Étude Séralini : l’avis du Pr Belpomme
Le Pr Belpomme est professeur de cancérologie honoraire de l’Université Paris-Descartes, Président de l’ARTAC (Association pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse) et Directeur exécutif de l’ECERI (European Cancer and Environment Research Institute).
Concernant l’étude du Pr Séralini sur la toxicité des OGM et du Round’Up sur des rats, il a donné son avis sur le plan scientifique. On a reproché à Gilles-Eric Séralini le faible nombre de rats. Le Pr Belpomme répond : « Les reproches méthodologiques à faire, si tel est le cas, seraient encore beaucoup plus nombreux et importants concernant les études réalisées pour la mise sur le marché des OGM et des pesticides. Ainsi les critiques formulées par la plupart de ceux qui le font ne peuvent se retourner que contre eux-mêmes, puisque ceux-ci, en invoquant la science, oublient l’extrême faiblesse des études réalisées pour la mise sur le marché de tels produits.
Le Pr Belpomme s’étonne aussi de ce que l’honnêteté de son confrère ait pu être mise en doute : « Je connais suffisamment Séralini pour savoir qu’il est un chercheur intègre. En outre, s’il doit y avoir une discussion sur la valeur scientifique de cet article, notamment du point de vue des mécanismes de la cancérogénèse, c’est au sein de la communauté des chercheurs spécialisés dans le domaine qu’elle doit avoir lieu et non sur la place publique, par le biais d’Institutions en réalité non expertes dans le domaine et qui manifestement agissent sans le dire, en vertu d’intérêts économiques et/ou d’une complaisance envers les autorités politiciennes. Le message de telle ou telle académie ou de telle ou telle agence, sur cette thématique bien particulière, est donc sans fondement scientifique. »
Le Pr Belpomme rappelle que ce ne serait pas la première fois que ces instances se trompent ; il cite en exemple le cas de l’amiante. Il signale aussi que, grâce au doute qu’il a su créer, l’article du Pr Séralini a le mérite de redynamiser les équipes de recherche sur le sujet : « La recherche scientifique pour ceux qui réellement la font, est une longue marche souvent hérissée d’épines, mais aussi parfois de gratifications. Séralini a fait un premier pas. Parions comme ce fut le cas pour l’amiante, qu’il y en aura d’autres et cela de plus en plus et très prochainement. »
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