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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Les arbres, prenez-en de la graine !

Jardiniers pressés s’abstenir, jardiniers curieux à vos marques : récolte, semis, soins et patience sont nécessaires pour voir naître un arbre.

POURQUOI SEMER DES ARBRES ?
Semer des arbres n’est pas une pratique habituelle, pourtant, elle offre quelques avantages.

– Les arbres issus de semis, que l’on appelle les «francs», sont plus rustiques, c’est-à-dire mieux adaptés aux conditions locales. C’est l’occasion de repérer dans le voisinage un abricotier qui ne gèle pas ou un pêcher de vigne qui n’est jamais malade et qui donne d’excellents fruits : récupérez les noyaux, semez-les et le tour est joué !
– Si l’on sème ses arbres, le pivot est préservé, ce qui n’est pas souvent le cas lors de la plantation. Or, cette racine principale a un rôle tout à fait essentiel pour l’ancrage de l’arbre et pour la résistance à la sécheresse. Le semis confère donc une robustesse aux jeunes arbres qui est d’autant plus appréciée du jardinier que le terrain est difficile : vent, pente, cailloux, sol séchant…
Petit rappel en passant : les amateurs d’arbres fruitiers le savent bien, les « francs » sont utilisés comme porte-greffes en raison de leur vigueur et de leur longévité.
– La multiplication végétative par bouturage ou drageonnage comporte un risque lorsque le matériel végétal utilisé est porteur de virus ou de bactéries. La présence de ces agents pathogènes n’étant pas toujours repérable, l’utilisation de graines réduit les risques de transmission et de diffusion des maladies.
– Autre avantage : les plants issus de graines peuvent présenter des variantes génétiques, voire vous réserver la surprise de la naissance d’une nouvelle variété. Dans la même logique, le jardinier bio soucieux de la biodiversité préfèrera le semis au bouturage, marcottage et autres techniques de multiplication végétative, car c’est une façon de contribuer au maintien de la biodiversité.

La majorité des graines d’arbres que nous cultivons nécessitent, pour germer, de subir une petite opération appelée la stratification. La stratification consiste à ramollir et à altérer les enveloppes des graines pour qu’elles deviennent perméables à l’air et à l’eau, et à soumettre les semences des arbres au froid ou à la chaleur pendant une certaine durée pour lever la dormance de l’embryon.

QUELS ARBRES SEMER ?
Toutes les espèces ou presque peuvent être semées. Le choix appartient au jardinier et est surtout fonction des possibilités de plantation. On peut aussi se fixer des objectifs : renouveler son verger de pêchers, améliorer et diversifier la production du verger, trouver de nouveaux goûts ou retrouver des goûts anciens (pommiers ou poiriers sauvages pour faire des pommes tapées…), obtenir des porte-greffes, cultiver une espèce particulière éventuellement difficile à trouver en plant, faire une collection de platanes ou tout simplement se laisser aller à la curiosité, à l’envie de jardiner autrement, à cultiver des bonsaïs, par exemple …

OÙ TROUVER LES GRAINES ?
Le plus simple est de les récolter.
C’est tout à fait possible lorsqu’il s’agit du prunier ou du pin maritime de votre jardin ou du jardin voisin. Il n’est guère difficile de partir à la récolte de graines, vous pouvez le faire au printemps ou en été selon les espèces. Avec un peu d’habitude et d’organisation, vous devriez trouver votre bonheur.
Que ce soit en forêt, au bord des chemins ou dans les jardins publics, la première étape est le repérage des sujets qui vous intéressent, puis la surveillance de la mise à fruit et la maturation de graines et, enfin, la récolte lorsque les graines sont mûres et en phase de dispersion.
Parfois, au cours d’une promenade ou d’un voyage, l’occasion fait le larron. Attention, il faut absolument récolter des graines mûres sous peine de ne jamais les voir germer. Les espèces exotiques sont séduisantes, mais leur adaptation sous nos climats n’est pas toujours facile ni judicieuse. L’exemple de l’ailante (Ailanthus altissima), qui est en passe de devenir «une peste végétale» au détriment des espèces locales qui sont menacées de disparition, doit nous rappeler que l’équilibre naturel d’un milieu est fragile. Par ailleurs, n’oubliez pas qu’il y a des règles qui régissent l’introduction de végétaux en provenance de pays étrangers. Cela a notamment pour but d’éviter l’introduction de parasites car les graines d’arbres peuvent très bien véhiculer des champignons, des insectes ou des virus capables de parasiter nos arbres.

COMMENT LES CONSERVER ?
Les graines récoltées ou achetées se conservent dans un endroit sec, tempéré et aéré, plutôt dans des sachets en papier. Pensez à bien étiqueter vos récoltes : nom de l’espèce, date et lieu de récolte. Certaines semences peuvent se conserver au moins dix ans : mimosa, acacia … D’autres sont fertiles quelques semaines seulement. En principe, la longévité est liée à une faible hydratation des enveloppes et de la graine elle-même.

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