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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

De l’osier…

...dans votre jardin

Utilisez ou cultivez l’osier sans modération pour un jardin encore plus éco-responsable !

L’usage de l’osier remonte au Néolithique, des traces datées de 5000 ans avant J.-C. en témoignent. Utilisés au départ principalement pour le stockage et le transport des récoltes, les objets tressés sont de plus en plus élaborés : on passe ainsi des corbeilles et des paniers au mobilier et à la nacelle de montgolfière…

PETIT DÉTOUR BOTANIQUE
> Certaines espèces et variétés de saule fournissent l’osier dont l’usage, d’ailleurs, ne se limite pas à la vannerie (voir paragraphe « Le saule dans tous ses états »).
> Le saule (famille des Salicacées) est un arbre de l’hémisphère nord réputé adapté aux zones froides (il résiste bien aux gels) ou tempérées, et aux sols humides ; en fait, certaines espèces ou variétés réussissent bien dans des zones plus chaudes si le sol est profond et frais.
> Tous les saules ont besoin de lumière, leur racine pivot est complétée par des racines traçantes fortes.
> Avec ses feuilles caduques, il est connu pour ses rameaux souples et ses doux chatons dressés qui donnent le signal du printemps.
> Les fleurs mâles et femelles sont portées par des pieds différents et réduites aux étamines (fleurs mâles) et à l’ovaire (fleurs femelles), elles sont regroupées dans les chatons (chatons mâles ou chatons femelles)
> Le saule se bouture très facilement, ce qui offre des perspectives pour le jardinier ou l’agriculteur tout à fait intéressantes.LE SAULE DANS TOUS SES ÉTATS
Le saule, comme le bambou, est un végétal à multiples usages. Il embellit notre environnement, stabilise les rives et limite l’érosion des sols, filtre les eaux, assure un couvert végétal pour le jardinage en permaculture, et son feuillage nourrit les chèvres ou fournit un beau paillage. La salicyline de son écorce a soulagé les fièvres et douleurs de nos ancêtres et a conduit à la synthèse de l’aspirine. Son bois est utilisé pour fabriquer des manches d’outils, des sculptures, des constructions ou objets légers, ou pour la chauffe rapide : cuisson des fouaces (1), par exemple. Ses rameaux souples et solides donnent des perches prisées dans les jardins, et constituent un matériau idéal pour faire des abris. Ce sont les rameaux d’un an qui fournissent l’osier.

QUELQUES REPÈRES TECHNIQUES POUR CULTIVER L’OSIER
Il faut des boutures de qualité issues de plants bien identifiés, des boutures saines, ayant un diamètre régulier d’environ 1 cm sur toute la longueur.

Pour démarer une production
Achetez les boutures chez un producteur d’osier ou produisez vos boutures vous-même :
=> Coupez les rameaux ou verges sur les plus belles souches après la chute des feuilles et mettez-les en jauge jusqu’à la plantation.

Au moment de la plantation
=> Préparez les boutures : nettoyez les verges, éliminez 15-20 cm de chaque extrémité du brin, puis détaillez dans la partie centrale du rameau des tronçons de 20 à 45 cm selon le type de sol où sera plantée la bouture.
=> Préparez le sol soigneusement : ameublissez sur 30 cm avec un outil type « grelinette », désherbez. Si la zone est habituellement très enherbée, envisagez un faux semis.
=> La plantation des boutures se fait au printemps ou en automne : pour obtenir de l’osier à vannerie ou à bouturer, plantez serré (15-20 cm sur le rang et 40 cm entre rangs), vous obtiendrez des rameaux longs et peu de ramification.
Si vous plantez de l’osier vivant pour réaliser une haie, une clôture ou tout autre aménagement paysager ou éléments de mobilier, les distances de plantation dépendent du projet.

LES SOINS EN COURS DE CROISSANCE
=> Désherbez régulièrement, l’ennemi numéro 1 étant le liseron !
=> Limitez les apports d’azote qui favorisent l’apparition de maladies fongiques (rouille formant des pustules orangées sur la face inférieure des feuilles) et apportez plutôt du phosphore, du magnésium et un peu de potasse (engrais à base d’arêtes de poisson ou poudre de roches). Évitez la cendre, sauf en terrains souples ou sableux.
=> Les parasites peuvent être nombreux et divers ; en se nourrissant des feuilles, ils nuisent à la croissance du brin d’osier et, pour l’osier vivant, réduisent à néant l’effet recherché (ombre, écran visuel…).
=> N’hésitez pas à stimuler les défenses avec des pulvérisations de décoction de prêle régulières et, surtout, n’arrosez pas le feuillage si la zone est propice aux maladies fongiques.
=> Éliminez systématiquement les feuilles mortes en automne, grattez la terre 2 à 3 fois en automne et en début d’hiver pour exposer les éventuelles larves ou pupes au froid et aux prédateurs.
=> Dès l’apparition des premières feuilles au printemps, pulvérisez avec du purin de sureau ou d’absinthe, et en alternance avec de la décoction de bois de quassia ou de tanaisie, au moins une fois tous les mois et plus en cas de pluies régulières.
=> Le recours aux huiles essentielles d’achillée millefeuille ou d’achillée musquée est très intéressant également.

LA RÉCOLTE DE L’OSIER
=> La coupe annuelle se fait au plus près du sol (3), lorsque la sève est descendue (entre minovembre et fin février). Les rameaux sont préparés (séparation des mauvaises herbes, coupe du pied…) puis triés et classés en fonction de leurs défauts (ramification) et de leur longueur.
=> La 2e phase de production peut commencer : les fagots d’osier vert sont, soit mis à sécher pour être utilisés comme osier brut (les couleurs de l’écorce sont conservées), soit transférés dans des bassins où ils vont attendre le printemps, les pieds dans l’eau, pour repartir en végétation et être écorcés et mis à sécher. On obtient alors l’osier blanc.
=> L’osier vivant est lui aussi mis dans des bassins ou en jauge, ou encore planté directement, suivant la date de plantation. En principe, on plante des boutures (voir photos cidessous), mais il est possible de se procurer des brins longs, voire même des tressages déjà réalisés (panneaux…) à transplanter.

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