Ingrédients : E385
Suite de notre voyage dans les E… des listes d’ingrédients des aliments que nous mangeons chaque jour, sans toujours savoir exactement ce qu’ils représentent. Le E385 ne fait pas partie des plus anodins, et même s’il n’est pas très médiatisé, il n’en est pas moins controversé !
Qu’est-ce que c’est ?
Le E385 désigne exactement l’Éthylène-diamine- tétra-acétate de calcium disodium, également connu sous le nom de Calcium disodium EDTA. EDTA, cela commence à vous dire quelque chose ? C’est que ce composé a récemment fait polémique, notamment du fait de sa présence dans les cosmétiques. Mais on en mange aussi…
À quoi ça sert ?
Le E385 est utilisé pour ses propriétés d’antioxydant et surtout de séquestrant. Son rôle est d’améliorer la qualité et la stabilité des produits alimentaires, en formant des complexes chimiques avec les ions métalliques, tels que le cuivre, le fer ou le nickel, qui agissent en catalyseurs dans l’oxydation des matières grasses.
Il est également largement employé en cosmétique en tant que séquestrant du calcium (où il contrecarre par exemple les effets asséchants de l’eau calcaire) et dans le domaine médical en guise d’anticoagulant ou dans les traitements des intoxications aux métaux lourds (le plomb notamment).
C’est bon ou c’est mauvais ?
La question n’est pas simple. L’EDTA est un agent chélateur puissant qui forme des complexes métalliques très stables. Il se lie aux métaux et aux minéraux dans la circulation sanguine, et son action peut avoir des effets diversement appréciables.
D’un côté, il a la capacité de fixer fortement les métaux lourds et de limiter leur potentiel toxique pour l’organisme, pouvant également jouer un rôle favorable sur la santé cardiovasculaire en limitant la formation des caillots sanguins.
De l’autre, il fixe également certains minéraux indispensables à la vie, comme le calcium, le magnésium et surtout le zinc, privant notre organisme de nutriments essentiels. En un mot, il a la capacité de modifier de façon notable notre fonctionnement métabolique naturel, de façon plus ou moins préjudiciable.
D’autre part, ingéré en doses importantes, l’EDTA peut provoquer des problèmes digestifs et des atteintes rénales, certaines sources le considérant même comme reprotoxique (s’opposant à la reproduction), d’autres le plaçant sans hésiter sur la liste des additifs à éviter, particulièrement pour les jeunes enfants.
Où le trouve-t-on ?
Du fait de sa potentielle toxicité, le E385 est sévèrement réglementé, n’étant autorisé que dans certaines catégories d’aliments et en dosages limités.
Autorisé pour | Quantité maximale autorisée |
Sauces émulsionnées | 75mg/kg |
Légumineuses, légumes, champignons et artichauts en conserve | 250 mg/kg |
Crustacés et mollusques en conserve | 75 mg/kg |
poissons et conserve | 75 mg/kg |
Matières grasses tartinables d’une teneur en matières grasses n’excédant pas 41% | 100 mg/kg |
Crustacés congelés et surgelés | 75 mg/kg |
À noter toutefois que de plus en plus souvent dans nos denrées alimentaires, le E385 est remplacé par d’autres antioxydants, comme l’acide citrique (E330) ou l’acide ascorbique (E300).