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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

L’articulation tibio-péronière (ATPS)

Vous ressentez une douleur sourde dans le haut du mollet ou sur le côté externe du genou et de la jambe lors de la marche ? Ces signes traduisent peut-être un blocage de l’articulation tibio-péronière supérieure, une articulation située sur le côté extérieur du genou qui unit le tibia au péroné. Cette pathologie est méconnue de la plupart des médecins et ne répond qu’à un traitement : la manipulation ostéopathique.

L’articulation tibio-péronière supérieure, ou ATPS, est une articulation assez mal connue. En réalité, il s’agit plutôt d’une pseudo-articulation car les surfaces de glissement de l’articulation, plates, ne ressemblent ni à la hanche ni à l’épaule. Du fait de cette forme plate, l’ATPS peut donc se bloquer facilement et générer des douleurs chroniques. Elle se situe en haut du genou et sur le côté externe, un peu en dessous de l’articulation entre le fémur et le tibia. Le péroné est l’os extérieur fin et flexible de la jambe qui va s’accoler en haut au bord extérieur du tibia. L’extrémité supérieure du péroné est appelée tête du péroné. Enfin, pour en terminer avec le chapitre anatomie, il faut savoir que de nombreux muscles s’ insèrent sur le péroné, sur lequel ils vont exercer des forces de traction ou de rotation.

QUAND L’ATPS PREND LE TRAIN

Pour bien comprendre les raisons du blocage, il faut comprendre que le péroné se comporte en temps normal comme une véritable bielle à la marche et lors de la course à pied, tout comme la bielle d’une roue de locomotive ancienne. En d’autres termes, le péroné va glisser sur le tibia, montant et descendant le long du tibia lors du mouvement de la jambe. En clair, le péroné est donc totalement mobile par rapport au tibia, même si les deux articulations supérieure et inférieure semblent immobiles. Certes, les mouvements sont discrets, mais il s’agit quand même de petits mouvements. Il n’y a qu’à poser ses doigts sur la tête du péroné pour s’en convaincre : l’ATPS bouge lorsqu’on bouge le pied en flexion plantaire ou en extension dorsale! Une conséquence s’impose : tout ce qui va bloquer l’une des deux ATP va bloquer l’autre. C’est ce qui va causer l’apparition des douleurs, car la tête du péroné va lutter contre cette immobilisation forcée provoquant une sorte d’ ankylose. C’est le cas, par exemple, lors de l’entorse de cheville : en immobilisant l’ATPI, on bloque également l’ATPS ! Autre cause de blocage, la sciatique qui va entraîner une contracture réflexe des muscles insérés sur la tête du péroné, ce qui va fixer l’articulation et l’ankyloser.

ATP SUPÉRIEURE… MAIS AUSSI ATP INFÉRIEURE !
L’extrémité inférieure du péroné forme l’os externe de la cheville, qu’on appelle aussi malléole externe. La malléole interne est constituée par la partie inférieure du tibia. À ce niveau, on parle donc d’articulation tibio-péronière inférieure ou ATPI. Si le blocage de l’ATPI est rarement douloureux (et passe donc souvent inaperçu), il va, en revanche, collaborer à bloquer l’ATPS.

UNE DOULEUR SOURDE AU MOLLET

Qu’il soit bloqué au niveau de l’articulation supérieure, ou même en bas au niveau de la cheville, le péroné va lutter contre cette contrainte en force et générer des tiraillements douloureux. Ces derniers vont s’exercer au détriment des muscles insérés sur la tête du péroné, mis en tension, mais aussi probablement au détriment des nerfs, ligaments et autres tendons qui s’y insèrent également ou qui cheminent près de l’ATPS. Des douleurs sourdes et chroniques vont apparaître, au niveau de la tête du péroné mais aussi dans le haut et l’extérieur du mollet ainsi que sur le bord externe de la jambe. Fait important, il n’y a ni inflammation, ni ecchymose ou hématome au niveau de la tête du péroné.

SPORTIFS SURTOUT
Le blocage de l’ATPS est fréquent en pratique sportive. Nombreux sont les coureurs à pied qui souffrent de cette pathologie, surtout après une entorse au niveau de la cheville, sans parler des sauteurs de haies et autres adeptes de la longueur qui peuvent également s’en plaindre.

LES MIRACLES DE L’OSTÉOPATHIE

Quand on suspecte un blocage de l’ATPS, encore faut-il le mettre en évidence! D’où l’intérêt de l’ostéopathe qui va diagnostiquer le blocage mais aussi pratiquer le geste salvateur. Le diagnostic se fait en position assise, le pied posé sur le lit, la jambe entre 60 et 80° de flexion environ. Le praticien s’asseoit sur le pied du patient afin de bloquer la jambe et passe les quatre doigts de sa main derrière le côté extérieur du genou. Le pouce resté libre est placé sur la tête du péroné. Les quatre doigts et le pouce forment alors une sorte de pince. Grâce à un mouvement de va-et-vient, le praticien teste alors la mobilité de la tête du péroné, en avant et en arrière. Il s’agit d’un discret ballottement plus que d’un mouvement véritable. Rappelons-le, l’ATPS doit bouger dans les deux sens. L’ostéopathe va exercer un petit mouvement sec sur l’ATPS pour la rendre mobile à nouveau. Les douleurs à la périphérie de la tête du péroné ou du mollet cèdent instantanément après manipulation, preuve que le blocage était bien à l’origine des douleurs. Enfin, signalons qu’un déblocage de l’ATPI permet souvent de débloquer l’ATPS en rendant la mobilité à l’ensemble du péroné.

LES AUTRES VISAGES DU BLOCAGE DE L’ATPS

Fausse sciatique. La douleur prend parfois le masque d’une sciatique qu’on dit tronquée, car elle ne descend jamais vers le tendon d’ Achille.

Pseudo lésion musculaire du mollet. La douleur survient à chaque impact et peut simuler une lésion musculaire. Mais contrairement aux véritables atteintes musculaires (élongation, déchirure, claquage…), le mollet demeure indolore à la palpation. Il n’y a pas non plus de contracture.

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