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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Les clôtures végétales, pour se protéger ou juste pour faire joli

Ce mois-ci, je vous emmène dans le jardin ! Oui, je sais, c'est vrai, ce n’est pas vraiment le temps idéal pour ce genre d'occupation, d’autant qu’à l’heure où j’écris ma rubrique, il pleut sur toute la France depuis des jours et des jours… c’est donc avec le poil humide et frissonnant que je vais vous expliquer comment vous fabriquer une jolie clôture vivante et naturelle!

J’appelle donc à l’aide mon copain l’osier, joyeux et délirant… Eh oui, vous l’avez deviné, c’est une clôture vivante en osier que je vais vous apprendre à planter et à utiliser de différentes façons, ludiques et sympathiques.

Matière première

Il nous faut donc de l’osier! Et l’osier, on le trouve sur les saules, puisque ce sont leurs jeunes pousses que l’on nomme ainsi. Angela vous explique tout sur l’osier dans son article: quelle variété choisir, quelles conditions de culture pour que nos amis les saules s’épanouissent et donnent le meilleur d’eux-mêmes.
Nous, on va s’intéresser plus particulièrement au saule vivant, laissant de côté le saule écorcé pour nos copains (ou frangin pour ma part!) qui font de la vannerie. Mais pourquoi choisir l’osier plutôt qu’un autre végétal, me direz-vous ? Eh bien parce que celui-ci est d’une solidité à toute épreuve et qu’il est efficace pour ce qu’on lui demande : cache-vue, cachevent, décoration agréable à l’oeil et une pousse rapide sans trop d’entretien.

Matériel

Pour planter l’osier

– Barre à mine (oui, parce que j’ai des muscles de poulet de batterie…) qui va nous servir à faire les trous de plantation quand le sol est trop dur
– Un bon sécateur
– De la cordelette ou du raphia.

Pour fabriquer une structure (facultatif)

– Barre à mine
– Masse (pour enfoncer les piquets)
– Piquets d’1,50 m
– Fil de fer
– Tendeur pour grillage (facultatif, mais quand même super pratique !)
– Grillage (facultatif).

La plantation

Angela vous en touche 2 mots, mais je vous donne un rapide rappel…
⇒ On taille les pousses de l’année.
⇒ On taille les brins en biseau à 10 cm de la base.
⇒ On laisse tremper les brins quelques jours dans l’eau avant de les planter.
⇒ On plante à 30 cm de profondeur si possible.
⇒ On plante de novembre jusqu’en mars (plus la plantation se fait tôt, plus vite se fera l’enracinement (donc moins de fragilité pour passer la chaleur de l’été).
⇒ On espace de 15-20 cm en moyenne pour une clôture efficace.
⇒ On désherbe régulièrement sans arracher comme des sauvages pour préserver nos boutures d’osier.
⇒ On arrose régulièrement la 1ère année et on surveille l’arrosage les années suivantes.
⇒ On paille pour éviter l’évaporation trop rapide de l’eau d’arrosage, conserver un minimum de fraîcheur et éviter de désherber trop souvent. Et puis le désherbage est beaucoup plus facile à faire!
⇒ La hauteur de la clôture sera en fonction de la hauteur des brins et de l’inclinaison de ceux-ci pendant le tressage. Mais les brins font rarement plus de 2 m ou 2 m 20 de haut.
Il faut compter des brins d’1,80 m pour une hauteur de clôture finale d’1 mètre, et des brins de 2 m ou 2,20 m pour une hauteur de clôture finale de 1,50 m.
⇒ Pour une simple haie de séparation, planter 2 brins tous les 20 cm Pour une haie plus solide, planter 4 brins serrés tous les 20 cm.
⇒ Il faut compter de 12 à 24 brins par mètre linéaire.
⇒ On taillera les nouvelles pousses sur la clôture de décembre à février.

La structure

Ce n’est pas indispensable de prévoir une structure, mais si la clôture est longue, il est préférable de renforcer la clôture en osier vivant avec des piquets et du fil de fer.
⇒ Comme pour du grillage classique, on va planter solidement 2 piquets et entre les 2, on va tendre du fil de fer (spécial clôture) à intervalles réguliers sur pratiquement toute la hauteur, ce sera ainsi plus facile par la suite pour tresser et faire tenir l’osier.
⇒ Pour une solidité à toute épreuve, on peut aussi tendre le fil de fer avec des tendeurs conçus pour cet usage.
⇒ Si la clôture fait plus de 5 m, on plante un piquet tous les 4/5 m.
⇒ C’est encore plus facile sur un grillage déjà en place.

Le tressage

Le tressage régulier

On peut tresser plus ou moins serré et plus ou moins régulièrement.
Si on choisit un tressage serré, on va commencer le tressage à 10 cm de la base du sol.
Si on a vraiment envie d’une clôture très régulière, ce sera plus facile de se repérer sur une structure de grillage/clôture déjà en place.
Ou, si c’est une petite barrière basse qui a besoin d’être moins solide, on peut faire des repères de hauteur avec une cordelette tirée à l’horizontale entre 2 bambous plantés provisoirement dans le sol.

