Le scandale de la dette du sommeil
Sauvés par la sieste
Petits sommes et grandes victoires sur la dette de sommeil
Brice Faraut
Éditions Actes Sud
256 pages
13,5 x 21,5 cm
20 €.
Le sommeil est réparateur, tout le monde le sait et pourtant, depuis les années 1970, le nombre de personnes souffrant de manque de sommeil est en très forte augmentation dans tous les pays industrialisés. Brice Faraut n’est pourtant pas un sociologue et c’est en scientifique qu’il tire la sonnette d’alarme en rappelant que « la sieste, comme le sommeil, nous parle du temps, de notre rapport au temps, dans un monde qui s’est donné pour règle de nous le voler ». Ce docteur en neurosciences, qui dirige des recherches sur les effets de la privation et de la récupération de sommeil chez l’humain, travaille depuis 2014 au Centre du sommeil et de la vigilance de l’Hôtel-Dieu à Paris.
Dans ce livre, il commence par faire le point sur les recherches récentes, témoigne de l’activité de notre corps endormi et dresse l’inventaire des risques liés aux nuits sans sommeil, en pointant directement le travail de nuit et le travail posté, mais aussi l’absence d’hygiène de la lumière dans nos territoires d’ondes ultraconnectés. La liste est longue du prix à payer pour les dérèglements de l’horloge biologique. Le manque de sommeil crée un déséquilibre qui favorise la dépression, la sensibilité à la douleur, la fragilité immunitaire, l’hypertension, le surpoids, le diabète ou encore les maladies cardio-vasculaires.
La dette de sommeil que nous accumulons jour après jour ne pourra pas toujours être récupérée, mais la sieste pratiquée quotidiennement peut nous aider. Les vertus sont nombreuses, qu’elle soit courte ou longue. La France est pourtant un des pays qui la pratique le moins. Selon une étude en 2013 sur la population active, 68 % des interrogés disaient ne jamais faire de sieste. Il serait temps de s’y mettre, mais un nouveau danger guette : l’émergence d’un nouveau business, qui chercherait à rentabiliser le sommeil, notamment à travers des applications douteuses.
Soigner son sommeil, ce n’est pas le domestiquer, mais apprendre à le comprendre comme partie intégrante de nous-mêmes, garant de notre santé.