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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

C’est quoi la vie ?

Parfois la vie commence comme un cauchemar et c’est d’ailleurs ainsi que débute celle des enfants des rues. Les histoires vécues par les abandonnés de la chance montrent qu’il y a souvent moyen de la rattraper au tournant d’un espoir de vivre volontaire et tenace. Rencontre avec la poésie d’un exemple qui n’a pas toujours suivi les règles habituelles.

On ne quitte pas son enfance aussi facilement que les années s’entassent les unes sur les autres. Depuis le début de ses souvenirs, Amin Sheikh, l’Indien au regard d’antilope, a un projet d’amour pour ses semblables. Il a toujours su qu’il était né pour aider et les événements contrariants de son existence n’ont rien pu faire pour l’en dissuader. Âgé aujourd’hui de 30 ans, Amin confie ses instants de souffrance et ses moments d’espoir. Il dit comment, par l’influence de la seule véritable maison de ses jeunes années, la gare de Bombay, il a gardé depuis l’impression d’être toujours en partance. Il parle au nom de tous ses frères et sœurs, les enfants des rues de l’Inde ou d’ailleurs.

LE DÉBUT ET LA FIN
Oublie-t-on le visage d’un père même si les traits du souvenir se sont effacés devant la violence que les relents d’alcool lui ordonnaient ? Oublie-t-on la faiblesse d’une mère même si elle a eu le courage de quitter son ivrogne de mari au bénéfice d’un supposé beau-père qui ne ménageait pas les coups ? Oublie-t-on les humiliations quotidiennes quand on devient la cible des mauvaises plaisanteries, simplement parce qu’on est petit ? L’école, pour quoi faire quand tout a si mal commencé ? Une peur visqueuse alors se colle à votre peau, mouvante comme une mare de glu, une peur obscurcissante qui ne vous lâche plus. C’est ce qui s’est passé pour Amin, lorsqu’une minuscule voix intérieure lui suggéra de fuir, partir, courir et ne plus jamais revenir.

Son escapade vers la liberté, enfin vers le plus loin possible des brimades et des coups, le fit se retrouver assis sur les marches de la gare de Bombay au milieu de centaines de passants, tous mendiants confondus, foule nauséabonde et enfants braillant. Comme les trains, il apprit à vivre d’une gare à l’autre en courant sur les rails tel un funambule, en tentant de dormir dans des wagons désaffectés, en marchant comme un forcené à longueur de journée. Il cherchait le moyen de fuir le monde qu’il découvrait avec désenchantement. Dans ces lieux, la nuit puait l’angoisse et la désespérance grouillait de vices. Les enfants en étaient les victimes de choix, qui sans mot dire régalaient les grands. Le petit Amin ne savait même pas ce qui se passait quand ses bourreaux du soir l’entraînaient dans l’ombre malsaine des trains en stationnement. Il aurait bien voulu crier mais alors les coups pleuvaient si fort qu’ils couvraient ses moindres intentions de défense. Avec ses petits compagnons d’infortune, il apprit la résilience en se réjouissant d’un sale morceau de pain trouvé dans une poubelle les jours où personne ne leur tendait la main. Et puis d’ailleurs, il préférait encore supporter cela aux  maltraitances infligées par son beau-père et aux coupables silences de sa mère.

Comme il l’écrit : « Je crois que les choses affreuses arrivent parce qu’elles doivent arriver. » Mais au-delà de tout cela, une récompense, la liberté. Ici personne pour lui imposer de travailler ou de dormir, il pensait pouvoir faire comme ça lui plaisait. Pour Amin, la liberté avait le prix de l’oubli. Mais ce n’était qu’une trêve, le temps que sa mère mit à le retrouver. Elle surgit au coin d’une gare sans hasard, elle le prit dans ses bras, le couvrit de caresses, mais de retour à la maison, elle ne sut toujours pas endiguer le régime « violences » de sa brute de mari. Alors il repartit, cette fois beaucoup plus loin et en sachant déjouer les pièges de la rue.

POUR EN SAVOIR PLUS :
La vie, c’est la vie – J’étais un enfant des rues à Bombay par Amin Sheikh aux éditions Marabout. En achetant ce livre, vous participez au projet solidaire d’Amin Sheikh.

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