Belle-Santé n° 121

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Décembre 2009 – Janvier 2010

Dans ce numéro :

Les aliments qui préviennent la crise de goutte
Les huiles essentielles qui soulagent les aigreurs d’estomac
Des plantes pour passer le cap de la ménopause en douceur
Hypertension, testez le gui
Voyagez responsables au soleil d’hiver
Grippe H1N1 : ce que contiennent les vaccins.
Le syndrome de Raynaud
Et toutes vos rubriques habituelles…

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Caractéristiques

UGS : N/A Catégorie :

Et la suggestion, messieurs les médecins ?

Au mois d’octobre est paru un livre dont la lecture me paraît essentielle : « Bien réel, le surnaturel », ouvrage co-écrit par Marc Menant et le Dr Serge Tribolet. Evidemment, nombre d’entre vous, sachant l’amitié qui me lie à Marc Menant, vont penser que si je juge indispensable la lecture de cet ouvrage, c’est justement parce qu’il est mon ami. Eh bien non, pas seulement et loin de là ! Je vous en conseille la lecture parce que je pense que vous pouvez y apprendre et y comprendre des notions essentielles à votre santé. Marc nous parle de témoignages, Serge Tribolet les « décrypte » à la lumière de son savoir de philosophe et de psychiatre. Résultat : un ouvrage qui se situe entre la science positiviste, celle qui nie tout ce qu’elle ne comprend pas, et les obscurantistes prêts à croire à n’importe quelle sornette ; bref, le compte-rendu de deux esprits ouverts, logiques et sensés, qui nous permet de mieux comprendre le placebo et les miracles, et surtout l’importance de la suggestion. Oui, le Dr Coué avait raison, la parole et la pensée peuvent agir sur la matière, sur notre physiologie et, même si la science ne sait pas l’expliquer, on ne compte plus les exemples qui ont prouvé cette théorie.
Avec ce livre, on mesure davantage l’importance de l’attitude et de la conviction d’un malade et de son médecin et leur incidence sur le pronostic ! Oui, messieurs les médecins, vous avez entre les mains, et surtout avec les mots, sans même parler des traitements mis à votre disposition (les plus modernes soient-ils), un pouvoir immense, pouvoir d’accélérer les guérisons ou de précipiter vers l’aggravation !

Il y a un peu plus d’une trentaine d’années, époque où je fréquentais les hôpitaux, petite fille, pour accompagner les derniers mois de mon père assailli par un très méchant cancer, les médecins confrontés à ce genre de situation préféraient généralement tenir le malade à l’écart des diagnostics et pronostics… Quitte parfois à l’infantiliser, ce qui n’est, en soi, pas forcément souhaitable !
La politique de « la vérité dite au malade » a, depuis, bien avancé. Aujourd’hui, rares sont les malades à qui l’on cache, par exemple, qu’ils ont un cancer. Mais voilà, côté pronostic, les médecins y vont parfois très fort. Qui n’a jamais entendu parler de personnes à qui l’on avait affirmé que leurs jours étaient comptés (en mois souvent) ? Combien de fois, sous prétexte d’honnêteté, annonce-t-on de terribles verdicts ? Savent-ils, les médecins, l’influence que peut avoir leur parole sur le pronostic ? En ont-ils un semblant de conscience ? Car oui, ils ont un diplôme qui les rend crédibles pour nous autres, pauvres patients, et qui les rend aussi terriblement influents. Et on attendrait d’eux qu’ils s’en servent à bon escient : qu’ils nous exhortent à nous battre et nous expliquent que nous avons toutes les armes en mains plutôt que se contenter de nous soumettre à des traitements (auxquels ils ne font parfois qu’à moitié confiance) pour lesquels ils préfèrent souvent ne pas donner de « faux espoirs ».

Mais c’est humain tout ça ! Un médecin qui annonce à un malade et à sa famille qu’il a toutes les chances de guérir se met en danger : si le malade meurt, ne va-t-on pas le tenir pour responsable ? Au contraire, s’il est « pessimiste » sur le pronostic et que le malade guérit, à qui iront les bravos ? Au médecin et aux traitements qu’il a prescrits ! Bref, il a tout intérêt à annoncer le pire pour récolter le meilleur ! Sauf qu’en agissant ainsi, il met dramatiquement en péril la vie de ses patients. Son pouvoir de suggestion, il le pose du mauvais côté de la balance : celui qui nuit au malade (mais qui met le médecin à l’abri de devoir prendre sa part de responsabilités).
Aujourd’hui, on dépiste à tour de bras ; même sans symptômes, on est à l’affût de marqueurs de cancers et autres signes plus effrayants les uns que les autres pour les malades qui n’y comprennent pas grand chose et qui se soumettent à la science ! Souvent, on cumule les examens pour trouver enfin le signe tangible de la maladie. Ne la fait-on pas apparaître, la maladie, à force de la provoquer ainsi ?

Alors, messieurs les médecins, soyez gentils, vous êtes forts, vous avez fait de longues études, vous êtes diplômés et on vous regarde avec respect… En contrepartie, respectez-nous. Cessez de lire les radios et les clichés d’IRM sous nos yeux en prenant vos assistant(e)s à témoin lorsque les défauts sont tellement éloquents, considérez-nous comme vos égaux, expliquez-nous en nous donnant la force de nous battre. Soyez optimistes et mettez votre pouvoir de suggestion en marche, dans le bon sens !
Cet édito ne s’adresse pas à tous les médecins, car j’en connais de très optimistes et j’admire leur travail. Je voudrais simplement qu’ils soient tous comme ça !

Bonne lecture et belle fin d’année !

Sophie Lacoste

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