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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Contraception

Les méthodes naturelles du XXIe siècle

Les contraceptifs hormonaux, pilules en tête, n’ont pas que des avantages. Dans son ouvrage « Quelle contraception choisir ? », Fabienne Beguerie revient sur l’incidence de la prise d’hormones de manière prolongée, mais aussi sur les avantages et inconvénients de tous les moyens de contraception aujourd’hui proposés. Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est une méthode naturelle qui semble la plus fiable… Extrait de son ouvrage.

9,5 % : c’est la part des femmes qui avaient recours à des méthodes dites « naturelles » de contraception en 2013, selon une étude menée par l’Inserm et l’Ined publiée en mai 2014.
Je préfère employer le terme « écologique », car le mot « naturel », associé à celui de contraception, rappelle trop les méthodes utilisées préalablement à l’arrivée de la pilule, comme la méthode Ogino ou Billings, qui n’ont pas toujours été fiables et qui peuvent sembler dépassées aujourd’hui.

Depuis Ogino…

La méthode Ogino porte le nom d’un gynécologue japonais du XXe siècle et date de 1924.

Le docteur Kyusaku Ogino a déterminé que la femme ovulait en général une fois par cycle menstruel. Il cherchait à connaître la période pendant laquelle un couple avait le plus de chances de concevoir un enfant (il ne s’agissait donc pas, au départ, de mettre au point une contraception). Il partait du principe que l’ovulation a lieu chaque mois entre le 12e et le 16e jour du cycle, le premier jour du cycle étant le premier jour des règles.

Par ailleurs, il faisait également l’hypothèse (en s’appuyant sur des chiffres établis statistiquement) que les femmes devaient se considérer comme les plus fertiles pendant une semaine : 5 jours entourant l’ovulation, c’est-à-dire les 4 jours précédents (puisque les spermatozoïdes survivent jusqu’à 4 jours) et le suivant (puisque l’ovocyte ne survit que 24 heures s’il ne rencontre pas le spermatozoïde de ses rêves). Ce qui, en mettant tous les jours bout à bout, revient à considérer que la période de fécondité maximale s’étend du 9e au 16e jour.
Un autre médecin, repartant des constats du Dr Ogino, a essayé quatre ans plus tard d’en tirer une méthode contraceptive. Il s’agit aussi d’un gynécologue, un autrichien cette fois, le Dr Hermann Knaus. Le Dr Ogino, lui, trouvait cela aberrant et pensait, à juste titre, que le résultat serait médiocre, puisqu’il donnerait lieu à des grossesses non désirées et des avortements. Et c’est ce qui arriva. L’ironie du sort veut pourtant qu’on appelle cette « méthode des cycles » la méthode Ogino…

Peut mieux faire…

Dans la mesure où il faut, avant même de pouvoir utiliser la méthode, respecter un temps d’observation d’un an sans avoir recours à une contraception qui puisse influer sur les cycles (et donc recourir uniquement à des méthodes mécaniques), la méthode est assez rebutante.
Par ailleurs, dans des conditions optimales, c’est-à-dire en respectant scrupuleusement ce qui est indiqué, on arrive à un score de 9 seulement sur l’indice de Pearl*. Quant à l’efficacité pratique, elle est loin de ces chiffres, car la méthode ne tient pas compte des irrégularités intempestives des
cycles menstruels ni des longues périodes d’abstinence que certaines ont du mal à « respecter »… On arrive à un résultat un peu catastrophique avec un quart de femmes qui tombent enceintes.
Mieux vaudrait donc conserver l’objectif premier de cette méthode, et rendre hommage au Dr Ogino qui a sans doute permis ainsi à certaines femmes, qui se croyaient stériles, de mettre en route plus facilement une grossesse en sachant mieux quand elles sont les plus fertiles.

Billings

Une autre méthode naturelle, la méthode Billings, affiche un indice de Pearl intéressant (environ 1), mais l’efficacité pratique n’est pas plus au rendez-vous qu’avec la méthode Ogino (13 à 21 grossesses sur 100).

Elle repose sur l’observation de la glaire cervicale de la femme, une substance sécrétée par le col de l’utérus, et qui permet de détecter avec précision l’ovulation, ainsi que les périodes de fertilité et d’infertilité. Peu importe la régularité des cycles, c’est vraiment la nature de la glaire qui importe. C’est en effet cette substance qui permet ou non aux spermatozoïdes de partir à la conquête de l’ovocyte. Pendant la période de fécondité, sa composition change et neutralise l’acidité du vagin, fatale aux spermatozoïdes.

Une formation : Si vous souhaitez essayer cette technique à la fois efficace, très simple et 100 % naturelle, il est réellement important que vous suiviez des réunions d’informations, car la méthode, pour être fiable, doit être bien comprise. Le Centre Billings France renseigne à ce sujet et propose le soutien de couples formateurs pour aider à l’acquisition de cette pratique (www.methode-billings.com).

La méthode des Indices Combinés

La méthode des Indices Combinés s’est fait connaître grâce à l’ouvrage du Docteur Anna M. Flynn intitulé Nature et fécondité, les nouvelles méthodes de régulation des naissances, paru en 1990 aux éditions Gamma. Cette méthode vient d’être renommée et s’appelle désormais « Sensiplan® ». Elle s’est enrichie des travaux des Professeurs G. Freundl, C. Gnoth et P. Frank-Hermann de l’Université de Düsseldorf et de Heidelberg.
Cette méthode est répandue en Europe, tout particulièrement en Angleterre et en Allemagne où elle est enseignée en Faculté de Médecine, en Belgique, aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Elle a fait l’objet d’études scientifiques qui ont permis de prouver son efficacité et elle est reconnue par l’OMS.

Petit rappel des étapes du cycle :
Avant l’ovulation
, sous l’influence de la sécrétion naturelle d’œstrogènes, les glandes situées dans le col de l’utérus commencent à sécréter de la glaire, le col de l’utérus s’entrouvre, devient plus mou, et remonte légèrement, ce qui le rend moins accessible au toucher.
Au moment de l’ovulation, le taux d’œstrogènes est au maximum. L’organisme sécrète deux hormones, FSH (hormone folliculo­stimulante) et LH (hormone lutéinisante). Le follicule libère l’ovule, prêt à être fécondé.
Après avoir été expulsé par l’ovaire dans la trompe de Fallope, l’ovule survit 24 heures.
Les spermatozoïdes, déposés dans le vagin de la femme, vivent de 3 à 6 jours en présence de glaire cervicale, qui les nourrit et les protège. En l’absence de glaire cervicale, les spermatozoïdes sont détruits en quelques heures par le milieu acide du vagin.
Après l’ovulation, quand l’ovule n’est pas fécondé, le taux d’œstrogènes chute brusquement, puis remonte à un niveau moyen jusqu’aux règles suivantes. Toute nouvelle ovulation est bloquée par la sécrétion naturelle de progestérone. La température du corps au repos augmente et se maintient à un niveau plus haut qu’habituellement. La glaire s’épaissit et forme un bouchon muqueux dans le col de l’utérus qui se ferme, durcit et descend, jusqu’à la prochaine phase d’ovulation.

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