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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Le syndrome de Stein-Leventhal (SSL)

Quel point commun entre un système pileux trop abondant chez une femme, des règles irrégulières, une difficulté à avoir un enfant, une prise de poids ou une peau trop grasse ? Il s’agit peut-être d’un syndrome de Stein-Leventhal, autrement dit une prolifération de kystes sur les ovaires.

Rares sont les femmes qui ne souffriront pas au moins une fois dans leur vie d’un problème ovarien dans les jours qui précèdent ou suivent l’ovulation, autrement dit autour du 14e jour du cycle. Pour autant, chez 3 à 10 % des femmes, le bilan pratiqué par le gynécologue va mettre en évidence un syndrome de Stein-Leventhal (SSL), nom donné en 1935 par deux médecins (Stein et Leventhal) à ce syndrome caractérisé par la présence d’ovaires de couleur nacrée, de taille nettement supérieure à la normale et incrustés de kystes. On parle également de « syndrome des ovaires polykystiques », ou encore de « syndrome des ovaires sclérokystiques de type 1 »*.

* On parle également de « dystrophie ovarienne », « d’ovarite sclérokystique », de « polykystose ovarienne ».

IL Y A KYSTE ET KYSTE

Schématiquement, un kyste correspond à une poche emplie d’un liquide. En matière d’ovaire, on distingue deux types de kystes :
Les kystes fonctionnels. Sous influence hormonale, ils apparaissent à certaines périodes du cycle et plus fréquemment chez les femmes surmenées, stressées ou anxieuses. Ils régressent spontanément ou après un traitement médical (médicaments progestatifs). Ils ne nécessitent donc pas de geste chirurgical. Leur taille peut aller de quelques centimètres jusqu’à la taille d’un pamplemousse ! Parmi les kystes les plus fréquents, on retrouve le kyste du corps jaune qui se développe après l’ovulation.
Les kystes organiques, dont font partie ceux du SSL. Ces kystes doivent être retirés, car ils peuvent se compliquer, parfois dégénérer.

DYSFONCTIONNEMENT HORMONAL

La cause exacte du SSL reste encore inconnue. Si certains spécialistes incriminent les perturbateurs endocriniens comme le bisphénol A, la plupart estiment que la prolifération des kystes dans les ovaires résulte d’un dysfonctionnement de l’axe hypothalamo-hypophysaire. Rappelons que c’est l’hypothalamus, une glande située au plus profond du cerveau, qui active  l’hypophyse. Via une hormone, cette autre glande stimule alors les ovaires pour qu’ils produisent les hormones ovariennes et provoquent l’ovulation. Il s’agit d’une cascade de réactions en chaîne. Dans le cas du SSL, cette stimulation est anormale et conduit à la fabrication des kystes par l’ovaire. La maladie commence en général à la puberté. Plus que les autres symptômes de la maladie, c’est l’existence d’une infertilité ou de troubles des règles qui conduit bien souvent à un bilan permettant de mettre en évidence le SSL.

PILOSITÉ ET OBÉSITÉ

Le SSL peut se manifester par des perturbations endocriniennes. Rappelons que les ovaires ne se contentent pas de fabriquer les ovules, mais sécrètent également des hormones sexuelles (œstrogènes et progestérone) aux multiples effets sur l’organisme. De tous les signes fonctionnels liés à cette perturbation hormonale, l’excès de pilosité de type masculin, qu’on appelle aussi hirsutisme, est certainement le plus spectaculaire et le plus handicapant pour une jeune femme. Une insulino-résistance synonyme d’un diabète ultérieur, un excès de séborrhée responsable de poussées d’acné ainsi que de prise de poids, voire d’obésité, peuvent aggraver le tableau. Les règles sont irrégulières (allongement ou raccourcissement des cycles), inégales (rares ou au contraire trop abondantes) ou absentes.

INFERTILITÉ RELATIVE

Comme de nombreuses pathologies ovariennes, le SSL peut entraîner une absence d’ovulation se manifestant par l’absence de montée thermique lors du cycle. Mais attention. Bien que difficile, une grossesse reste toujours possible malgré les anomalies du cycle et la difficulté à ovuler. Et quand la grossesse a lieu, elle s’avère souvent compliquée. La contraception reste de ce fait toujours d’actualité en cas de SSL.

ÉCHOGRAPHIE ET DOSAGES HORMONAUX

Lorsque l’échographie peine à mettre en évidence les ovaires recouverts de kystes, le diagnostic passe par :
Le dosage sanguin de certaines hormones, comme la LH, la FSH et surtout les androgènes (testostérone notamment). En cas de SSL, la progestérone est effondrée et les androgènes sont élevés. Rappelons que les androgènes sécrétés en majorité chez les hommes (mais les ovaires en synthétisent, en moindre quantité toutefois que les testicules), provoquent notamment la pilosité masculine. C’est ce taux d’androgènes particulièrement élevé qui explique l’hirsutisme constaté alors chez les femmes.
– L’exploration de l’axe hypothalamo-hypophysaire, au travers du dosage après stimulation de diverses hormones (hormone lutéinisante), autrement dit la mise en évidence d’anomalie dans le fonctionnement de la chaîne hormonale qui concourt à stimuler l’ovaire.

TRAITEMENT DES SYMPTÔMES

Il n’y a pas de traitement curatif. Schématiquement, le traitement du SSL dépend de l’importance des symptômes :
– Dans certains cas, la contraception orale peut permettre la régulation des règles, la régression des kystes et de l’hirsutisme.
– En cas d’absence d’ovulation et devant un désir de maternité, il est possible de stimuler l’ovulation par des techniques d’induction d’ovulation classiques : prescription de Clomid (clomifène), cœlioscopie ou laser qui permet de retirer la paroi de l’ovaire rendue trop rigide pour laisser passer les ovules parvenus à maturité.
– En l’absence de désir de grossesse, les règles peuvent être régularisées et la pilosité atténuée par des hormones antiandrogènes (Androcur) et des œstrogènes.
– Un régime alimentaire et la pratique du sport permettent de limiter la prise de poids, de réduire également l’acné et la pilosité, et de réguler le taux de sucre dans le sang.

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