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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Faire ses boutures et ses graines

Voilà une proposition en forme de clin d’oeil en ces « temps de crise », une proposition qui devrait faire l’unanimité chez les jardiniers bio !

Je ne vous propose rien d’extraordinaire, juste quelques petits conseils pour que vous puissiez valoriser la richesse que vous offrent votre jardin et ceux de vos amis et voisins en cette fin d’été : faites vos boutures et vos graines. L’année prochaine, vous pourrez vous dispenser d’acheter la plupart de vos semences et plants ; source d’économies, certes, mais aussi une façon encore plus « bio » de faire du jardin.

LES SEMENCES ET PLANTS SONT BIO
> Vous contribuez au maintien de la biodiversité de la flore et de la faune
> Le bilan carbone est meilleur ; pas de graines parcourant des centaines de kilomètres dans un sachet, pas de bulbes produits près de chez vous, transportés, emballés en région parisienne et revendus dans votre jardinerie
> La production de déchets est très limitée et les déchets recyclables ; pour conserver vos graines, vous pouvez utiliser des sacs en papier compostables ; pas besoin d’étiquettes ou de sachets plastifiés, vous réutilisez des pots plastiques pour faire vos plants
> Les plantes issues de ces semences ou boutures sont naturellement plus adaptées au milieu local
> Les échanges avec les voisins et amis évitent le gaspillage (tout ce qui est produit est utilisé) et favorisent le lien social, le partage de savoir-faire et d’astuces…

COMMENT COMMENCER ?
Pour assurer son propre approvisionnement en plantes au jardin, on dispose de différentes possibilités dont aucune n’est à négliger : les graines obtenues par la culture de plantes dites « porte-graines », les boutures, les éclats de souches, le drageonnage, le marcottage, la culture de bulbes. Tout est donc possible !

CE QU’IL FAUT SAVOIR
> La division des souches est nécessaire à l’entretien des vivaces ; on sépare ou on éclate la touffe en fragments avec des racines, on conserve plutôt les parties jeunes pour avoir des plantes plus florifères. Cette opération se fait au printemps ou en automne. De la même façon, on divise les rhizomes des plantes telles que les iris ; pour ces dernières, on intervient en été.

> On peut multiplier par drageonnage : un pied mère émet des tiges qui se terminent par un bourgeon qui va évoluer pour donner un nouveau plant ; bien connu chez les fraisiers, ce mode de reproduction demande peu de travail ; une fois le nouveau plant assez développé, on le sépare du pied mère.

> Le marcottage : on couche une tige, une branche ; on la recouvre en partie de terre et on tasse. Au bout de quelques semaines, des racines se forment ; une fois que leur développement est suffisant, on sépare l’axe du pied mère et il devient un plant autonome. Cette technique est utilisée pour les rhododendrons, les arbustes à branches souples ou les grimpantes ; on couche la branche au printemps et, si tout s’est bien passé, on sépare le nouveau plant en fin d’automne suivant.

> Le bouturage, qui permet d’obtenir une plante entière à partir d’un fragment de plante : on fait des boutures de rameaux (bougainvilliers, chrysanthèmes, rosiers, sauges…), de feuilles (bégonias, sauges, presque toutes les plantes d’intérieur…) ou de racines (sur vivaces ou arbustes divers, à faire en automne ou hiver). On prélève un rameau non fleuri de 10 cm de long, on réduit la taille des grandes feuilles et on le met dans un mélange de tourbe blonde et de sable maintenu humide sans excès ; l’ensemble est mis au chaud et à la lumière. Pour les feuilles, il faut enfoncer le pétiole dans le substrat presque jusqu’au bord du limbe.

> La greffe, plus difficile à réussir. On implante un morceau de rameau de la variété à obtenir sur un pied support, le porte-greffe, dont le rôle est d’alimenter la nouvelle plante. Concrètement, la méthode la plus facile est la greffe en écusson, pour laquelle on procède ainsi : incisez l’écorce du porte-greffe en forme de T, soulevez l’écorce et enlevez les feuilles du greffon (qui aura de un à trois yeux), ne conservez que les pétioles, biseautez la base de la tige du greffon ; glissez-la doucement dans le T du porte-greffe et ligaturez solidement avec du raphia humide ou un lien en plastique souple à enlever quelques mois plus tard, une fois la reprise du greffon constatée. En principe, on greffe de la mi-juillet à septembre.

Avec les méthodes proposées, on obtient exactement la même plante que le pied mère, sans apparition de nouvelles caractéristiques puisque la reproduction est végétative. En produisant des graines, on passe à la reproduction sexuée avec, dans la plupart des cas, du brassage génétique s’il n’y a pas d’intervention humaine.

COMMENT FAIRE SES SEMENCES ?
Un peu de travail, d’attention, de la place en plus, car certaines plates-bandes ou parties de plates-bandes restent occupées plus d’une année pour les bisannuelles.

QUELQUES RÈGLES GÉNÉRALES
> Choisissez et laissez pousser des porte-graines vigoureux, veillez à ce que leur santé ou leur croissance ne soit pas gênée par d’autres plantes, mauvaises herbes, stress hydrique et cela tout jusqu’à leur maturité. Pensez à tuteurer si besoin.

> Tenez compte du fait que pour certaines plantes, dites à fécondation croisée, le pollen circule d’une plante à une autre et donc, si deux variétés différentes sont voisines ou proches, les graines obtenues ont toutes les chances de donner naissance à un individu hybride des deux variétés. Ainsi, une fleur de pommier golden peut être fécondée par du pollen de Granny Smith ; la pomme obtenue sera une golden, mais les graines semées donneront des individus hybrides avec des caractéristiques des deux variétés. Cette règle vaut pour les fruits, les légumes, les fleurs de nombreuses espèces et variétés (rosacées, ombellifères, cucurbitacées, crucifères…) ; parfois le résultat est intéressant (c’est ainsi que sont créées certaines variétés), parfois on ne voit guère de différence ou cela n’a pas d’intérêt.

> Récoltez des graines à complète maturité ; la récolte pour certaines espèces est échelonnée. Faites-les sécher à l’ombre dans des clayettes pour la ventilation, et ensuite stockez-les dans des bocaux secs fermés hermétiquement ou dans des enveloppes de papier kraft, mais toujours au sec.

> Cultiver des porte-graines, c’est avant tout assurer une bonne alimentation en eau et en éléments minéraux (phosphore, potasse, magnésium, calcium, bore et autres oligoéléments) au moment où se forment les bourgeons floraux, et ce jusqu’à la fin du grossissement des graines. Celles-ci sont souvent à l’intérieur d’un organe comme le fruit, les gousses, etc. C’est le grossissement et l’aspect de l’organe qu’il faut surveiller.

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