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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Savon fait-maison

Découvrez la magie de la saponification à froid !
La fourmi/cigale travailleuse que je suis a un rêve depuis 10 ans, c’est de devenir savonnière professionnelle.
Et comme mes rêves se réalisent toujours, je vais ouvrir ma première boutique cet été dans mon petit village de Charente-Maritime…
Et comme j’aime partager mes petits bonheurs, je vais vous apprendre quelques ficelles de ce beau métier.
Ce mois-ci, je vous apprends donc à fabriquer votre savon "de Marseille" ! Si ça, c’est pas la classe !

Matériel

Récipient d’au moins 2 litres.
Récipient en verre résistant à la chaleur (pour la soude).
Petit bol ou récipient pour peser la soude.
– Au moins 2 spatules en silicone.
Balance avec des piles neuves.
– Au moins un thermomètre de cuisine.
Petit tamis avec manche.
– Un mixeur à pied dédié au savon (mixeur plongeant).
– Des moules en silicone ou de récupération : briques de lait, de jus de fruits, petite caisse en bois (chemiser de papier cuisson pour y couler le savon). Ceux en silicone alimentaire n’ont pas besoin de préparation.

Matières premières

Soude caustique (NaOH) ou hydroxyde de sodium. En magasin de bricolage et qui sert à déboucher les tuyauteries (vive l’écologie !), vérifier sur l’étiquette que ce soit bien écrit, 100 % hydroxyde de sodium (NaOH).
Huile végétale d’olive bio.
Eau.

Mesures de protection

Lunettes de protection ou masque de protection qui englobe ses propres lunettes de vue si nécessaire (photo 1).
Gants, vêtements couvrants, manches longues, jambes et pieds couverts, et tablier facilement lavable pour plus de facilité.
Cheveux attachés.

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Précautions

Quelques précautions à prendre cependant, puisqu’on utilise de la soude caustique.
♦ Pas d’enfants dans les parages.
♦ Idem pour les animaux de tous poils, tous dehors !
♦ Éteindre son portable ou laisser sonner. On ne fait rien d’autre quand on fabrique du savon ! Rester concentré et attentif à son travail.
♦ Préparer une bassine d’eau afin de rincer les éclaboussures.
♦ Éviter les vieilles gamelles en alu, en zinc et autre matériau peu adaté au savon.
♦ Travailler dans un lieu suffisamment dégagé pour ne pas trébucher avec son pot de soude dans la main.
♦ Ordre à respecter : verser TOUJOURS la soude dans l’eau (voir photo 5) et la solution eau + soude dans l’huile (voir photo 11).
♦ Ne pas respirer les vapeurs de soude, allumer la hotte aspirante, ouvrir la fenêtre ou travailler dehors (dans ce cas-là, on enferme les poilus à l’intérieur !).
♦ Dédier une nappe au savon pour protéger la table.
♦ Les ustensiles et gamelles utilisés pour le savon resteront dédiés au savon, on ne les réutilise pas par la suite pour cuisiner.

Pour en savoir davantage sur la réaction chimique gras + soude = savon, sur les tensioactifs et leur effet mouillant, lisez l’article ci-dessous d’Angela, elle vous explique tout très bien.

À froid ou à chaud

Deux pratiques, fabrication à froid et fabrication à chaud. Cette dernière est très utilisée dans l’industrie car le savon est utilisable tout de suite, donc mis en vente immédiatement. Ici, ce sera saponification à froid (SAF pour les intimes), c’est ma chouchoute parce qu’elle conserve intactes les propriétés des huiles qu’on utilise.

Pourquoi fabriquer son savon ?

Parce que c’est quand même génialissime de savoir faire son propre savon… C’est de l’ordre de la Magie ! On mélange 2 matières qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre et on obtient un trésor qui lave.
Je vous épargne mon speech écolo sur les matières premières indemnes de pesticides. Économies conséquentes, ça revient à 0,86 € par savon de 100 g en moyenne.

