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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Mieux comprendre l’antibiogramme

L'antibiogramme est un examen de laboratoire qui vise à déterminer quel est l'antibiotique le plus adapté en cas d'infection bactérienne. Pratiqué à l'aide d'un simple prélèvement (sang, pus, prélèvement de gorge, urines….), cet examen permet également de diminuer l'antibiorésistance, autrement dit la résistance des bactéries aux antibiotiques.

Comment ça marche ?

C’est tout simple. Il suffit de prélever la bactérie concernée et ce, par un recueil de salive au fond de la gorge lorsqu’il s’agit d’une angine d’allure bactérienne, par un prélèvement de pus sur une plaie, par une prise de sang en cas de suspicion de septicémie ou encore un prélèvement d’urines en cas d’infection urinaire. Dans un premier temps, le prélèvement est mis en culture afin de permettre la multiplication des bactéries en vue de leur identification (ce qui n’est pas toujours possible avec quelques bactéries seulement). La culture bactérienne est ensuite déposée de façon homogène dans une petite boîte (la boîte de Pétri) contenant un panel d’antibiotiques disposés sur des petits buvards. Les antibiotiques efficaces sont ceux autour desquels les bactéries ne se sont pas multipliées. Cette réaction d’inhibition des bactéries réclame environ 18 heures. Signalons qu’il existe d’autres protocoles d’antibiogramme qui permettent de mesurer l’efficacité de l’antibiotique en fonction de sa quantité.

Sensible, résistant ou intermédiaire ?

Plus le cercle sans bactéries est large, plus l’antibiotique est efficace. On parle de sensibilité, identifiée par la lettre S. Au contraire, l’absence de cercle ou sa discrétion autour de l’antibiotique détermine la notion de résistance (R) à l’antibiotique ou de moindre efficacité (sensibilité intermédiaire, ou I). On appelle “spectre” d’activité d’un antibiotique l’ensemble des espèces bactériennes sensibles à cet antibiotique.

Résultats différés

Cet examen de laboratoire réclame environ 2 jours avant que les premiers résultats apparaissent. Une conséquence s’impose : comme l’antibiogramme va se faire attendre, pour gagner du temps, le médecin prescrit souvent un antibiotique qu’il présume efficace, quitte à le changer ensuite en fonction des résultats de l’antibiogramme.

Sensibilité n’est pas toujours synonyme d’efficacité !

La sensibilité d’une bactérie à un antibiotique est une chose. L’efficacité thérapeutique en est une autre! En effet, si l’efficacité d’un antibiotique passe nécessairement par la sensibilité de la bactérie à l’antibiotique, encore faut-il que ce dernier arrive bel et bien à l’endroit où se situe l’infection et qu’il y arrive en quantité! Car si l’antibiotique s’avère efficace contre la bactérie dans la boîte de Pétri, rien ne dit qu’il le sera en conditions normales d’utilisation, à savoir chez le patient. C’est le cas pour certains antibiotiques qui ne pénètrent pas bien dans les méninges en cas de méningite, ou encore au niveau des urines en cas d’infection urinaire. Reste enfin la voie d’administration. Certains antibiotiques tolèrent mal le passage par le tube digestif en cas d’administration orale. D’où le recours aux injections intramusculaires. Cest au médecin de décider quel antibiotique mettre en route en fonction de la bactérie considérée lorsqu’un prélèvement a été effectué, ou suspectée en l’absence de prélèvement, mais aussi du site d’infection et de la voie d’administration choisie.

Quand le médecin peut-il demander un antibiogramme ?

Bien que très utile en pratique, le médecin n’est pas tenu par l’obligation professionnelle de prescrire un antibiogramme avant de prescrire un antibiotique. D’une façon générale, l’antibiogramme est recommandé lorsqu’une infection semble sévère, atypique, ou lorsque la bactérie supposée responsable de l’infection est généralement résistante à de nombreux antibiotiques.

Staphylocoques

Plus on utilise un antibiotique contre une bactérie, plus cette dernière va évoluer pour s’en défendre. On parle de sélection de souches résistantes. D’où l’intérêt de ne pas en prendre sans l’avis du médecin. La résistance aux antibiotiques concerne notamment les staphylocoques et la pénicilline !

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