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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

La mention « Hypoallergénique »

Elle inspire confiance, mais attention : la mention « Hypoallergénique » ne signifie pas forcément ce qu’on croit… et elle est loin de constituer une garantie totale de sécurité !

On a souvent tendance à comprendre cette mention comme signifiant : mettant à l’abri de tout risque d’allergie. On a tort, cette interprétation est fausse. C’est que le problème de l’allergie est complexe.
D’abord parce qu’on peut tous être allergique à quelque chose, et qui plus est à quelque chose de différent. Chacun d’entre nous peut ainsi avoir son petit allergène particulier…
Ensuite, parce que l’allergie peut avoir des manifestations variées, et pas toujours immédiates. Une période de sensibilisation (plus ou moins longue), pendant laquelle on est en contacts répétés avec un allergène, précède souvent le déclenchement de l’allergie.
Ce qui fait que le risque est bien difficile à mesurer et impossible à éviter totalement.

La mention côté produit

Certaines étiquettes le précisent assez justement : on ne peut donc que « minimiser le risque de déclencher une réaction allergique ». Et on peut s’en assurer essentiellement par deux moyens.

Le choix des ingrédients

À l’étape de la formulation, il s’agit d’éviter toutes les matières premières dont le potentiel allergisant est connu, et de ne choisir que parmi celles qui, à l’inverse, sont réputées pour leur absence de caractère sensibilisant, en s’assurant de plus que leur combinaison et les interactions entre elles ne recréent pas de risques.
Une démarche efficace, pour peu que l’on ait une connaissance suffisante des différents ingrédients utilisés.

La vérification de l’hypoallergénicité

À l’étape du produit fini, avant sa mise sur le marché, le fabricant peut faire pratiquer des tests de sensibilisation pour s’assurer de l’absence du potentiel allergisant de son produit cosmétique.
Mais, depuis l’interdiction des tests sur animaux en cosmétique, c’est le HRIPT (Human Repeated Insult Patch Test), pratiqué sur des volontaires humains, qui est le plus couramment employé. Or, selon les spécialistes, ce test serait assez peu prédictif. Ce qui signifie qu’il ne permettrait pas de prédire exactement le risque réel de sensibilisation associé au produit.
Et on voit ainsi, sur certaines étiquettes, la mention « Hypoallergénique » (justifiée par ce test) alors même que la formule du produit contient des substances allergènes avérées !

La mention côté réglementation

À ce stade, on est en droit de se demander ce que font nos autorités sanitaires pour accepter une telle situation. Eh bien… pas grand-chose, et pour une bonne raison : elles n’en ont pas les moyens.
Car il faut savoir que cette mention n’est pas réglementée. En clair, aucune indication, aucun prérequis, aucune exigence précise ne sont associés à la revendication de l’hypoallergénicité. Et c’est ainsi que chaque fabricant peut l’apposer librement sur l’étiquette de son produit, et la justifier selon la méthode qui lui convient le mieux.

En l’absence de définition officielle de l’hypoallergénicité et de critères à respecter pour la revendiquer, les autorités sanitaires ne peuvent qu’émettre des recommandations. Pour elles, le qualificatif d’hypoallergène implique la mise en œuvre de matières premières réputées pour leur absence de propriétés allergisantes ET un essai de prédiction de l’allergénicité négatif sur le produit fini. Mais cette position tarde à être validée par un texte contraignant.

En attendant, elles rappellent qu’une personne allergique n’est jamais totalement à l’abri, qu’aucun produit, aucune formulation, aucune mention ne peut garantir à 100 % l’absence de réactions indésirables, et qu’il est indispensable de toujours bien regarder la liste des ingrédients de ses produits cosmétiques. Une autre façon de dire que la mention « Hypoallergénique » n’est pas une garantie de sécurité, loin s’en faut !

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