Précisions et calculs savants

Calcul du poids de soude

On n’utilise pas la même quantité de soude caustique selon les huiles qu’on choisit. Le calcul se fait selon l’indice de saponification de l’huile en question.
Ici, je vous donne cet indice puisqu’on va utiliser une seule huile.
⇒ L’indice de saponification de l’huile végétale (HV) d’olive est de 0,135.
⇒ Pour obtenir le poids de soude dont on a besoin, on multiplie le poids de l’HV d’olive par 0,135.

Exemple : 500 g d’HV d’olive X 0,135 = 67,5 g de soude.

Calcul du poids d’eau

⇒ On utilise en moyenne une dilution à 34 % du poids des huiles.

Exemple : pour 500 g d’HV d’olive : (500 x 34) divisé par 100 = 170 g d’eau.

Donc pour 500 g d’HV d’olive, il nous faut 67,5 g de soude et 170 g d’eau (ce sont les proportions de ce pas à pas). Il est important de faire des calculs juste pour éviter la causticité du savon !

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Marche à suivre

⇒ Préparer tout le matériel, les matières premières et s’équiper (photo 2. Merci Estelle d’avoir posé), et ne pas oublier de préparer les moules.
⇒ Peser la soude (photo 3).

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⇒ Peser l’eau (photo 4).

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⇒ Dans un endroit aéré ou à l’extérieur, verser la soude dans l’eau (photo 5) et non le contraire sous risque d’éclaboussures, le mélange monte à 95 °C en moyenne.

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⇒ Bien diluer et laisser refroidir dans un endroit aéré ou sous une hotte allumée.
⇒ Pendant ce temps, peser l’huile (photo 6).

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⇒ La mettre à chauffer à tout petit feu (photo 7), pour remonter la température autour de 40 ou 45 °C.

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⇒ Une fois la température atteinte, verser l’huile dans un récipient adapté au mixeur (photo 8).

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⇒ Vérifier les températures à l’aide du ou des thermomètres (photo 9).

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⇒ Si l’une des 2 températures est trop élevée, la faire baisser dans un bain-marie glacé ou sur un pain de glace (photo 10).

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⇒ Une fois les 2 températures au même niveau (40-45 °C), prendre le petit tamis et verser la solution de soude dans l’huile (photo 11) et non le contraire ! Le tamis nous sert à retenir les morceaux de soude qui ne seraient pas dilués.

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⇒ Mélanger avec le mixeur à pied (photo 12),

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jusqu’à l’obtention de la trace qui apparaît lorsque l’on sort le mixeur de la pâte (photo 13).

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⇒ Verser sans attendre dans les moules (photo 14), la saponification a commencé et va bientôt faire figer le savon. Si l’on attend trop, le savon risque de figer dans le pot et sera beaucoup plus difficile à mouler.

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⇒ Couvrir les moules pour éviter l’apparition d’un film blanc.
⇒ Attendre entre 24 et 48 h et démouler !

Et ben voilà, vous venez de fabriquer vos premiers savons !
Ceux-ci seront dits “de Marseille” puisqu’il ont au moins 72 % d’huile d’olive. Et la grande classe, c’est que les vôtres sont 100 % huile d’olive !

La cure

Comme c’est une fabrication à froid, on a besoin de laisser le savon en cure de 4 à 6 semaines avant de l’utiliser. Dans un endroit sec et aéré, cela va servir à enlever la causticité et à le faire durcir suffisamment pour ne pas qu’il fonde trop vite.
En novembre, je vous apprendrai à fabriquer un savon enrichi aux huiles et aux beurres que vous pourrez utiliser pour vous laver le corps et les cheveux.
Et si vous êtes sages, peut-être qu’en 2019 je vous apprendrai à faire du savon liquide.

Si vous avez des questions, des doutes, n’hésitez pas à m’en faire part, lateliereconaturel.net
Je vous propose aussi des ateliers de savonnerie pour apprendre en ma compagnie toutes les ficelles de la fabrication.
En attendant, passez un bel été plein de Bonheurs, de Rires, de Joie et de Tendresse.

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