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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Les courges

Originales, bonnes, belles...

Choyée par les jardiniers, star de nombreuses manifestations, la grande famille des courges met tous nos sens en éveil. De juin à mars, elle garnit nos assiettes et, à partir d’octobre, elle décore nos maisons, devient instrument de musique, ustensile!

Les courges sont cultivées depuis très longtemps sur le continent américain, dont elles sont originaires. Les premiers Européens qui sont allés «aux Amériques» les ont vite adoptées, séduits par leur croissance rapide, leur culture facile et les multiples usages possibles. Pourtant, ce beau légume a longtemps été délaissé, et ce n’est qu’au XIXe siècle qu’il est remis au goût du jour. La courgette, que nous connaissons bien, n’apparaît qu’après la première guerre mondiale. Depuis une bonne vingtaine d’années, la redécouverte d’espèces et de variétés ayant de bonnes qualités gastronomiques et l’esthétique des fruits expliquent, sans doute, cet engouement actuel qui s’exprime par de nombreuses fêtes et manifestations où les courges sont à l’honneur.

UN PEU DE BOTANIQUE
Les courges appartiennent à la famille des Cucurbitacées. Les différentes espèces cultivées sous nos climats font partie de deux genres : Cucurbita (fleur jaune vif) et Lagenaria (fleur blanche, fécondation nocturne). Le genre Lagenaria fournit les courges gourdes ou calebasses.

Plante annuelle à croissance rapide, la courge a besoin de chaleur et apprécie les sols légers, mais riches en matière organique. Sur un même pied, on distingue aisément les fleurs mâles des fleurs femelles ; ces dernières sont renflées à la base et, après fécondation, donneront les fruits ; les fleurs mâles sont portées par un pédoncule.

Les feuilles cordiformes présentent des échancrures différentes qui aident à l’identification des espèces et variétés. Le genre Lagenaria a une allure particulière avec des feuilles souples et douces en forme de cœur, accrochées à des tiges rampantes à grand développement : on les appelle courges coureuses. Il existe une grande diversité d’ espèces et de variétés qui donnent des fruits assez caractéristiques.

Les Cucurbita ont des feuilles rugueuses qui peuvent provoquer des griffures ou des scarifications ; leur pilosité rêche favorise la rétention d’eau ou des spores de champignons. Elles sont donc sensibles aux maladies cryptogamiques et il faut éviter de mouiller le feuillage ; par contre, les insectes et autres parasites évitent plutôt ce terrain désagréable et piégeant.

Les fruits sont des baies du point de vue botanique, car ils sont formés de pulpe (chair) qui protège des graines plutôt plates et de couleur variable. L’épiderme du fruit se lignifie et se durcit plus ou moins, ce qui permet une conservation assez longue. Certaines courges du genre Lagenaria ont un épiderme induré à maturité, leur chair est spongieuse et, une fois évidées, elles constituent de bons récipients ou des instruments de musique.

Trois espèces du genre Cucurbita sont cultivées communément : Cucurbita pepo (courges et citrouilles), Cucurbita maxima (potirons et giraumons) et Cucurbita moschata (courges musquées). On cultive aussi : Cucurbita ficifolia, ou courge de Siam, et Lagenaria siceraria, nom qui désigne les gourdes ou calebasses.

LA CULTURE
Pour organiser le semis des courges, il faut confronter la durée du cycle végétatif et les conditions climatiques de votre région. Les courges que l’on consomme fraîches comme les courgettes, potirons, potimarrons, peuvent être récoltées après trois à quatre mois, alors qu’il faut compter quatre à cinq mois pour les coloquintes ou les calebasses ; ces dernières, les courges gourdes, demandent beaucoup de chaleur au moment de la germination et, globalement, elles sont un peu plus exigeantes en température que les autres courges. Plus la région est froide, plus il faut choisir une variété précoce et prévoir un semis sous abris (serre, châssis ou couche), de façon à permettre aux plantes de terminer leur cycle végétatif.

