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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

La couleur au naturel

Un beau jaune safran, un rouge intense… donnent envie de sentir, de toucher, de goûter… Est-ce toujours bien raisonnable ?

La perception de la couleur est intimement liée à nos autres sens : le goût, le toucher et l’odorat. La couleur est essentielle dans notre vie et conditionne nos comportements.

Les risques liés à la couleur
Les colorants de synthèses sont des molécules contenant un grand nombre de groupes d’atomes non saturés comme ceux du cycle benzénique ; ces molécules ont un pouvoir colorant à des doses assez faibles et leur coût de fabrication est réduit comparé à celui des colorants naturels. Si la dangerosité pour la santé de certains colorants alimentaires est bien connue, il ne faut pas négliger celle liée à l’usage de colorants de synthèse pour les tissus, cuirs, tapisseries, peintures et autres objets de notre environnement. Ainsi, des directives européennes récentes restreignent ou interdisent, selon les cas, l’emploi de colorants azoïques, reconnus dangereux, pour teindre des objets susceptibles d’entrer en contact direct et prolongé avec la peau ou la cavité buccale.

Certaines de ces directives précisent que :
– la liste des colorants azoïques incriminés pourra être revue en fonction des nouvelles connaissances pour y inclure de nouveaux matériaux et d’autres amines aromatiques
– les risques éventuels pour les enfants doivent faire l’objet d’une attention toute particulière
– la vigilance pour la protection des travailleurs reste de mise (25 % des cancers de la vessie, provoqués par les amines aromatiques, ont une origine professionnelle).

6 bonnes raisons d’utiliser les pigments et colorants végétaux
1. Impact positif sur l’environnement : issus de matière première renouvelable, produits en agriculture biologique, extraits par des procédés non polluants.
2. Impact socio-économique positif : remise en culture des terres en friches, valorisation d’un savoir-faire ancestral, création d’emplois en secteur agricole dans différentes régions du monde ; donc une logique de développement durable.
3. Augmenter la palette de couleurs. Les interdictions de colorants de synthèse risquent de réduire le nuancier car la pression réglementaire va augmenter ainsi que les risques de dérives (importations, apparition de nouvelles molécules dont on ne connaîtra pas tout de suite les effets néfastes).
4. Qualités esthétiques : la lumière perçue par l’œil est douce, non agressive même si les couleurs sont saturées.
5. Une technologie de pointe qui assure fiabilité et possibilité d’intégration dans des processus industriels.
6. Des réponses claires aux préoccupations des consommateurs qui veulent des produits alliant des garanties pour leur santé et le respect de l’homme et de l’environnement.

Aujourd’hui, on peut tout faire ou presque avec des couleurs naturelles
La recherche est en plein bouillonnement et les domaines d’application sont variés : textiles naturels et synthétiques, cuirs, peintures industrielles (lasures, peintures sur bases synthétiques ou naturelles) et encres, cosmétiques, alimentation, papeterie, ébénisterie, peinture de loisirs… On trouve ces colorants et teintures en magasins de produits naturels ainsi que sur les salons bio. Vous pouvez aussi acheter vos textiles et vos peintures naturels, colorés avec des teintures naturelles.

La teinture à faire soi-même : pas si difficile que ça !
Rapidement, voici un petit coup d’oeil du côté pratique au cas où vous voudriez teindre quelques tissus. Tout débute avec le mordançage, une opération qui prépare la fibre à recevoir la teinte : on utilise l’alun, le sulfate de fer ou de cuivre selon les cas ; puis vient la teinture en elle-même.
Deux méthodes sont surtout utilisées :
La teinture de bouillon. On fait un bouillon avec des plantes tinctoriales et le jus obtenu est utilisé pour teindre la fibre
La teinture à froid par fermentation (plus difficile).
La palette des couleurs possibles est tout à fait étonnante et les végétaux utilisables pour colorer notre environnement le sont aussi : du chêne à l’artichaut en passant par le cardon, le dahlia, le figuier, la gaude, la garance, le genêt, l’oignon, le millepertuis, le persil…
Cultiver quelques plantes tinctoriales ne relèvent donc pas de la prouesse technique !

Pour teindre avec les fleurs
Faites des essais avec des chiffons avant de vous lancer dans la teinte de votre corsage préféré !
– Dans une grande bassine, laissez macérer durant une nuit les pétales de fleur dans de l’eau : environ 2 poignées par litre d’eau. Pour les baies ou fruits, il faut les écraser avant de les mélanger à l’eau.
– Faites bouillir pendant une heure.
– Filtrez le liquide et laissez-le tiédir avant de plonger le tissu dedans (soie, laine, coton, etc…) que vous aurez préalablement mouillé.
– Remettez à chauffer progressivement en remuant avec un bâton, jusqu’à la température supportable par le tissu (entre 40 ° et 75°).
– Laissez refroidir et macérer.
– Sortez le tissu et faites-le sécher lorsque l’eau est froide. La teinte semble toujours plus foncée dans l’eau : le tissu pâlit en séchant.

Couleurs naturelles
Bleu : feuilles de pastel ou guède (Isatis tinctoria)
Jaune à brun clair : feuilles de myrte des marais, rameaux de sureau
Jaune d’or : pelures d’oignon, fleurs entières de bruyère, chanvre bâtard (toute la plante)
Jaune citron : fleur entière de trèfle commun
Jaune orange : pétales de Dahlia variabilis ou de cosmos
Rose : fruit mûr de prunellier
Rouge : racines de garance ou de caille-lait blanc ou jaune (Galium mollugo & Galium verum)
Rouge-orangé : racine d’aspérule odorante
Roux : rhizome de rhubarbe
Violet : pétales de rose trémière, fruits de troène, de vigne vierge, de sureau ou de cassis.

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