On continue à polluer ailleurs
Imaginez qu’en France, on fabrique des pesticides dont l’utilisation est interdite par les instances européennes car leur toxicité est avérée, mais que l’on envoie dans d’autres continents, là où la réglementation n’est pas encore aussi stricte, là où peut-être les études n’ont pas encore dit combien ils étaient mortels…
Ça vous paraît incroyable, non ?
On serait capables d’aller ainsi polluer sans scrupules les pays voisins ? Des pays où il y a, comme chez nous, des humains, une faune et une flore… Eh bien oui ! C’est un peu comme s’il s’agissait de pays moins précieux, avec des animaux et des plantes moins précieux, des humains moins précieux…
C’est fou, n’est-ce pas ?
Sachant cela, on aurait pu saluer la loi Agriculture et Alimentation (Egalim), promulguée en novembre, qui demandait l’interdiction à partir de 2022 – faut quand même nous laisser le temps de nous retourner… – de la production, du stockage et de la vente de produits « phytopharmaceutiques » destinés à des pays tiers et contenant des substances prohibées par l’UE.
Mais voilà, sous prétexte de préserver des emplois, on va continuer allègrement 3 ans de plus à bombarder de poisons d’autres pays, c’est ce qu’a décidé notre belle assemblée nationale à 27 voix contre 3 et 7 abstentions (rappelons qu’il y a 577 députés, donc la décision a été votée par 6,41 % de nos représentants, quelle belle démocratie !).
Et puis on pourra aussi demander des dérogations… Près de 2700 emplois seraient concernés, vous comprenez. Cela justifie bien d’aller répandre du poison chez des millions d’humains, non ?