Monsanto condamné
En 2004, en ouvrant la cuve de son pulvérisateur, Paul François, agriculteur charentais, a été empoisonné par les vapeurs du Lasso, un herbicide commercialisé par Monsanto, qui l’ont conduit à l’hôpital et ont failli avoir raison de lui…
Depuis, il continue à souffrir de graves troubles neurologiques, et il poursuit aussi son combat pour que Monsanto assume ses responsabilités. L’affaire dure… Monsanto a été reconnu coupable une première fois en 2012, puis en appel en septembre 2015, mais il s’est pourvu en cassation et le jugement a été annulé en juillet 2017, au prétexte que le dossier aurait dû concerner la responsabilité du produit et non le défaut d’information au sujet des risques…
L’affaire est donc retournée une nouvelle fois devant les tribunaux, le 6 février dernier, à Lyon. Le 11 avril, la cour d’appel de Lyon a enfin reconnu Monsanto responsable, c’est une première en France. Elle n’a pas statué sur le montant des dommages et intérêts, cette question devant être réglée par le tribunal de grande instance de Lyon, mais elle oblige Monsanto à verser 50 000 € à l’avocat de Paul François pour les frais de justice. Aujourd’hui, Paul François cultive en agriculture biologique. Les agriculteurs et, plus généralement, les producteurs, n’ont pas la partie facile face aux géants de l’agriculture (lire aussi notre article p. 108).