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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Lentilles et pois chiches

Avez-vous pensé à les cultiver ?

Peu fréquentes dans nos potagers, ces deux légumineuses sont intéressantes tant pour la santé du jardinier que pour celle du jardin. Alors, faites-leur une place cette année, avec un premier semis en mars.

DES LÉGUMINEUSES ANNUELLES
De la famille des Fabacées, domestiquées depuis plus de 9000 ans, elles ont su conquérir le monde progressivement et offrir des graines de couleurs diverses selon les variétés.

LA LENTILLE (Lens culinaris)
C’est une plante de de 20 à 50 cm de haut avec des tiges ramifiées et des fleurs blanches ou bleues, à corolle papilionacée typique. Elle produit des gousses courtes abritant deux graines aplaties en forme de disque légèrement bombé.
En France, la production de lentilles permet au consommateur d’avoir du choix et certaines garanties de qualité : la lentille verte du Puy et la rosée de Champagne bénéficient d’une AOC (1), la lentille verte du Berry d’une IGP (1) et d’un label ; la lentille corail est vendue décortiquée ; non décortiquée elle est rouge.

LE POIS CHICHE (Cicer arietinum)
Emblématique de la culture méditerranéenne, il fournit les grosses graines beige clair que nous connaissons bien ; la zone de l’Inde et de l’Afghanistan consomme des graines petites et plus sombres, voire grises.
Cette annuelle, assez haute et buissonnante, apprécie l’ensoleillement, des températures clémentes à élevées et elle a la capacité à résister à des températures négatives avant le stade 4-5 feuilles ; tout comme la lentille, elle produit des gousses courtes contenant 1 à 2 graines.

DES QUALITÉS IMPORTANTES POUR LES JARDINIERS BIO !
Ici, nous avons deux plantes dont la culture a un impact très réduit sur l’environnement et sur le climat : bien sûr, comme toutes les plantes, elles absorbent le CO2, donc du carbone. Ajoutons à cela que les lentilles et les pois chiches ne nécessitent quasiment pas d’achat d’intrants (2) comme les engrais, les produits de traitement autorisés en production bio (cuivre, lithothamne, soufre…) et que ces plantes sont peu gourmandes en eau (3). Leur bilan carbone est donc très bon.
De plus, elles sont améliorantes, protègent les sols et favorisent la diversité et l’activité de la faune souterraine. Elles contribuent aussi à améliorer le bilan carbone des cultures suivantes qui trouvent un sol riche en éléments minéraux, en flore bactérienne et globalement des conditions de croissance favorables.

DES LENTILLES ET DES POIS CHICHE DANS VOTRE POTAGER
Ces deux cultures apprécient des sols très variés qui drainent bien et se réchauffent vite : sols pauvres, sols légers, sablonneux et légèrement calcaires, et les sols argilo-calcaires qui, avec un taux d’humus suffisant, ont une structure aérée et fraîche tout à fait propice pour la lentille.
La lentille préfère des climats plus frais que le pois chiche, elle supporte aussi moins bien les températures basses ; elle est plus adaptée aux zones tempérées offrant un bel été.
Le pois chiche, lui, prospère en climat chaud et sec, plutôt méditerranéen, il craint par-dessus tout les fins de printemps humides. Réservez à ces plantes une exposition chaude et ensoleillée, et une préparation du sol plus fine pour les petites graines de lentilles.

Bon nombre d’interventions sont identiques pour ces deux plantes :
> Pour l’arrosage, prévoyez juste un petit « mouillage » au moment des semis et de la levée en climat sec et chaud (c’est inutile en climat frais ou doux). Le pois chiche et surtout la lentille valorisent bien un arrosage léger au moment de la floraison, mais c’est sans obligation.
> Les problèmes sanitaires sont réduits. On constate surtout des dégâts liés à l’anthracnose (maladie fongique). À titre préventif : n’installez pas la culture dans un sol riche en azote, ne mouillez pas le feuillage lors des arrosages et traitez 2 à 3 fois le feuillage avec une décoction de prêle.
Les parasites sur ces cultures sont peu nombreux : bruche surtout, noctuelle, et éventuellement des pucerons. Pour la bruche, les graines à semer comme les graines récoltées seront passées 24 h au congélateur (-18 °C) pour détruire les larves. Pendant la culture, pulvérisez de la décoction de tanaisie assez régulièrement, c’est un bon répulsif ; bien sûr, cessez un peu avant et pendant la floraison. En cas d’infestation, ne compostez pas les déchets de récolte, que ce soit sur place ou en tas ; détruisez-les.
Au moment des semis et de la levée du pois chiche, certains jardiniers ont eu des déconvenues avec les pigeons, corneilles et autres oiseaux qui mangent la graine germée. Une solution : protégez la zone avec un filet.
Notez enfin que ces deux plantes constituent d’excellents engrais verts.
Notes :
(1) AOC : Appellation d’Origine Contrôlée et IGP : Indication Géographique Protégée. Dans les deux cas, le cahier des charges offre un certain nombre de garanties (par exemple : pas d’utilisation d’engrais chimiques – ou de boues de station d’épuration).
(2) On appelle intrants les éléments divers que l’on doit acheter pour produire quelque chose ; leur production, leur transport génèrent plus ou moins de carbone et de pollution. Il est donc intéressant de limiter leur utilisation lorsque c’est possible.
(3) L’eau du réseau est traitée, ce qui a un coût écologique (consommation d’énergie fossile – boues à traiter et à épandre…).

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