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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

À l’épicerie “Jeanine”…

… Ça vaut la peine d’y aller !

Cela fait quelque temps que je voulais vous parler de Maryne et de Jacques, de leur épicerie Jeanine, de leur parcours incroyable et de leur histoire si poétique.

“JEANINE” EST LA CONJONCTION DE JACQUES ET MARYNE
Ce petit magasin est la perle de notre quartier Riquier, à Nice (45, rue Arson). Je l’ai découvert juste après mon emménagement et je suis très vite devenue cliente.
Un jour, une vieille dame qui sortait du magasin en même temps que moi m’a dit d’une voix joyeuse : « Il y a une âme ici. Ils ne racontent jamais d’histoire. Ils sont vrais. » Elle a raison, ils sont vrais. Ce lieu me fait penser aux « temps heureux ». Maryne vous accueille toujours avec un grand sourire. Avec elle, on évoque les nouveautés du quartier, les petites aventures du quotidien. Jacques ressemble plutôt à un horloger. Son regard sérieux vous donne le sentiment qu’il est toujours en train de réparer quelque chose, avec délicatesse. On s’est vite compris. Comme il le dit : « Celles et ceux qui ont subi des épreuves se reconnaissent facilement. »

RÊVE COMMUN
Je sais que Jacques a passé plusieurs années dans les rues. Je le regarde et j’essaie d’imaginer son ancienne vie de SDF. Il me raconte qu’avant de « tomber » à la rue, il était vigneron, mais il ne voulait pas participer à la destruction de la nature. Il a donc refusé d’utiliser les pesticides : « J’étais dans la culture biodynamique, ce qui faisait rire mes voisins. » Son affaire n’a pas tenu et il s’est mis à boire, jusqu’à se retrouver à la rue, SDF pendant plus de 5 ans. Jusqu’en 2005, l’année de la rencontre avec l’amour de sa vie, Maryne, alcoolique également, pour d’autres raisons. Ils se sont connus en cure de désintoxication. L’amour est devenu leur vraie ressource : « Nous avons tout de suite commencé à rêver ensemble. Construire un rêve ensemble, c’est quelque chose de miraculeux », explique Maryne. Jacques ajoute : « Nous avons décidé de résister ensemble, de créer ensemble. » Ce rêve leur a donné de la force.
Ils ont pu ouvrir leur boutique, en 2006, avec l’aide de la mère de Maryne. Et en quelques années, ils ont réussi à avoir une petite maison entourée d’un jardin où ils ont commencé à cultiver, pour vendre de bons produits dans leur magasin. Chaque fois que j’entre chez Jeanine, il y a Brassens qui chante dans ma tête : « Tout est bon chez eux. Il n’y a rien à jeter. Sur l’île déserte, il faut tout emporter ! »

LA SUITE BIENTÔT…
Depuis peu, Jacques est naturopathe ; il a terminé une étape importante de sa formation à l’Institut Français des Sciences de l’Homme (IFSH). Il a décidé de devenir naturopathe car, ayant perdu confiance en la médecine classique, il a décidé de reprendre sa santé en main.
J’ai beaucoup discuté de santé avec Jacques et il m’a raconté des choses passionnantes sur l’importance de « la manière et l’heure de se nourrir ». Faute de place, je réserve ces informations et je vous raconterai tout ça dans le prochain numéro. J’irai dans son cabinet et je l’interrogerai sur son activité de naturopathe. Je suis heureuse de vous avoir présenté Maryne et Jacques, deux philosophes riches de leur grande expérience et emplis de sagesse et d’amour.
Ce sont deux anges. Leur éthique et leur manière de travailler, leur ténacité, leur intégrité ne les aident pas toujours. Le fait de ne pas vouloir se soumettre à la domination de l’argent et de vendre les meilleurs produits possibles ne les rend pas riches. Et même si leurs clients les adorent, il est difficile de rivaliser avec la concurrence des centres commerciaux. Pourtant, ils s’accrochent, car ils savent bien  que « Quand tu es honnête, c’est plus difficile », et ils sont ainsi. À l’argent, sans hésiter, ils préfèrent le bonheur. Et pour nous, quel bonheur d’être entourés de personnes comme Maryne et Jacques !

Écrit avec la collaboration d’Alain Desgranges

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