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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Les nano-particules dans nos crèmes

Du nouveau dans le nano-monde

On en parle régulièrement quand on évoque les écrans minéraux qui assurent la protection anti-UV des crèmes solaires. On sait qu’on peut les retrouver aussi dans nombre d’autres cosmétiques, des déodorants aux crèmes antirides, en passant par les fards à paupières, les soins pour cheveux ou les parfums… Les nanomatériaux, bien présents dans nos produits, se font en revanche étrangement discrets sur les étiquettes. Mais cette situation ne va pas tarder à changer.

LA LOI DU SILENCE
Ils sont dans les produits, mais ne paraissent pas sur les étiquettes, on ne les revendique plus et même, on dirait qu’on les cache. C’est que, la connaissance de ces nouveaux ingrédients se faisant plus étendue, les inquiétudes concernant leur potentiel toxique pour l’organisme se sont faites parallèlement de plus en plus fortes.
Et la réponse des fabricants aux premières réactions de méfiance du grand public a été, non pas de jouer la sécurité en supprimant ces composés de leurs produits, mais d’assurer leurs chiffres de vente en éliminant tout ce qui ressemble au terme « nano » sur leurs étiquettes et dans leurs publicités. Ce qui, bien sûr, s’est accompagné d’un peu moins de transparence dans l’information donnée au consommateur.

CE QUE L’ON SAIT DES NANO-INGRÉDIENTS
Les nanomatériaux sont des molécules dont au moins une dimension (qu’il s’agisse de la structure externe – en « surface » – ou de la structure interne) est comprise entre 1 et 100 nanomètres (nm ou milliardièmes de mètre). Pour imaginer ce que cela peut représenter, on se souviendra qu’un globule rouge mesure environ 7 000 nm…
On n’est pas réellement dans l’infiniment petit, plutôt dans l’ultra petit, mais cette ultra petite taille modifie considérablement les propriétés de la matière, amplifiant son comportement ou son apparence habituels (activité biologique, réactivité chimique, solubilité, résistance, mobilité, transparence…) ou changeant carrément ses caractéristiques. Ce qui en fait des ingrédients intéressants pour la cosmétique, toujours à la recherche de nouvelles propriétés de ses actifs.

CE QUE L’ON SAIT MOINS BIEN…
Dans son rapport en 2006, l’Association Les Amis de la Terre citait déjà un nombre conséquent d’études incriminant les nanomatériaux dans des phénomènes toxiques pour les tissus humains ou les cellules : augmentation du stress oxydatif, production de radicaux libres et de cytokine inflammatoire, mutation et/ou altérations de l’ADN… Plus les particules des nanomatériaux sont petites, plus leur activité est importante et plus le risque toxique serait fort.

Des effets nocifs des nano-ingrédients pour l’environnement sont également fortement suspectés, et notamment pour la faune aquatique (qu’ils peuvent atteindre par le biais de nos rejets de déchets, eaux usées après la toilette et autres bains de mer où on laisse à chaque fois un peu de produit cosmétique dans la nature).

DES NANO DANS LE BIO ?
On l’a dit, on manque d’études suffisantes pour évaluer la réelle nocivité des nanomatériaux. Il faut ajouter qu’on ne dispose pas non plus de méthodes ni de protocoles pertinents pour mener ces études : ces composés réagissant différemment des autres substances déjà connues, on doit d’abord commencer par définir de nouvelles normes d’expérimentations adaptées à leurs particularités. C’est en cours, sous l’égide des autorités sanitaires et réglementaires européennes et françaises.
Mais, dans l’ignorance, on a commencé par considérer qu’une matière première, qu’elle soit simplement micronisée ou réduite à la taille de nanoparticule, était toujours la même matière première. Et que rien ne méritait qu’on la différencie, dans l’appellation qu’on lui donnait ou dans la description qu’on en faisait. Le fabricant était libre de revendiquer cette technologie s’il le désirait, mais rien ne l’obligeait à la déclarer s’il préférait l’éviter.

Et c’est ainsi que cette technologie, qu’on ne peut pas précisément qualifier de naturelle ou d’anodine, a pu être acceptée par certains référentiels régissant les cosmétiques bio. À noter que ce n’est plus le cas aujourd’hui, depuis qu’Écocert (qui certifie notamment les produits Cosmébio) a décidé de faire jouer le principe de précaution et de ne plus certifier les nouvelles formules contenant les nano-ingrédients après le 1er janvier 2008.

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