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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Je suis Arsenicum Album… en détresse !

Peur de mourir, de tomber malade, du chômage, de la pauvreté, des attentats, de vivre seul, de me faire agresser, voler, des crises climatiques et financières… Le vaste monde est inquiétant et menaçant. Rassurez-moi !

Ma philosophie de vie

> Mon dieu, pauvre France, pauvre planète, pauvre génération, pauvre… moi. Heureusement qu’il y a encore des gens comme moi, avec des valeurs et un honneur, sinon où irions-nous ? Mais je me sens en danger et en minorité, telle une frêle coquille de noix bringuebalée sur un océan de violence et de méchanceté.
> Déjà, par rapport à la pauvreté : au train où nous allons, nous serons tous SDF et affamés demain, alors j’économise, je rationne, j’évite toute dépense inutile parce qu’on ne sait jamais. On ne va pas vers le beau, donc j’assure mes arrières. Je thésaurise, j’amasse, je collectionne les étiquettes de vin ou les appartements (selon mes moyens). Objectivement, je ne manque de rien mais on ne sait jamais… demain… Même dans les magasins, j’essaie de négocier, tout le temps : «Je vous aurais bien acheté ce vêtement, mais il y a une petite tache là, vous me faites un prix ?», «Si je vous prends 5 croissants, vous m’en offrez un ?»…
> Par ailleurs, c’est parce que l’on cède du terrain sur des « petites choses » qu’il arrive de grands malheurs. Aussi, j’aime que tout soit propre, en place, y compris l’affiche au mur ou le tapis sur le sol. Je peux les tripoter 12 fois pour les aligner au cordeau et que tout soit nickel. Pareil avec les vêtements : on doit être bien mis, sans tache ni chemise froissée, c’est une question de respect pour soi-même et les autres. Pffff, regardez ces jeunes avec leur jean troué, franchement, et ces vêtements criards. Au secours !

À table

> Un repas, ce n’est pas n’importe quoi, n’importe comment, n’importe où. C’est un plat chaud (sans viande pour moi), une boisson chaude, et sans bâfrer à l’excès comme ces gens qui ne savent pas rester dignes à table. C’est une jolie table, propre évidemment – pas question de se vautrer au milieu des miettes, des points de sauce et des ronds de pigments de vin sur la nappe, priée d’être impeccable en toute circonstance.
> J’aime manger de petites quantités, régulièrement. Ce n’est pas du grignotage, plutôt un découpage du repas sur plusieurs heures : quelques olives et des cornichons à 11 h (c’est acide, c’est bon), le plat principal (chaud donc, c’est important) à 12 h 30, un café avec un carré de chocolat vers 13 h 30, un fruit vers 16 h… Non, pas de vin, merci, je n’aime pas l’alcool, ni rien de glacé – pas de glaces, sorbets –, ni même de l’eau trop fraîche, mais servez-vous, je vous en prie. Et fermez la porte s’il vous plaît, j’ai horreur des odeurs de cuisine.

Mon rapport à autrui

> Profondément et viscéralement indépendant, je ne veux dépendre de personne, et surtout que personne ne dépende de moi.
> Par ailleurs, on ne mélange pas les torchons et les serviettes (et je ne suis pas un torchon). De plus, ces sorties en groupe où l’on dépense à tort et à travers sous prétexte de s’amuser ; franchement, ça ne m’amuse pas et je trouve ça au mieux frivole, au pire complètement infantile : préparons-nous aux lendemains qui déchantent plutôt que de danser sur la proue du Titanic !
> C’est vrai, je suis anxieux, inquiet, pessimiste, intolérant, triste, peu souriant, pas léger, j’ai la critique facile… Je ne jouis donc pas d’une popularité débordante. Pourtant, je suis en même temps agréable et non violent, pas mesquin et je préfère de loin les rapports élégants et plein d’esprit plutôt que les rapports de force. Mais voilà, j’ai peu d’amis, et un immense besoin d’être rassuré, aimé. Problème : je ne peux interagir avec les autres que de manière rigide, sans profondeur, car je doute autant d’eux que de moi, au fond. Ils se détournent peu à peu de moi – je fais tout pour –, alors que j’ai une peur bleue de l’abandon, et ne peux ni ne veux rester seul, même un petit peu !

Ma santé

> Je suis mince, car je mange peu et ne me laisse pas aller à l’oisiveté, je suis même plutôt assez agité.
> Je ne fume ni ne bois, et ne tolère pas de mes proches qu’ils le fassent. Il faut savoir ce que l’on veut dans la vie et s’en donner les moyens : si tu manges comme un ogre, que tu bois comme un trou, ne viens pas te plaindre après si tu tombes malade.
> Cependant, la crainte du monde se cristallise dans mon corps sous la forme d’allergies, notamment cutanée (eczéma) et respiratoire (asthme), de psoriasis, d’ulcère et tout ce qui « ronge ». Je suis dépressif et j’ai des troubles digestifs « tout le temps » – douleurs, diarrhées, nausées… –,  j’y suis habitué. J’ai peur des microbes, des maladies, des virus, de ce que les gens peuvent « me repasser », donc je préfère n’avoir à faire qu’à des gens « comme moi », propres sur eux, c’est déjà une garantie.
> J’apprécie une chaleur et une fraîcheur modérées, mais j’ai horreur du vent qui me fatigue et me donne mal à la tête. Je suis frileux, mais j’ai en même temps besoin d’air frais, donc je suis du genre à mettre le chauffage ou à me surcouvrir tout en laissant la fenêtre à l’espagnolette.
> Je suis « délicat » dans le bon sens du terme, c’est-à-dire pas une brute épaisse. Bon, d’accord, du coup j’ai peu de réserve et je me fatigue assez vite, et mon visage ne respire pas la joie de vivre. Mais de toute façon, mes petits maux comme mes névralgies ou mes dermatoses me suivront dans ma tombe, alors à quoi bon. La nuit, j’y pense, mon angoisse s’accentue, mes difficultés respiratoires aussi, du coup je me lève, je fais quelques pas, je m’agite. Jamais serein, jamais apaisé. La vie est si décevante et angoissante…

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