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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Le réchauffement climatique au jardin

Le changement climatique est très médiatisé. Les jardiniers doivent-il se sentir concernés ? Dans quelle mesure cela aura-t-il des conséquences dans nos jardins et comment pourrions-nous agir ?

De quoi parle-t-on exactement lorsque l’on aborde le thèmedu changement climatique ?

Le changement climatique, c’est incontestable, est lié aux activités humaines. À l’origine, l’effet de serre existe bel et bien naturellement, et heureusement, sinon il ferait un peu frisquet : – 18 °C en moyenne à la surface de notre petite planète au lieu des + 15 °C que nous connaissons en général. Seulement voilà, l’ensemble de nos activités : déplacements, chauffage, production d’électricité à partir de centrales thermiques, production de matières premières et de produits manufacturés, élevage, incinération des déchets… augmente considérablement la teneur de l’atmosphère terrestre en gaz à effet de serre ou GES. Conséquences : la température moyenne du globe pourrait s’élever de 2 à 6 °C et nous aurions évidemment moins besoin de nous chauffer ! Mais ce n’est pas si simple : les effets risquent d’être très inégalement répartis à la surface du globe, et la modification des cycles de l’eau et du carbone, entre autres, nous annonce des canicules fortes, des précipitations importantes en hiver, des tempêtes tropicales violentes et plus fréquentes.

De quelle planète parlons-nous ?

Le changement climatique est un véritable bouleversement pour la planète, si l’on parle d’une planète habitée par les hommes d’aujourd’hui et de demain. Certains opposent les grandes variations climatiques déjà connues au cours des temps géologiques qui montrent que la Terre « s’en est toujours sortie ». C’est vrai, les grands cycles physicochimiques se « recalent », mais la biosphère, c’est-à-dire le vivant, plus sensible, ne s’adapte pas de la même façon ; certaines espèces disparaissent et l’apparition d’autres espèces est lente et aléatoire. Et que dire de l’homme ! Les futurs conflits entre les hommes et les nouveaux réfugiés seront « climatiques ».

Au jardin, quels sont les impacts ?

=> Un raccourcissement de la durée des cycles de végétation des cultures, d’où une réduction de la durée de croissance des organes récoltables.

=> Une trop grande précocité de floraison de nos pêchers et abricotiers les sensibilise aux gelées tardives (avec un doublement de la teneur en gaz carbonique dans l’atmosphère, l’INRA envisage un risque de 20 à 25 % suivant les espèces).

=> Potentiellement, l’augmentation du gaz carbonique est favorable à la croissance des plantes, donc à l’augmentation des rendements.

=> La concurrence avec des espèces indésirables risque de s’accentuer, certaines auront des capacités d’adaptation que n’auront pas les espèces cultivées, notamment pour l’utilisation de l’eau, ce qui leur donnera un avantage concurrentiel non négligeable.

=> Dans nos régions, un air plus humide et des températures plus élevées faciliteront la vie à de nombreux insectes (un plus grand nombre de générations par saison) et aux maladies cryptogamiques.

=> On pourra travailler les sols en automne, mais, au printemps, cela sera plus difficile, car ils seront gorgés d’eau ; les semis de printemps devront être décalés.

=> L’érosion de certains sols (sableux, limono-sableux) sera plus intense.

=> La répartition des espèces végétales sera modifiée. Un exemple classique : avec + 4 °C en 2100, il n’y aura plus de hêtres en Normandie.

=> Les insectes et les papillons ne réagissent pas de la même façon que les arbres à l’augmentation de température. Résultat : des chenilles de papillons peuvent éclore avec trois semaines d’avance sur les feuilles supposées les nourrir !

Peut-on jardiner contre le réchauffement climatique ?

Jardiner bio, c’est déjà contribuer à prévenir et à atténuer le réchauffement climatique. Bon nombre de gestes que nous sommes habitués à faire dans nos jardins sont efficaces.

⇒ Les plantes en croissance stockent le CO2, les sols ne doivent donc jamais être nus.

⇒ Laissez dans le sol un maximum de matière organique végétale.

⇒ Respectez l’organisation du sol pour favoriser le stockage du carbone sur le long terme.

⇒ N’utilisez pas d’engrais azotés.

⇒ Ne brûlez pas les déchets végétaux, compostez-les.

⇒ Installez des couches chaudes.

⇒ Achetez responsable, recyclez et triez les déchets.

⇒ Achetez des outils et du matériel de qualité et réparable !

⇒ Choisissez des espèces et des variétés locales.

⇒ Préférez les protéines végétales issues des légumineuses de nos jardins.

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