Le semis en pleine terre se fait d’avril dans le Sud, à mi-mai dans le Nord, sous réserve que le sol soit à 12-15°C pour que la germination se fasse rapidement, ce qui assure une bonne robustesse du plant. Sous abri, avec un tunnel ou sous cloche, on peut gagner 15 jours à 3 semaines par rapport à un semis en pleine terre ; il en est de même pour le semis sous châssis et sur couche chaude.
On pratique le semis sous serre, fin mars-début avril, surtout pour les courges consommées fraîches. On sème habituellement en poquet (3 à 4 graines dans le même trou), cela permet de sélectionner ensuite le plant le plus vigoureux. Pour les semis en godet, veillez à ne pas laisser les plants trop longtemps en pot, 3 à 4 semaines pas plus, sous peine de retarder la reprise après le repiquage.
Pour le repiquage, enfouissez le plant avec la motte de terre jusqu’aux cotylédons ; les plants sont mis en terre lorsque tout risque de gel est écarté.
Distance de plantation : pour les variétés non coureuses, 1m en tous sens, et pour les variétés coureuses, 2m entre les rangs et 1m50 sur le rang. On peut organiser le parcours des variétés coureuses sur des grillages ou autres supports (pourvu que les fruits puissent être posés et non suspendus au pédoncule) ; en région froide, cela permet de limiter le contact entre le sol humide et les fruits en fin de saison ; le résultat est assez décoratif.
Préparation du sol : prévoyez un sol bien drainant et se réchauffant vite. Comme toutes les cucurbitacées, les courges apprécient la matière organique fine et déjà bien décomposée: ajoutez un peu d’ engrais phospho-potassique comme de la poudre de roche. Pour favoriser l’enracinement en profondeur, prévoyez de creuser des trous de plantation de 30 à 40cm, enfouissez la matière organique assez profond avec du terreau et un peu de terre de jardin, comblez les 5-6cm restants avec du terreau et de la terre de jardin. Laissez une cuvette pour l’arrosage et maintenez le sol humide pour assurer la reprise. Épandez des cendres de bois qui auront une double action : protection du jeune plant vis-à-vis des limaces et apport de potasse pour la formation des fruits.
Le voisinage avec les haricots, maïs doux et chou d’été semble favorable aux courges, n’hésitez donc pas ; les courges épuisent peu le sol mais, pour des raisons sanitaires, attendez trois ans avant de les cultiver au même endroit.

PARASITES ET MALADIES
L’oïdium
est sans doute la maladie la plus fréquente. Elle apparaît en fin de cycle pour les courges fraîches, favorisée par la chaleur et l’humidité de l’air ; en principe, elle est sans conséquence pour les gourdes et les courges musquées qui sont plus tardives. Les pulvérisations de soufre sont à la fois préventives et curatives, de même que les décoctions de prêle appliquées toutes les deux semaines dès qu’il y a un risque.
Le virus de la mosaïque nécessite de détruire immédiatement les plants atteints.
Les pucerons noirs peuvent être traités avec du purin d’ortie ou une macération de gourmands de tomates ; il est rare sur courge que leur impact soit important.
Pour les aleurodes (petites mouches blanches), intervenez de la même façon.

LA RÉCOLTE
Le stade de récolte n’est pas le même pour toutes les courges. Les courges consommées en frais se récoltent avant maturité, dès que le fruit est formé et a atteint la taille souhaitée, c’est-à-dire deux à trois mois maximum après le semis ; le fruit se conservera une semaine environ. Pour les courges de conservation, il faut récolter en automne lorsque le fruit est mûr, c’est-à-dire en principe en deuxième quinzaine d’octobre lorsque la plante est sèche, que le fruit est bien coloré et le pédoncule sec et ligneux. Dans tous les cas, récoltez avant les premières gelées nocturnes ; la maturation pourra éventuellement être poursuivie au soleil et au chaud dans une véranda ou une serre si la température ne dépasse pas 25°C. On conserve une longueur maximum de pédoncule à la récolte et on essaie de ne pas l’abîmer pour augmenter la durée de conservation.

Une fois récoltées, stockez vos courges dans un local aéré, éclairé et avec une hygrométrie constante, entre 65 et 75 %. La température de séchage et de fin de maturation idéale est de 15°C. Si toutes ces conditions sont respectées, la conservation des courges lignifiées est quasi indéfinie. La durée de conservation dépend de la variété et du mode de culture, les courges d’ hiver se conservent bien et n’allez pas croire que c’est uniquement pour la décoration! Ces courges sont excellentes et révèlent des saveurs gustatives rares et à découvrir!

L’espèce Cucurbita pepo fournit des courges qui doivent être consommées dans les trois mois qui suivent la récolte, c’est le cas des pâtissons, courge spaghetti, citrouille… Les courges musquées ont une excellente tenue en conservation, leurs qualités gustatives s’améliorent avec le temps et même si le fruit a été entamé! Cucurbita maxima offre des courges qui se conservent très longtemps, comme le potiron ; on peut faire de la soupe jusqu’à la fin du printemps. Petite particularité des gourdes, elles se vident toutes seules par suintement à travers l’épiderme et ensuite se recouvrent d’ une moisissure qui finira par disparaître toute seule ; les gourdes sont alors sèches et se conservent sans limite de durée.

POUR VOS GRAINES
GIE LE BIAU GERME : Lieu-dit Garliet, 47360 Montpezat d’Agenais – 05 53 95 95 04 – www.biaugerme.com
FERME DE SAINTE-MARTHE : BP 70404 – 49004 Angers Cedex 01 – 02 41 44 11 77 – www.fermedesaintemarthe.com
KOKOPELLI : Forêt de Castagnès, route de Sabarat 09290 Le Mas d’Azil – 05 61 67 69 87 – www.kokopelli.semences.fr

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