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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Les Aztèques

Médecines du monde

Les Aztèques s’intéressaient davantage aux dieux, à la guerre et aux sacrifices humains bien sanglants qu’à la médecine. Pourtant, ils étaient aussi des herboristes, urbanistes et astronomes de très haut niveau!

UN ESPRIT RELIGIEUX DANS UN CORPSGUERRIER
Les Aztèques avaient une façon bien à eux d’interpréter l’univers. Une sorte de dieu tout puissant, Ometeotl, est à l’origine du monde, et le monde lui-même porte en lui le masculin et le féminin. Mais contrairement au yin/yang des Chinois, ces deux contraires sont antagonistes, presque «en guerre» et non pas complémentaires. Toute une kyrielle de dieux découle de cette force: ceux du feu, de la terre, du vent et de l’eau, puis les dieux et déesses du plaisir, des matins radieux, des festivités religieuses ou païennes, etc., qu’il faut prendre grand soin de ne jamais offenser. Sinon, c’est assurément la maladie avec, en outre, la honte et la culpabilité, car le malade ayant manqué de probité met en péril la cité tout entière, et peut même compromettre la vie sur la planète : à cause de lui, le cycle normal des plantes, animaux et autres entités vivantes risque d’être entièrement déstabilisé. Le malade, pour guérir, devra donc se racheter. L’ensemble de la vie sociale, familiale, quotidienne, politique et même médicale, repose sur la religion, symbolisée par la cosmologie aztèque, assez complexe il faut bien le dire.

D’un point de vue santé, le destin d’un individu est tout tracé depuis son premier souffle; des astrologues établissent une «carte de naissance». Bien né? Si vous êtes malade, vous vous en sortirez. Les astres ne sont pas avec vous ? L’issue fatale est presque certaine, à moins de vous plier à de complexes rituels pour tenter de modifier le cours des choses. La réponse se trouve dans les célèbres calendriers aztèques.

DE L’HYGIÈNE COMME PRÉVENTION DES ÉPIDÉMIES
Les Aztèques ne sont pas toujours rationnels dans leurs choix médicaux, mais ils le sont assurément pour ce qui est de prévenir la maladie. Ils doivent se plier à une longue liste de recommandations concernant l’hygiène de vie avec, en filigrane, la modération en tout, et ils prêtent à l’eau des propriétés purificatrices, pour le corps et l’esprit, tout à fait hors du commun. Pas un jour sans bain, qui peut être bain de vapeur!
D’autant que l’eau permet de soigner les maladies liées au sexe (une obsession des Aztèques), ou même de noyer les désirs interdits qui auraient pu germer dans la tête des citoyens – on les appelle «les bains de l’immondice»! Et nombreux sont les jours d’abstinence imposés par les dieux.

La particularité des Aztèques réside aussi dans la conception de leurs villes, conçues par des urbanistes de génie ayant imaginé un système de voirie (ramassage des ordures très régulier, nettoyage permanent de la cité elle-même…), accompagné de mesures urbaines ayant certainement prévenu nombre d’épidémies. Ils faisaient preuve d’une rigueur impressionnante, maintes fois comparée à la rectitude nazie, dont les préceptes régissaient jusqu’à la vie la plus personnelle et affective de chacun de ses sujets. Quant aux soins, nous ne savons pas grand-chose, sans doute parce que les médecins (ticitl) transmettaient leur savoir uniquement oralement.

UNE PHYTOTHÉRAPIE TRÈS EMPIRIQUE ET SYMBOLIQUE
Large place était cependant faite aux techniques de divination ainsi qu’à la magie, même si les Aztèques étaient des herboristes réputés. Ils piochaient parmi près de 12 000 plantes, classées par grands groupes, pour soigner leurs contemporains. Ainsi, nous avons la famille des plantes anti-ulcères, celle qui soigne les troubles du coeur, une autre destinée aux jeunes enfants, les plantes «couleur de sang», et ainsi de suite. Avec un résultat sans doute assez aléatoire, bien que leurs connaissances approfondies en botanique soient avérées. «Le médecin qui ignore les vertus des herbes ou qui ne connaît que les vertus de quelques-unes sait peu ou rien. Il lui faut travailler pour les connaître toutes et mériter ainsi le nom auquel il prétend», selon l’empereur inca Pachacutec. Mais la plante la plus célèbre de la médecine aztèque, c’est évidemment le peyotl.

LE PEYOTL, CACTUS HALLUCINOGÈNE SACRÉ
Chez les Aztèques, on «communique» avec les dieux grâce au peyotl, on les «interroge» sur le présent ou l’avenir et leurs «réponses» sont si claires et précises que les Indiens en consomment avant d’aller en récolter… pour savoir exactement où aller le chercher! Aujourd’hui, on sait que le principe actif du peyotl, la mescaline, est comparable à la noradrénaline, substance anti-douleur et euphorique fabriquée naturellement – en petite quantité! – par notre propre cerveau.

POUR APPROFONDIR…
–  Michel Graulich, Le sacrifice humain chez les Aztèques, éditions Fayard
– Carlos Castaneda, L’herbe du diable et la petite fumée, éditions 10/18 (une initiation au peyotl)
– Henri Michaux, L’infini turbulent, Gallimard (des dessins «sous» Peyotl)
– Aldous Huxley, Le Ciel et l’enfer, éditions du Rocher (une réflexion du célèbre écrivain sur la mescaline, faisant suite à ses expériences personnelles)
– Omer C. Stewart, Le Peyotl : Sacrement de l’Amérique indienne, éditions du Rocher (la tradition du peyotl, tout sauf une «simple plante hallucinogène»).

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