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Éliette, minéralogiste à Royat

C’est au cœur de la ville thermale de Royat, dans le Puy-de-Dôme, qu’Éliette Ballot poursuit la tradition familiale démarrée par son arrière-grand-père en… 1837 ! La jeune femme, créatrice de bijoux en pierres fines, est aussi une minéralogiste passionnée.

Difficile d’échapper à son destin, disent certains… Ce n’est pas Éliette Ballot qui les contredira ! À 31 ans, cette jeune Auvergnate est fille, petite-fille et arrière-petite-fille de bijoutiers, lapidaires et passionnés de minéraux. « Je rêvais d’être architecte », reconnaît-elle. Eh bien c’est raté ! Les maths n’étant pas son fort, c’est vers les Beaux-Arts qu’elle se tourne, étudiant pendant 5 ans la peinture, la sculpture et le dessin…
Aujourd’hui, Éliette a repris le flambeau. Elle dirige « Les Pierres Fines », la bijouterie située à Royat, poursuivant sa passion de création et perpétuant l’amour des belles pierres.

SKATE-BOARD… EN AMÉTHYSTE
Tous ses souvenirs d’enfance sont imprégnés de minéraux : « Enfant, je dormais dans un lit dont les 4 pieds étaient ornés de boules en améthyste d’Auvergne et aventurine de Venise, et chez ma tante, les poignées de porte étaient en quartz rose. Vers 10 ans, j’enfilais des colliers en faisant des nœuds entre chaque perle... » Il faut dire que la descendante de la dynastie de bijoutiers a vraiment baigné dans cette atmosphère de pierres. Et pour cause. Pas une grand-tante, pas un oncle, pas une cousine qui ne soit du métier. Du Mont-Dore à Clermont-Ferrand en passant par Royat où il existe un filon d’améthyste, sa famille taille, polit, grave, fond et sertit pierres et bijoux. Alors, bien sûr, de l’atelier de son grand-père à celui de son oncle, la petite se familiarise avec ces cailloux de toutes les couleurs qu’elle apprend à distinguer les uns des autres.

À la Taillerie de Royat, rachetée par Honoré Fleury, son arrière-grand-père, Éliette apprend à façonner un bloc de pierre fine, à lui donner une forme, un volume. « Vers l’âge de 15 ans, avec mon frère, nous taillions des œufs, et encore des œufs pour montrer aux visiteurs l’un des aspects du travail de lapidaire. Nous prenions la posture allongée sur la meule entraînée par la rivière Tiretaine qui dévale de la montagne. Et puis, un jour, on en a eu marre. Et on s’est mis à tailler… un skate-board ! Inutile de dire que nos objets d’art sont restés inachevés… »

MUSÉE
Aujourd’hui, Éliette peut être fière de son parcours. Les curistes affluent dans la petite boutique au charme désuet remplie de trésors. Toutes les pierres semi-précieuses sont disponibles. « Si l’on nous demande quelque chose que nous n’avons pas, nous nous empressons de nous le procurer », précise la bijoutière. D’un grand meuble de métier à tiroirs plats pour les pierres travaillées et plus profonds pour les brutes, la jeune femme extrait du quartz, de la citrine, du labrador, de la magnésite ou de la fluorine – bref, une quantité de gemmes aussi belles les unes que les autres, et dont une partie provient d’Auvergne. L’améthyste, par exemple. Dans les années 1850, des filons étaient exploités dans les monts du Forez, entre Clermont et Issoire. La « pierre d’évêque », d’un violet profond, extraite au Vernet-la-Varenne, était si réputée qu’elle fut exportée dans le monde entier. De nos jours, seul un petit musée retrace cette glorieuse époque.
Et quand on lui demande une gemme qu’elle n’a pas, qu’à cela ne tienne ! Éliette va la chercher là où elle sait la trouver, « ce qui fut le cas pour du saphir jaune que ma mère a rapporté de Nice, il y a quelques années ».
À l’arrière de sa boutique royataise, la bijoutière a voulu sauvegarder quelques trésors minéralogiques qu’elle montre volontiers à qui s’y intéresse. Dans ses vitrines, on peut admirer de belles pièces telles que cendriers en agate, parures de bureaux en cornaline, serre-livres en calcédoine, etc. Tout un monde fascinant qui rend hommage au travail de ses ancêtres. Un petit atelier plein d’outils de précision permet de voir comment travaille un lapidaire.
Bref, celle qui fut pendant quelques années une joueuse de rugby est bel et bien revenue à des choses beaucoup plus… fines !

À LIRE :
Propriétés énergétiques des pierres et des cristaux, de Jean-Michel Garnier, éditions ACV. 32 €
Le guide des élixirs de cristaux, de Sylvie Crochet et Ange-Jacques Séno, éditions Ambre. 25 €
Cristaux et santé – Comment choisir et utiliser les pierres pour votre bien-être, de Daniel Briez, éditions Trajectoire. 22 €

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Dada…

Pas besoin d’être adulte ni même expert pour apprécier l’art. Même si le Musée parfois impressionne, les œuvres sont à portée de tous. C’est pour désinhiber les esprits que, depuis près de 30 ans et 235 numéros, la revue mensuelle Dada* propose ses initiations à l’art dès 8 ans, à la fois exigeantes et accessibles, ludiques et participatives. Indépendante depuis 2008, l’équipe organise aussi des ateliers et collabore avec de nombreux musées dans toute la France.

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