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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Des plantes pour soigner votre jardin

Révisez vos classiques et découvrez des nouveautés : faites le point sur les plantes utiles pour jardiner sans pesticide et respecter la biodiversité !

L’utilisation de préparations à base de plantes pour faire face aux problèmes sanitaires du jardin bio demande au jardinier à la fois un changement de posture et un certain savoir-faire ; sans oublier, bien sûr, une certaine connaissance des plantes.

Un changement de posture indispensable

Le jardinier doit abandonner l’idée de contrôle des phénomènes, d’éradication des parasites ou des maladies. Jardiner au naturel,  c’est s’adapter au lieu, le perturber au minimum, et surtout réguler en s’appuyant sur les équilibres naturels.
Pour soigner son jardin avec des préparations à base de plantes qui ne peuvent être considérées comme des « produits » à appliquer selon une recette pour un résultat prévisible, il faut avoir une âme de chercheur !

Un savoir-faire évolutif et expérimental

Choisir de soigner votre jardin avec des plantes, c’est observer, comprendre et apprendre. Votre savoir évoluera avec votre jardin et son environnement, avec les conditions climatiques et vos pratiques…
Au départ, il est prudent de s’appuyer sur quelques grands principes issus de l’expérience de générations de jardiniers :

=> Une évidence
Vos pratiques culturales influent beaucoup sur les problèmes sanitaires. Couvrir les sols, apporter régulièrement de la matière organique, privilégier la prévention sanitaire et la diversité des espèces cultivées… Tout cela est essentiel. Soigner son jardin avec des plantes n’est pas une panacée universelle, c’est complémentaire des autres techniques culturales bio.

=> Un conseil
Les préparations à base de plantes ne sont pas inoffensives. Mal préparées, utilisées trop souvent, dans de mauvaises conditions (lumière, température) ou en surdosage, elles deviennent inefficaces ou dangereuses pour le jardin, voire pour vous-même. L’exemple du cuivre le démontre !

=> Un incontournable
Une utilisation raisonnée et plutôt préventive. Interrogez-vous  sur la nécessité réelle, les conditions d’efficacité, les risques pour l’écosystème du jardin. Par exemple, risquez-vous de nuire à d’autres insectes non visés comme les pollinisateurs ou les oiseaux ?

=> Un constat
La flore de votre jardin est unique et conditionne en partie les populations de parasites présents, visibles ou non (insectes, champignons, bactéries, virus). Respecter au maximum cette flore spontanée facilite le maintien des équilibres naturels et leur régulation.

Une certaine connaissance des plantes

Bien sûr, le préalable est de savoir reconnaître les plantes à utiliser. Il faut aussi connaître  les organes à utiliser (feuilles, sommités fleuries…), la période et les conditions de récolte, qui déterminent la teneur en principes actifs. Cultiver dans son jardin les plantes utiles facilite les choses et est assez facile, ces plantes sont peu exigeantes et, avantage notable, jouent un rôle positif dans l’équilibre du jardin.

Une petite liste des plantes faciles à cultiver

Les plantes sont classées en fonction de leur utilisation principale pour soigner le jardin. Certaines (comme l’ail, la prêle, l’achillée, l’ortie) peuvent être à la fois fongicide, insecticide, fertilisante, tout dépend de la dose utilisée, de la durée de repos de la préparation avant utilisation ou des conditions d’utilisation.

Moune parle aussi ce mois-ci des plantes qui soignent les autres plantes et aborde dans le détail la façon de préparer certains remèdes qui, par manque de place, ne sont pas tous développés ici… Retrouvez les recettes de Moune (purin, décoction, infusion, macération…) page 58 de ce magazine.

Les plantes insecticides ou insectifuges (1)

=> L’absinthe
♦ Sol pauvre, bien drainé, chaud et exposition ensoleillée. 
♦ Feuilles et tiges récoltées de juillet à septembre. Utile en purin contre les pucerons et les chenilles, en décoction contre le carpocapse, ou en infusion contre les acariens.
♦ Cultivée au potager, elle est répulsive pour la piéride du chou, les altises, les fourmis. Utile aussi contre les mites dans les armoires.

=> La capucine
♦ Sol riche et humifère, elle a besoin de soleil pour fleurir.
♦ Repousse les pucerons et pucerons lanigères, donc à planter au verger.
♦ Attire les pucerons noirs, la piéride du chou, donc utile au potager pour protéger les autres cultures.

=> Le noyer
♦ Sol profond et drainant.
♦ Purin : 2 kg de feuilles fraîches pour 10 litres d’eau pendant 4 à 6 jours,
♦ ou décoction : faites tremper, pendant 24 h, 200 g de feuilles sèches pour 10 litres d’eau, puis faites bouillir 15 mn dans un récipient couvert et filtrez à froid.
♦ Pour éliminer chenilles et pucerons et éloigner les fourmis.

=> Les œillets d’Inde ou tagètes
♦ Sol drainant, riche et frais, exposition ensoleillée. La culture est facile.
♦ Les extraits de racines ont un effet insecticide sur les mouches, les mineuses, les charançons (sous forme de jus : broyez simplement les organes frais).
♦ Les extraits de composés volatils de fleurs de Tagetes minuta sont utiles, par leur présence, contre les moustiques, certains pucerons et quelques maladies fongiques. On peut aussi hacher des feuilles à proximité des plantes à traiter).
♦ Les racines des tagètes produisent des substances de « défense » qui, par leur proximité, inhiberaient la croissance de plusieurs espèces de nématodes (vers ronds). 

