communauteSans
Communauté
boutiqueSans
Boutique
Image décorative. En cliquant dessus, on découvre les différents abonnements proposés par Rebelle-Santé
S’ABONNER

La santé naturelle avec Sophie Lacoste

L’avant-pied douloureux

Ne le laissez pas gâcher vos promenades !

Pour beaucoup, les vacances sont synonymes de longues promenades, de randonnées en montagne ou de marches sur le sable chaud. Des activités de loisirs, bénéfiques certes pour la santé, mais qui risquent de surcharger vos pieds, endormis par la relative sédentarité des longs mois d’hiver. Des douleurs d’appui peuvent survenir et gêner la marche. D’où l’intérêt d’inspecter ses pieds avant de partir et de prendre quelques mesures de précaution. Une brûlure sous la plante du pied à l’avant, à la marche ou à la station debout ? Des durillons à répétition sous les têtes osseuses ? Ne cherchez pas plus loin, il s’agit probablement d’une «métatarsalgie», autrement dit d’un avant-pied douloureux, liée à une anomalie des os métatarsiens ou à une surcharge d’appui.

FACTEURS FAVORISANTS
– Sexe féminin.
– Ménopause.
– Surcharge pondérale.
– Port de talons hauts.
– Port d’escarpins ou de chaussures étroites à l’avant.
– Tendon d’Achille court.
– Hallux valgus congénital. Le gros orteil est dévié vers l’extérieur.
– Pied creux antérieur.
– Avant-pied rond et plat. L’avant-pied est de forme convexe et l’arche plantaire est absente. L’appui antérieur s’affaisse. Les 2e et 3e métatarsiens ne peuvent remonter lors de la marche et subissent alors tout l’appui.
– Pied dit «grec» et «ancestral». Le 1er métatarsien est trop court. D’où une surcharge du 2e métatarsien et un étalement des autres métatarsiens.

UNE MODIFICATION DE L’APPUI

Les métatarsalgies correspondent aux douleurs de la plante des pieds situées sous les 5 os métatarsiens, ces os longs de l’avant-pied qui s’articulent avec les phalanges des orteils à l’avant et les os du tarse à l’arrière. Sur les 5 métatarsiens qui composent donc l’avant-pied, les 1er, 4e et 5e sont mobiles de façon physiologique, alors que les 2e et 3e servent de pivot fixe en charge.
Lors de l’appui, les 5 têtes métatarsiennes doivent reposer de façon harmonieuse sur le sol, sur une même courbe et de façon simultanée. Toute anomalie morphologique (taille, angulation, forme…) ou décalage dans l’appui des métatarsiens peut se traduire par une surcharge au niveau de l’os concerné. Dans 60 % des cas, l’anomalie porte sur le 2e ou le 3e métatarsien, voire sur les deux. Une radiographie du pied en charge peut retrouver les anomalies morphologiques ou statiques constatées à l’examen clinique. Elle peut également montrer l’existence d’une tumeur ou d’un cal osseux témoin d’une fracture ancienne.

MÉTATARSALGIES STATIQUES SURTOUT

Les métatarsalgies statiques sont les plus fréquentes. Les douleurs se manifestent lors du piétinement ou en station debout. Elles proviennent le plus souvent d’une anomalie morphologique, congénitale ou acquise, d’un os métatarsien : anomalie de taille (os trop court ou trop long), défaut d’alignement des têtes.

LES AUTRES MÉTATARSALGIES
– Tumorale ou inflammatoire (cancer osseux, maladie rhumatologique…).
– Traumatique : fracture d’un os métatarsien suivie d’un cal osseux hypertrophique qui irrite les structures voisines. Les métatarsalgies sont fréquentes en sport, qu’il s’agisse de coureurs lourds ou de fractures de fatigue.
– Croissance (dystrophie de croissance) : fréquentes chez les adolescents ou enfants sportifs.

BRÛLURES ET DURILLONS

Le diagnostic des métatarsalgies est clinique. Elles se manifestent par des douleurs diffuses à type de brûlures sous la plante des pieds, en regard de la tête métatarsienne ainsi qu’un durillon et une callosité au niveau de la zone d’appui surchargée, 2e, 3e et 4e têtes métatarsiennes surtout. Plusieurs têtes métatarsiennes peuvent être douloureuses simultanément. De leur côté, les orteils concernés sont recourbés en forme de griffes plus ou moins réductibles. Surtout, les orteils butent contre le bout de la chaussure et deviennent douloureux à leur tour.

TRAITEMENT MÉDICAL D’ABORD

Le traitement est d’abord médical. Dans un premier temps, il faut supprimer l’appui pendant trois semaines afin de soulager la ou les têtes métatarsiennes. Consultez un pédicure-podologue pour la prise en charge des callosités et autres durillons d’appui et la correction d’un trouble architectural par une orthèse plantaire (appui en arrière des têtes métatarsiennes ou «barre rétrocapitale»). On peut obtenir le soulagement rapide de la douleur par des antalgiques (paracétamol) ou des anti-inflammatoires en cas d’inflammation. Si les douleurs ne cèdent pas, le médecin peut recourir aux infiltrations de corticoïdes. La kinésithérapie est importante : les massages et la rééducation permettent d’assouplir
le pied, de lutter contre les contractures plantaires, l’atrophie musculaire et les orteils en griffe. De leur côté, l’ostéopathie et la réflexothérapie peuvent redonner de la souplesse aux articulations de l’avant-pied. Reste l’application d’argile verte en cataplasme pendant la nuit pour soulager les douleurs. Ce n’est qu’en cas d’échec du traitement médical qu’une intervention chirurgicale doit être envisagée. Elle vise à corriger l’anomalie morphologique au niveau de l’os métatarsien.

PRÉVENTION

Il faut éviter toutes les situations qui vont avoir pour effet d’augmenter l’appui sur l’avant-pied, comme la marche sur la pointe du pied et l’usage des chaussures à talons hauts. N’hésitez pas à porter une orthèse en cas de pied plat ou creux. Enfin, la perte de poids est essentielle en cas de surcharge pondérale.

MALADIE DE MORTON
La métatarsalgie de Morton (voir Belle-Santé n° 88), qu’on appelle aussi névralgie de Morton ou maladie de Morton, correspond à l’irritation du nerf interosseux plantaire comprimé dans un tunnel ostéo-fibreux à hauteur d’une tête métatarsienne.
Obéissant aux mêmes facteurs favorisants que la plupart des autres métatarsalgies, la maladie de Morton se manifeste par une douleur «électrique» au niveau de l’espace intermétatarsien concerné, au niveau de la plante des pieds, qui rend insupportable le port des chaussures à la marche et qui oblige à se déchausser.

Magazine

À lire aussi

Sélection de recettes d’Anaïs Dufourneau

Les tout premiers et fidèles lectrices et lecteurs de notre magazine ont pu, des années durant, découvrir chaque mois une nouvelle recette de cette cuisinière émérite et érudite. Elle nous a quittés il y a trois ans, mais nous ne l’avons pas oubliée.
En souvenir d’Anaïs, et pour fêter la nouvelle année, nous avons sélectionné pour vous quelques délices à réaliser, extraits de son ouvrage paru en 2006 Les Savoureuses Recettes d’Anaïs Dufourneau.

Inscrivez-vous à
Pour ne rien rater
Notre lettre info
1 à 2 envois par mois