En pratique

On a planté nos piquets de structure et nos fils de fer “repères” à intervalles réguliers les uns au-dessus des autres (ou on a déjà une structure que l’on veut habiller).
Entre ces piquets ou aux pieds de la structure, on a planté nos brins à 30 cm de profondeur et à 15/20 cm les uns des autres, par paquets de 2 brins pour une clôture légère et par paquets de 4 brins pour une clôture plus solide. Sur notre exemple (photo 1), pas de piquets, mais un grillage déjà en place, et ce sera par paquets de 2 brins, et à chaque extrémité, on ne met qu’un seul brin (qu’on peut laisser plus grand pour le rabattre à la fin)…


1. On plante les brins 2 par 2 tous les 20 cm.
2. À 10 cm au-dessus du sol, on commence à incliner doucement les brins.
3. Le 1er brin du départ reste droit, on le lie au grillage ou au fil “repère” si besoin, et on commence à incliner son binôme tout doucement à l’opposé.
4. Pour le 2e paquet de 2 brins : si on a commencé par la gauche, on plie le brin de gauche vers le 1er paquet, et on plie l’autre brin dans la direction opposée. On lie entre eux les brins qui se croisent (lien bleu), le brin de gauche passe devant le brin de droite.
5. Pour le 3e paquet de 2 brins, on va continuer sur le même principe, mais en faisant attention de passer les brins toujours du même côté (le brin de gauche devant celui de droite ou, si vous voulez, l’ancien devant le petit nouveau).
6. On va continuer la rangée sur ce même principe en fixant bien les brins entre eux, toujours passés du même côté.

7. Arrivés au dernier brin, on le laisse droit et on lie au grillage ou au fil “repère”.
8. On recommence du début et on attaque le tressage de la 2e rangée. Chaque brin rencontré est lié (ici lien rose) en prenant soin de passer les brins de gauche derrière puisqu’on les a passés devant sur la 1ère rangée (photo 2).

9. Et on recommence sur toutes les rangées jusqu’en haut en respectant l’alternance du tressage, une fois devant (lien jaune) une fois derrière (lien bleu clair).
10. Arrivé en haut, comme les brins des côtés sont plus grands, on les plie et on les lie ensemble… et c’est fini!.
11. Vous pouvez vous retrouver avec des tiges assez grandes et si vous souhaitez arrêter la clôture plus bas, il vous suffira de retourner les tiges et les entrelacer au tressage, vous pouvez aussi faire des demi-cercles ou couper au ras, là, c’est vous qui décidez!

Le tressage aléatoire

Dans ce cas, pas besoin de structure. On peut laisser libre court à son imagination en entrelaçant les brins aléatoirement, cela donne un petit côté féérique et rustique au jardin…
Oubliez si vous avez opté pour un jardin anglais, vos visiteurs, voisins et/ou amis so british ne s’en remettraient pas!… Mais si, par contre, des endroits de votre jardin ont l’air d’être habités par des lutins, donnez-vous-en à coeur joie!

Séquence imagination

Qu’est-ce-qu’on peut faire avec de l’osier vivant tressé? En fait, on peut vraiment tout imaginer avec l’osier vivant!
Une simple haie libre : plantation en quinconce tous les 40 cm. Cela donnera une haie assez fournie sur laquelle on pourra tailler des brins pour planter ici et là.
– On peut construire aussi une cabane, une hutte ou un tipi qui raviront les enfants, une arche pour marquer d’une jolie façon l’entrée dans un jardin, un claustra, une tonnelle, un abri pour toilettes sèches, à condition de le faire bien serré et bien touffu pour être à l’abri des regards indiscrets, un labyrinthe planté en spirale ou encore, pour les artistes, une sculpture en métal ou en fil de fer à remplir de tressage aléatoire!
– Et avec des brins d’osier de 2 ans, on peut faire une jolie barrière basse (un plessis) pour protéger les massifs et/ou retenir la terre : planter et espacer des piquets à environ 50-60 cm. Planter les brins tous les 20-30 cm et entrelacer les brins autour des piquets : un passage devant, un passage derrière, un passage devant, un passage derrière. Replanter régulièrement des tiges sur la longueur pour garder l’épaisseur du plessis si celui-ci est long.

Je dois m’arrêter là, mais vous l’aurez compris, le sujet est très vaste et passionnant. Et la clôture vivante peut aussi être faite à partir d’autres plantes grimpantes et touffues… Peut-être qu’un jour, je vous en parlerai… Et bien sûr, si tout n’est pas clair, si vous avez des questions : lateliereconaturel.net
Je vous souhaite une jolie Toussaint et du soleil dans vos coeurs…

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