturbateur endocrinien, mais de cibler l’activation des récepteurs aux œstrogènes.
Pourquoi les œstrogènes ? Parce qu’ils sont au cœur des phénomènes de la perturbation endocrinienne, qui induit aujourd’hui la féminisation des espèces et des troubles de la reproduction, entre autres maux.

L’idée est de tester un produit fini (qui peut être un cosmétique, mais aussi une denrée alimentaire ou un emballage), et d’observer s’il se produit, ou non, des liaisons sur les récepteurs endocriniens, ou si, en présence d’un témoin œstrogène, la substance testée empêche l’hormone de se fixer normalement sur son récepteur, ce qui constitue un autre effet perturbateur endocrinien.

Si aucun de ces deux phénomènes n’apparaît, le produit testé n’est pas susceptible d’agir en perturbateur.
Dans le cas contraire, on peut quantifier l’importance du phénomène par le pourcentage de récepteurs touchés. Et on peut aussi mesurer précisément le danger potentiel, ainsi que les seuils de risque.

Le nouveau “Sans”

Et c’est sur la base des résultats ainsi obtenus qu’un fabricant peut affirmer que son produit est totalement sûr, et le revendiquer publiquement. Éventuellement même si son produit contient intrinsèquement un perturbateur endocrinien. Car cela ne suffit pas pour qu’il ait un effet de perturbation endocrinienne.

Il suffit de prendre l’exemple de la cannelle pour le comprendre : son huile essentielle contient du cinnamal, une substance aromatique qui, lorsqu’elle est isolée, est un perturbateur endocrinien avéré. Mais l’huile essentielle de cannelle, composé complexe, n’a pas, elle, d’effet de perturbation endocrinienne. Les tests le prouvent.
La cosmétique ne manque pas de “sans”, et on peut regretter qu’elle revendique souvent davantage ce que le produit ne contient pas plutôt que de mettre en avant les bons actifs qui sont présents dans sa formule.

Mais avec les perturbateurs endocriniens, le problème est un peu différent : tant que la réglementation continuera à être incapable de nous protéger suffisamment contre leurs dangers, la preuve d’une absence de risque est bonne à prendre. Surtout pour les produits destinés aux femmes enceintes et aux bébés. À condition, bien sûr, que l’affirmation ne soit pas gratuite, et qu’elle soit justifiée par les résultats d’un test, présentés en toute transparence aux consommateurs.

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