=> La rhubarbe
♦ Sol frais, meuble, profond et un peu acide, exposition ensoleillée.
♦ L’infusion de feuilles est un traitement préventif contre le ver du poireau, le puceron noir de la fève.

=> Le romarin
♦ Sol sain, léger, perméable et peu calcaire, exposition chaude et ensoleillée.
♦ Répulsif pour la mouche de la carotte, les altises et quelques autres insectes nuisibles. Sa place est au potager.

=> Le sureau noir
♦ Sol calcaire, riche en azote, l’exposition au soleil favorise la fructification.
♦ Le purin ou la décoction agissent contre les altises, pucerons, thrips, noctuelles, plutôt par effet répulsif.
Le broyat de feuilles et de jeunes tiges non aoûtées répandu au sol aurait le même effet ; la mise en œuvre est plus simple !

Les plantes répulsives pour les limaces

=> Le cassis
♦ Sol assez riche et drainant, exposition ensoleillée.
♦ Macération : faites macérer des feuilles (prises sur plusieurs pieds) pendant 2 ou 3 h, trempez 2 mn dans le liquide les plants à mettre en place, installez-les, puis arrosez-les abondamment avec la macération.

=> Le chêne pédonculé
♦ Le paillage de feuilles a un effet répulsif sur les limaces, les chenilles de noctuelles et les larves du hanneton ; il limite les pontes de taupins, ce qui réduit progressivement les populations. •Sous serre, la fumée issue de la combustion lente des feuilles réduit les populations de pucerons, aleurodes, tétranyques… À faire le soir lorsque les insectes auxiliaires ne sont plus dans la serre.

Les plantes fongicides

=> L’ail
♦ Sol léger, meuble et profond, exposition ensoleillée. Résiste aux gelées.
♦ La macération des gousses est utilisée pour le traitement préventif des maladies fongiques.
♦ Planté avec les fraisiers, tomates, maïs, il repousse les acariens (tétranyque tisserand), protège le pêcher de la cloque et les arbres du verger des insectes suceurs.
♦ Des gousses mélangées à un stock de graines éloignent les charançons.

=> La prêle
♦ Elle exige la proximité de l’eau, elle est assez envahissante.
♦ Récoltez tout au long de l’année des plantes âgées, plus riches en principes actifs, pour fabriquer une décoction utile contre les maladies fongiques : oïdium, moniliose, mildiou, rouille, tavelure, septoriose des solanées (tomates), cloque du pêcher.
♦ Privilégiez les traitements préventifs. Pour plus d’efficacité, on peut aussi ajouter un peu de souffre mouillable (moins de 1 %).
♦ Contre les pucerons et les acariens, fabriquez une solution à base de plante séchée (50 g par litre d’eau) et ajoutez un peu de savon noir.
♦ Son effet stimulant sur la croissance et la résistance des plantes est reconnu.

Les plantes fertilisantes et améliorantes pour le sol

=> L’ortie
♦ Indispensable, à cultiver impérativement dans un coin du jardin.
♦ On fera 2 à 5 coupes/an pour l’utiliser en frais ou en sec.
♦ Le purin fermenté à partir de 4-5 jours a une utilisation fongicide et insecticide ; à 12-14 jours de fermentation, c’est un stimulant de la croissance et de l’activité de la microfaune du sol et un moyen de lutte contre la chlorose des feuilles.

=> Le pissenlit
♦ Il aime les terres lourdes et le soleil.
♦ Plante très riche en éléments minéraux et en tanins, précieuse pour fertiliser les sols et le compost.
♦ Le purin de plante fraîche pulvérisé au printemps stimule la croissance.

=> La valériane
♦ Elle apprécie les sols humides, elle est facile à cultiver et décorative.

♦ Les fleurs pressées donnent un jus qui à raison d’une goutte par litre d’eau permet, au printemps, d’améliorer la formation des fleurs et des fruits et de lutter contre le gel des fleurs. L’extrait, 10 fois plus concentré, limite la fonte des semis.

Quelques conseils pour la conservation de vos préparations à base de plantes
  • Le séchage se fait dans un local aéré et à l’abri de la lumière.
  • La congélation : au préalable, séchez les plantes dans un tissu absorbant, congelez-les en barquette à plat ; utilisez immédiatement après la décongélation.
  • La préparation : utilisez de l’eau dont le pH est aux alentours de 6, l’eau de pluie est recommandée si elle n’a pas lavé une surface polluée avant (toits, route…).
  • La conservation : les extraits fermentés et purins se conservent à l’abri de l’air, de la lumière et à température constante (entre 8 et 15 °C) dans un récipient dédié et qui ne se dégradera pas (verre, plastique de qualité). En biodynamie, le plastique est proscrit, on lui substitue le bois ou l’émail. La conservation ne dépasse guère deux mois après ouverture du bidon. Évitez de préparer de trop grandes quantités. Les infusions ne se conservent que si elles sont embouteillées à chaud (80 °C).
  • Les préparations qui ne se conservent pas : l’extrait de jus de plantes, la macération à froid et les décoctions (dans la plupart des cas).

(1) Les insectifuges ou répulsives étant souvent à préférer aux insecticides pour limiter les perturbations de l’écosystème, et recommandées lorsque les équilibres naturels sont bien installés au jardin.</p

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