communauteSans
Communauté
boutiqueSans
Boutique
Image décorative. En cliquant dessus, on découvre les différents abonnements proposés par Rebelle-Santé
S’ABONNER

La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Luxation de la mâchoire

Les bons gestes

Rire ou bâiller à s’en décrocher la mâchoire… cette expression définit particulièrement bien la luxation de la mâchoire, une pathologie qui correspond au déboîtement de l’articulation temporo-mandibulaire.

Difficile de parler de la luxation de la mâchoire sans aborder l’anatomie de cette articulation bien spécifique, l’articulation temporo-mandibulaire ou temporo-maxillaire, placée à environ 1 cm en avant du lobe de l’oreille, et qui partage de nombreux points communs avec d’autres articulations du corps humain. Ainsi, chaque branche montante de la mâchoire inférieure (mandibule) est pourvue d’une partie arrondie, ou condyle, qui s’emboîte dans la cavité glénoïde de l’os temporal, un peu comme la hanche et sa tête du fémur dans l’os iliaque. À l’instar du genou, cette articulation est pourvue d’un ménisque destiné à limiter les frottements et de ligaments qui la stabilisent. La branche montante est rendue mobile par l’insertion de plusieurs muscles (muscles ptérigoïdiens). Le tout est enserré par une capsule articulaire.

Un mouvement de grande amplitude…

Cette articulation puissante dédiée à la mastication est donc facilement luxable dès lors que le mouvement est suffisamment ample (bâiller, rire, manger un gros sandwich, intervention dentaire à bouche ouverte, vomissements…) ou intense (choc, coup de poing, chute…) pour sortir le condyle hors de sa cavité. Enfin dans certains cas, la luxation se produit chez des personnes pourvues d’une mobilité articulaire anormale, d’une hyperlaxité ligamentaire, ou après un premier épisode de luxation.

… vers l’avant

En fonctionnement normal, le condyle bascule vers l’avant quand on ouvre la bouche. Mais lorsque la mâchoire est luxée, le condyle bascule exagérément vers l’avant. Comme dans le cas de la luxation de l’épaule, l’articulation souffre du fait de l’étirement musculaire et ligamentaire, d’où l’obligation d’apposer un bandage autour de la mandibule inférieure après la réduction de la luxation.

Douleur intense

La luxation se manifeste bruyamment par une douleur intense. Impossible de passer à côté, d’autant qu’elle s’accompagne d’un autre signe spécifique : l’impossibilité de fermer la bouche (et donc de manger) qui donne lieu à une gêne importante et parfois à une déviation latérale. Des difficultés d’élocution, l’impossibilité d’avaler sa salive sont également souvent présentes.

Réduire la luxation…

Plus la réduction est précoce, meilleures sont les chances de réussite. Il faut donc essayer de la faire sans attendre l’anesthésie, d’autant que ce n’est pas douloureux. C’est la manœuvre dite « de Nélaton », du nom du médecin qui en fit la première description au début du XIXe siècle. Elle consiste à repositionner le condyle dans sa cavité naturelle. La manœuvre de Nélaton requiert un tiers qui va se placer derrière la personne. Muni de gants, l’opérateur doit empaumer la mandibule inférieure, les pouces posés sur l’arcade dentaire et pousser la mâchoire vers le bas et l’avant pour bien dégager le condyle, puis le replacer dans sa cavité en l’amenant vers l’arrière et le haut.

… et éviter la récidive

Après la réduction et outre le bandage, il faut éviter pendant quelques semaines d’ouvrir la bouche en grand, notamment lors des bâillements pendant lesquels le patient doit placer son poing sous le menton pour limiter l’ouverture. L’alimentation, idéalement liquide, ne doit comporter que des petits morceaux. En cas de tensions liées au stress, le port d’une gouttière occlusale nocturne permet un repositionnement de l’articulation. Enfin, en cas de récidive, une intervention chirurgicale est nécessaire.

Magazine

À lire aussi

Névralgie pudendale, la maladie des gens assis

Douleurs périnéales à la position assise, brûlures anales ou au niveau des organes génitaux, les symptômes de la névralgie pudendale, qu’on appelle aussi «syndrome du canal d’Alcock», sont insupportables. De nombreux Français souffriraient de cette compression nerveuse, encore trop souvent méconnue des médecins et des chirurgiens.

Le rire antistress

Lorsque la vie expose ses difficultés, parfois et même souvent, mieux vaut en rire que d’en pleurer. Désamorcer une bombe de souffrance est préférable à l’explosion et le rire le permet. Alors, le rire thérapeute, qu’en pensez-vous?

Inscrivez-vous à
Pour ne rien rater
Notre lettre info
1 à 2 envois par mois