L’aluminium
De l’aluminium dans nos aliments?
Oui, comme dans l’eau, l’air, la terre, les ustensiles de cuisine, les emballages, les médicaments ou encore les antitranspirants. Mais… ça se mange? Par la force des choses, oui. Et par celle de l’industrie agro-alimentaire aussi. Ce qui ne veut pas dire que notre organisme considère cela comme une gourmandise.
Qu’est-ce que c’est?
Nous sommes entourés d’aluminium: c’est le troisième minéral le plus répandu sur la planète. Substance on ne peut plus naturelle, donc, mais dont on n’a pas fini d’étudier la toxicité. L’aluminium se retrouve pourtant dans plusieurs types d’additifs alimentaires.
À quoi ça sert?
L’aluminium, comme l’or ou l’argent, est d’abord utilisé en tant que colorant, et sa luisance métallique enrobe fréquemment confiseries et dragées. Mais on en trouve aussi des dérivés dans des agents de texture, affermissants, anti-agglomérants ou autre poudre à lever. Il est enfin parfois présent dans nos assiettes sous forme de traces ou de résidus, quand il est utilisé par les industriels en tant qu’auxiliaire de fabrication, substance employée pour permettre, faciliter ou optimiser une étape de l’élaboration d’un aliment.
C’est bon ou c’est mauvais?
Les substances d’origine minérale sont fréquemment considérées comme suspectes, surtout quand elles sont ingérées à hautes doses. Alors pourquoi autoriser dans nos denrées alimentaires des additifs soupçonnés d’être toxiques? On trouve ces mêmes substances «au naturel» et le risque alimentaire n’est pas plus grand, argumentent les autorités compétentes. Certes. Mais il se trouve que l’aluminium est lié aux plus vives inquiétudes en matière de santé. On l’a accusé de provoquer des cancers, la maladie d’Alzheimer ou encore de favoriser les crises d’asthme.
Si on tente une synthèse des multiples études entreprises à ce sujet, on peut en tirer une conclusion en trois points:
=> Oui, l’aluminium est toxique, mais surtout à fortes doses, par exemple en milieu professionnel.
=> Oui, l’aluminium a la capacité de se fixer dans les os et différents organes du corps humain, et notamment le cerveau.
=> Oui, il semble que l’aluminium soit impliqué dans la maladie d’Alzheimer… même si on ne sait pas encore à quel niveau. Ce qui est avéré, c’est que les parties du cerveau atteintes par cette terrible affection sont aussi celles qui renferment la plus haute teneur en aluminium. Mais est-il l’agent déclencheur de la maladie ou est-ce la dégénérescence de ces zones qui favorise son stockage? Rien ne permet encore d’affirmer l’une ou l’autre de ces hypothèses.
En attendant des études plus probantes, il est difficile aujourd’hui de trancher sur la toxicité réelle de l’aluminium. Les autorités sanitaires insistent sur le fait que des DJA (Doses Journalières Admissibles) sont calculées et imposées pour les additifs alimentaires de façon à ne pas nuire à la santé. Du moins au regard de nos connaissances scientifiques actuelles en la matière… Et si on ne tient pas compte de nos autres expositions à l’aluminium, qui sont multiples… Une position européenne que ne partage pas l’Australie, qui, elle, a banni cet additif de ses denrées alimentaires.
Où le trouve-t-on?
L’aluminium en tant que tel n’est admis que pour l’enrobage des confiseries au sucre destinées à la décoration des gâteaux et de la pâtisserie. Les anti-agglomérants sont utilisés principalement pour empêcher des ingrédients secs ou naturellement collants de se compacter au contact de l’humidité. C’est ainsi qu’on peut retrouver ceux contenant de l’aluminium dans le sucre, le sel, le riz, le fromage en tranches, les chewing-gums ou les bonbons… Les affermissants de cette famille sont autorisés uniquement dans les blancs d’œufs, les fruits et les légumes confits, la poudre à lever dans les scones et génoiseries.
Comment le reconnaître?
Aluminium | E173 | Colorant |
Sulfate d’aluminium | E520 | Affermissants |
Phosphate d’aluminium sodique acide | E541 | Poudre à lever |
Silicate alumino-sodique | E554 | Anti agglomérants |
L’aluminium est repérable dans la liste des ingrédients, où l’additif concerné doit être mentionné sous son nom chimique ou son numéro de code. À noter que cette disposition ne concerne pas les auxiliaires technologiques, dont la présence dans la denrée alimentaire sous forme de résidus est considérée comme non intentionnelle et ne constituant pas un ingrédient en tant que tel… ce qui en fait, par conséquent, une exception notable à la règle de déclaration exhaustive des composants d’une denrée alimentaire!