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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Le temps des cerises

Quelques conseils pour ne pas renoncer au temps des cerises et les partager avec les gais rossignols et les merles moqueurs !

Tous les ans, très attendues, les premières cerises du jardin restent un plaisir incertain. Tout s’en mêle !
L’arbre est trop jeune ou trop vieux, il gèle en mai, les insectes sont frileux ou paresseux, les oiseaux prennent leur part sans crier gare et, même parfois, les cerises s’installent dans des zones peu accessibles, rendant obligatoires quelques acrobaties, qui peuvent se révéler plaisantes et revigorantes, mais qui, il faut bien le dire, ne sont pas du goût de tout le monde ! Bref, manger tous les ans quelques cerises bien fermes et bien dodues sur son cerisier n’est pas si facile, pourtant c’est si bon… et, finalement… assez simple !

SAVOIR CHOISIR UN CERISIER
S’il y a un arbre fruitier à acheter chez un spécialiste, c’est bien le cerisier ! Pour le choix de la variété, il vous faudra arbitrer entre les critères gustatifs, la rapidité d’entrée en production, l’adaptation de cette précocité au climat de votre région et le type de pollinisation (les variétés à port érigé entrent plus lentement en production). Il est impératif de savoir quel est le porte-greffe, car c’est lui qui détermine la vigueur végétative et donc le volume occupé par le cerisier adulte. Porte-greffe et variété déterminent la taille et la conduite. Si vous ne connaissez pas les caractéristiques de votre cerisier déjà en place, donnez-vous un temps d’observation et, ensuite, n’hésitez pas à tester quelques-uns des conseils concernant la conduite et la taille.

QUELQUES CARACTÉRISITIQUES ESSENTIELLES
Pas de fruits sans pollen
Pour les cerisiers, soit la variété est auto-fertile et l’arbre n’a pas besoin de recourir au pollen des voisins, soit il faut planter d’autres cerisiers pollinisateurs (même époque de floraison et compatibilité pollinique) ou espérer qu’il y en ait à moins de 25-30 mètres à la ronde ! Parmi les variétés auto-fertiles, vous trouvez Cerise acide de Montmorency, Bigarreau Summit, Bigarreau Sweetheart Sumtare. Autrement, il faut savoir que Hâtif de Burlat est un bon pollinisateur pour Coeur de pigeon, Van, Napoléon, Reverchon et Géant d’Hedelfingen ; la seule réserve étant toujours la coïncidence des floraisons. Sachez qu’en principe les cerises acides sont auto-fertiles et très bonnes pollinisatrices, ce qui n’est pas le cas des variétés douces.

LES CERISIERS SONT DES ARBRES GREFFÉS
Chaque partie, le porte-greffe et le greffon (ou variété fruitière), a son rôle et son identité génétique. Le porte-greffe fournit le système racinaire, l’accès à l’alimentation. De ce fait, il conditionne le potentiel de croissance végétative de la variété et la façon dont on va la conduire pour assurer l’équilibre entre pousse et fructification. La variété fruitière détermine la structure et l’orientation du développement des rameaux, ces deux composantes influençant fortement la mise à fruit et sa régularité !

La bonne association porte-greffe et greffon est donc importante pour la suite. Elle pose les questions suivantes :
– Dans combien de temps vais-je avoir une production ?
– Comment vais-je devoir tailler mon cerisier ?
– La production sera-t-elle régulière chaque année ou non ?
– Que faire pour favoriser la fructification et sa régularité ?

LA FORMATION DE L’ARBRE
Ce n’est pas cette opération qui influence le plus directement le rendement et la qualité. Par contre, elle joue sur la rapidité de la mise à fruit et permet de répondre aux contraintes d’espace dans votre jardin, et vous assure un accès facile aux fruits ! L’idéal est de pratiquer les trois types d’interventions suivantes :
Il faut d’abord établir des charpentières équilibrées, bien reparties dans l’espace autour du tronc et de vigueur équivalente (diamètre). Il faut ensuite provoquer leur démultiplication en raccourcissant les rameaux d’un an, de façon à ce qu’ils ramifient. On construit ainsi un gobelet traditionnel ou une forme pleureuse. Cette dernière est aussi appelée «solaxe». Pour l’obtenir, on «plie» les branches charpentières (de une à trois) sous l’horizontale et on déclenche, en taillant leurs extrémités, l’apparition de rameaux axillaires.
Aux extrémités des branches se développent, dans l’année, des rameaux latéraux, non encore fructifères. Ce sont les verticilles. On va les tailler en vert, c’est-à-dire en juin, en les rabattant à 20-30 cm de long, sans toucher au prolongement de la branche porteuse. Avantages de cette intervention : bonne répartition de la lumière dans la couronne et bon éclairement du bas de l’arbre, ce qui évite son dégarnissement.
L’inclinaison des branches de 40 à 50° sous la verticale (pas plus !) se fait après la floraison. Elle ralentit la pousse et active la mise à fruits.

LA TAILLE DE FRUCTIFICATION
À faire tous les ans sur les arbres à maturité. Elle est indispensable pour renouveler les bouquets de mai, assurer un bon éclairement de l’arbre et un bon équilibre feuilles-fruits, garant d’un calibre correct (voir croquis 2). Raccourcissez les rameaux trop chargés et dont la pousse de l’année est faible et complétez, si besoin, par une taille d’élagage. Il s’agit de supprimer entièrement une branche gênante, faible ou même une charpentière pour rééquilibrer l’arbre. Pour les grosses branches, on intervient en été, ce qui limite la gommose. De plus, la taille d’été est affaiblissante alors que la taille d’hiver est revigorante.

LA CULTURE DU CERISIER… QUELQUES PISTES À CREUSER
Jouer sur l’étalement de la récolte
Avec plusieurs variétés judicieusement choisies en fonction de leur précocité, vous pouvez manger des cerises de votre verger pendant presque trois mois.
Une palette gustative riche
Il y a cerises et cerises ! Les bigarreaux, cerises douces à chair ferme et sucrée, les griottes, fruits acidulés, croquants, les cerises tendres, sucrées et acidulées, les guignes, qui sont des cerises douces à chair tendre.
Pas de jardin, mais des cerises !
Les variétés de cerisiers adaptées à la culture en bac vous assurent des récoltes de quelques kilos pour des arbres qui feront 2 à 3 m à maturité.
Les variétés précoces intéressantes ?
Oui , même si, effectivement, les risques liés au froid (gel des fleurs ou des jeunes fruits ou déficit de pollinisation, faute d’activité des insectes) sont plus importants, car les fruits arrivent à maturité alors que la population de mouches adultes est inexistante ou réduite. Petit rappel pour limiter les mouches des fruits : il faut impérativement se débarrasser de tous les fruits infestés (brûlage).
Les cerises jaunes moins prisées !
Dommage, car elles ont un petit avantage : si nous les délaissons, nos amis les oiseaux aussi ! Donc, jardiniers gourmands et peu partageurs, adoptez la Jaune de Buttner, une excellente variété ancienne qui se récolte fin juillet. Prévoyez-lui un Burlat comme pollinisateur.

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