Après le sein et la prostate, les surtraitements du cancer de la thyroïde
Les dépistages systématiques des cancers de la prostate et du sein sont sérieusement remis en cause par de nombreuses études révélant que le rapport bénéfices/risques est largement discutable. « Faux positifs » et surtraitements font couler beaucoup d’encre.
Petites définitions :
– « Faux positif » : c’est quand l’examen fait apparaître une maladie alors qu’elle n’existe pas. Ce qu’il déclenche : une grosse inquiétude et des examens complémentaires parfois invasifs (biopsie).
– Le « surdiagnostic », c’est la découverte d’un cancer qui n’aurait pas évolué mais qui, une fois mis à jour, est « soigné », et donc fait l’objet d’un « surtraitement ». Et comme ces surtraitements ne sont pas dépourvus d’effets secondaires, la balance bénéfices/risques est largement déficitaire.
En ce qui concerne le cancer de la thyroïde, des chercheurs de l’université Thomas Jefferson, à Philadelphie, ont présenté une étude portant sur l’analyse de 65 000 dossiers de patients et ont conclu qu’un patient sur quatre recevait un surtraitement.
En effet, l’ablation chirurgicale, indiquée, est systématiquement complétée par un traitement à l’iode radioactif. Or, dans 25 % des cas, c’est-à-dire quand les patients sont atteints d’un cancer de la thyroïde à faible risque, ajouter ce traitement à l’ablation ne servirait à rien, les chances de survie à 5 ans étant toujours les mêmes, à savoir 97 à 98 %, soit le meilleur taux qui soit en ce qui concerne le cancer.