La tonométrie
Pour le diagnostic du glaucome
Pratiquée par les ophtalmologues, et depuis peu par les opticiens, la tonométrie est un examen oculaire qui permet de dépister le glaucome de façon précoce.
Le glaucome est l’une des pathologies les plus fréquentes de l’œil. Non traité, ou trop tardivement, il menace la vitalité de l’œil et donc la vision. On estime à 800 000 le nombre de personnes traitées en France pour un glaucome. Mais 400 000 autres ignorent encore en être atteintes. C’est tout l’intérêt de la tonométrie, un examen qui se pratique en cabinet d’ophtalmologie, et depuis juin 2019 chez les opticiens-lunetiers.
Glaucome
Difficile de parler de la tonométrie sans aborder le glaucome. Cette pathologie oculaire se manifeste par une augmentation de la pression de l’humeur aqueuse, un liquide clair sécrété par l’œil. En cause, le blocage de l’écoulement normal de l’humeur aqueuse au niveau d’une zone particulière de l’œil située entre l’iris et la cornée (angle « iridocornéen »). Cette humeur aqueuse qui ne peut s’évacuer correctement va s’accumuler, d’où une augmentation de la pression dans le globe oculaire qui comprime les cellules optiques. Lorsqu’il s’installe de façon lente, le glaucome provoque un flou visuel discret. En revanche, en cas de glaucome aigu, l’œil devient rouge, dur et douloureux, et le malade se plaint assez vite de maux de tête et de nausées. La vision est floue et la pupille est dilatée. La tonométrie peut alors confirmer le diagnostic.
Indications
Si la recherche d’un glaucome demeure l’indication principale de la tonométrie, d’autres situations peuvent nécessiter un tel examen :
– œil rouge
– troubles visuels divers (perte de l’acuité, flou visuel, altération du champ visuel…)
– traumatisme ou lésion oculaire
– inflammations intraoculaires
– uvéite
– suivi post-opératoire.
Tonométrie à l’air…
De façon habituelle, la tonométrie se pratique à l’aide d’un tonomètre à air, qu’on appelle également « pneumotonomètre » ou « air-puff ». Le praticien demande au patient de regarder un point fixe sur un écran et l’appareil envoie un jet d’air sur la cornée. La cornée étant assez molle de nature, l’air va la déformer rapidement. La rapidité de la déformation, analysée par l’appareil, détermine alors s’il existe un glaucome. En effet, en cas de glaucome, la cornée rendue plus ferme met du temps à se déformer. La tonométrie par air pulsé n’est pas douloureuse, à peine désagréable, et ne nécessite donc pas d’anesthésie locale.
… ou par aplanation
La mesure de la pression oculaire peut également être effectuée par aplanation avec un « aplanomètre ». Cet appareil dispose d’un capteur de pression directement apposé sur la surface de l’œil, après une petite anesthésie locale par un collyre anesthésique.
Valeurs normales
Exprimée en millimètre de mercure (mmHg), la pression normale de l’œil est comprise entre 10 et 21 mmHg. Elle dépend notamment du moment de la journée. La mesure ne prend que quelques secondes et le résultat est connu immédiatement.
Prévention du glaucome
Certaines situations ou pathologies exposent tout particulièrement à l’apparition d’un glaucome. La mesure régulière de la pression oculaire prend alors tout son sens :
– âge avancé
– myopie
– hypermétropie
– traumatisme oculaire
– hypertension artérielle
– obscurité (du fait de la dilatation de la pupille)
– froid
– diabète
– tabagisme
– abus de café
– certains sports (plongée en apnée, musculation, sports de force à glotte fermée…)
– certaines postures sportives avec un passage tête en bas (gymnastique, yoga…).