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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

La médecine égyptienne

Au temps des pharaons

La civilisation égyptienne n’a pas légué seulement la bière à l’humanité! Elle est à l’origine de bien des thérapeutiques actuelles, comme l’aromathérapie, et maîtrisait les techniques chirurgicales les plus poussées, comme l’attestent de nombreux papyrus datant de cette époque.

En Égypte, la santé relève d’une sorte d’obligation morale pour le pays puisque le système de soins est public, très structuré, gratuit, accessible à tous et tout le temps. Il fait partie des “dus” de l’État, comme l’éducation ou la justice. De manière plus générale, architecture, art, religion, astronomie et médecine sont intimement liés. Tout est calculé et conçu pour respecter une certaine harmonie entre l’homme et son environnement, au sens le plus large du terme. La maladie survient lorsque l’on est en désaccord avec cette harmonie. Toute atteinte corporelle implique certes l’aspect physique et visible du problème, mais aussi, inévitablement, une faille psychologique, un manque de maîtrise du souffle (respiration), la possession par un esprit maléfique et/ou le mécontentement d’un dieu, quel qu’il soit. On soignera donc ses plaies, fractures ou autres inflammations à l’aide de thérapeutiques appropriées, mais on récitera aussi des incantations (exhortant le mauvais esprit à la fuite, ou assurant le dieu qu’on le contentera désormais) et on essaiera d’ éviter la récidive par le biais d’ actes préventifs relevant souvent de l’hygiène.
Le papyrus Ebers, datant d’environ 1550 avant JC, est sans nul doute le plus important de ceux consacrés à la médecine égyptienne. Il décrit la plupart des actes médicaux, y compris la démarche diagnostique, parfaitement codifiée : interrogatoire, enquête d’entourage et d’environnement du patient, recherche de l’origine directe (ou non) de la maladie, recherche d’antécédents familiaux, vérification de l’observance du traitement si celui-ci échoue. Mais d’autres écrits médicaux passionnants détaillent certains aspects troublants, tels que les metou, concept extraordinairement proche de celui des méridiens énergétiques chinois.

Mini abécédaire médical

Les Égyptiens ont inventé nombre de mots médicaux. En voici deux parmi les plus courants.
=> CollyreKhol désigne à l’origine une poudre antiseptique, utilisée notamment sous forme de grand trait noir pour maquiller l’œil et le protéger du soleil.
=> PharmaciePh-ar-maki signifie en Égyptien «qui procure la sécurité». C’est l’un des nombreux surnoms de Thot, donc l’un de ses rôles.

PAS DE MÉDECINE SANS RELIGION
La santé quotidienne des Égyptiens, tout comme leur vie en général, est soumise au bon vouloir des dieux: dieu des morsures (Horus), des piqûres d’insectes (Selkis), des femmes enceintes et du sommeil (Bès), des femmes et de l’amour (Hathor)… Il n’y a aucune raison pour qu’ ils n’interviennent pas dans la guérison. Thot, dieu de la sagesse et de la médecine, le premier. La représentation de ce dernier est d’ ailleurs à l’origine du caducée, ce serpent emblème de l’art médical. Car le Serpent relie le monde des hommes au monde de l’Au-delà, celui des dieux et des esprits. Ce qui n’empêche guère les prêtres-médecins (car tous les médecins sont également prêtres), formés dans les Maisons de Vie au cours d’interminables études (plus longues que celles de nos étudiants en fac de médecine) d’ être fort précis dans leur diagnostic, eux qui connaissaient autant la circulation du sang que la suprématie du cerveau sur le corps. Simplement, ils conçoivent aussi la médecine dans sa dimension vibratoire (aspect énergétique, bien connu des Asiatiques mais encore presque totalement ignoré ou raillé chez nous) et incluent dans leurs prescriptions des considérations astrologiques, puisque l’homme est en relation aussi avec les autres planètes. Le grand Tout!

L’HYGIÈNE DE VIE AU CŒUR DE LA SANTÉ
Les Égyptiens vouent à l’hygiène un véritable culte. Médecins ou non, ils se lavent les mains très souvent, avec de l’eau et l’équivalent de notre savon. Les prêtres se lavent 4 fois par 24 h et s’épilent intégralement tous les deux jours. De grandes règles diététiques sont appliquées (être ivre, par exemple, est un grave vice sévèrement condamné), on utilise beaucoup l’aromathérapie (partout, des brûle-parfums distillent de suaves fragrances), prévenant ainsi bon nombre de maladies et d’épidémies. Résultat, les Égyptiens jouissent d’une très bonne santé – bien meilleure que celle des Européens à la même époque – et, à condition de ne pas périr à la naissance (mortalité infantile élevée) ni de se tuer à la tâche, on peut espérer vivre jusqu’ à 96 ans!
Preuve de la pertinence de leurs priorités, les Égyptiens savaient déjà que le cœur était au centre de tout. Ils sont si captivés par cet organe qu’ils ont deux termes pour le désigner : haty, avec la conception qui est la nôtre (organique, physiologique) et ib, qui désigne davantage son aspect psychologique et mental (les Égyptiens croient que l’intelligence, la volonté et les émotions y siègent). Autre aspect essentiel: la grossesse et son suivi (avec détermination du sexe de l’ enfant à venir), ainsi que les maux gynécologiques, sont traités avec la plus grande technicité. Mais la vue les préoccupe aussi beaucoup, et une partie entière de l’Ebers est consacrée aux traitements des maux ophtalmologiques.

L’ESPOIR DE LA RÉINCARNATION
Parfois, malgré tout l’arsenal thérapeutique des médecins, qui fabriquent eux-mêmes les médicaments dans leur propre officine, certains troubles sont incurables. C’ est pourquoi lorsqu’un malade va consulter, le médecin annonce clairement les choses: «maladie que je traiterai» (tout va bien se passer), «maladie que je combattrai» (il y a un doute, mais on va essayer), «maladie que je ne traiterai pas» (le patient doit s’attendre à quitter son corps, autrement dit à mourir). La sentence, finalement, n’est pas si dure puisqu’à condition de ne pas périr noyé, tout Égyptien pourra être réincarné. La maladie ne fait donc qu’écourter un karma.

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