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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Neuf façons de voir la graisse

Une chose est sûre : la graisse a mauvaise presse. Personne n’aime ses poignées d’amour.

Et pourtant, c’est uniquement grâce à la graisse que l’humanité a pu survivre pendant des milliers d’années en hiver, et même à de graves périodes de famine.

Voici neuf raisons de voir la graisse d’un autre œil

1. Vous connaissez sans doute quelques différences entre hommes et femmes – mais peut-être pas celle-ci

Pour une silhouette comparable, la femme a 10 % de réserves de graisse de plus que l’homme : 10 à 25 % pour l’homme, 20 à 35 % pour la femme. C’est son programme hormonal qui le veut ainsi.

2. Pour quelqu’un de 1,70 m, le poids normal se situe entre 70 et 50 kilos.

Or, c’est  exactement la différence du poids des animaux entre l’automne et le printemps. Un homme brûle ses réserves de sécurité en 40 jours de « grève de la faim ». Une femme peut facilement tenir deux fois plus longtemps. Une pilote ukrainienne l’a prouvé récemment dans une prison de Moscou : tous nos médias ont signalé l’arrêt de sa grève après 84 jours. Aucun de nos « spécialistes » n’a osé commenter l’événement  – qui leur a cloué le bec ! Mais les Russes l’ont tranquillement laissé faire – ils savaient bien qu’elle ne risquait pas grand-chose…

3. Les oiseaux migrateurs font des réserves de graisse à l’automne pour pouvoir voler des milliers de kilomètres sans nourriture.

Puisque vous êtes français, vous connaissez très bien cette réserve : c’est le foie gras. L’effort qu’ils fournissent est tellement important qu’ils brûlent 50 % de leur poids initial : ils sont donc obligés de brûler aussi une partie de leur masse musculaire. Il peuvent continuer à voler avec des muscles allégés – simplement parce qu’ils pèsent la moitié moins… (Yvon Le Maho dans Le peuple migrateur). Et ça fonctionne bien : ils reviennent tous les ans !

4. Tous les animaux sous nos latitudes font des réserves aussi pour pouvoir supporter le froid de l’hiver.

Nous avons gardé ce reflex atavique, mais nous brûlons du mazout en hiver. Ainsi, nous gardons la graisse, année après année. Il est normal que, de décennie en décennie, nous prenions du poids. Mais c’est normal seulement dans une société sédentaire où l’on mange trop qui, elle, n’est pas normale du tout.

5. Au fil des ans, la bonne graisse devient mauvaise : polyinsaturée au départ, elle sature dans le temps.

C’est la raison pour laquelle la viande de sanglier est de meilleure qualité que la viande de cochon : le sanglier fait ses réserves à l’automne et il est chassé en hiver. Le cochon, qui ne peut pas bouger dans sa cage de 2 m sur 1, est engraissé du premier jusqu’au dernier jour. En gros – il vit comme nous.
Imaginez-vous maintenant dans la marmite d’une tribu cannibale…

6. Quand le corps recycle ses graisses, elles circulent sous forme de corps cétoniques.

Ceci arrive, par exemple, lors d’une activité physique sérieuse qui dépasse les 30 minutes. À partir de ce moment, le cerveau se nourrit du glucose fabriqué à partir des corps cétoniques. On sait depuis 1994 (Hasselbalch, Copenhague) que ce carburant est la meilleure nourriture pour le cerveau – il fonctionne mieux, la lucidité augmente. On savait déjà depuis les années ’20, que des enfants épileptiques n’ont plus de crises avec un régime cétogénique, riche en graisse et pauvre en sucre. On découvre aujourd’hui que ce même régime est tout à fait indiqué en cas de maladie d’Alzheimer, Parkinson ou cancer du cerveau. Le sucre n’est qu’un pauvre « ersatz » pour le cerveau, il fonctionne moins bien, et se détériore. Nous sommes vraiment en train de creuser notre tombe avec les dents.
Mangez donc moins sucré et plus gras !

7. Si vous voulez utiliser vos réserves de graisse, première chose à faire : bougez plus.

Mais attention : il faut être persévérant. En une heure de marche active sur terrain plat, vous brûlez cinq fois votre poids en kilocalories. Une personne de 60 kilos, par exemple, brûle 300 kilocalories en une heure. En un mois, cela fait un kilo de graisse en moins, MAIS PAS UN KILO DE POIDS : avec cet entraînement, vous allez développer des muscles : la silhouette devient belle, se raffermit – sans que vous perdiez beaucoup de poids. Mais votre gain de vitalité, de bonne humeur, de vivacité d’esprit sont une belle récompense pour cet effort quotidien.

8. La deuxième méthode pour utiliser les réserves de graisse consiste à consommer moins

Ou de jeûner de temps à autre, par exemple avec le régime Fast : cinq jours comme d’habitude et deux jours à 500-600 kcal (pas forcément consécutifs). Là aussi, vous allez constater un gain de vitalité, une amélioration de la mémoire et une stimulation des défenses immunitaires. La restriction calorique est le seul moyen connu pour augmenter l’espérance de vie des mammifères. Elle inverse plutôt que ne prévient les phénomènes liés à l’âge et aux cancers. (Le quotidien du médecin du 11 septembre 2001).

9. La troisième méthode pour brûler la graisse consiste à s’habiller plus en hiver et à chauffer moins – mais sans jamais avoir froid !

« Calories » vient du latin calor = chaleur. Pour avoir chaud en hiver sans chauffage, le corps est obligé de brûler ses réserves. Et nous économisons sur notre facture de chauffage. En plus, nous ralentissons le réchauffement climatique. Ce serait encore plus efficace si nous faisions comme tous les animaux diurnes : dormir deux fois plus en hiver qu’en été : on a bien chaud sous la couette, même sans chauffage, la fenêtre ouverte –  en plein hiver !

Ici comme ailleurs, diététique, écologie, économie et politique sont les différents aspects d’un même problème : revenir à la raison, corriger les erreurs des temps modernes, rectifier la course folle du Titanic avant qu’il ne coule. L’objectif en vaut la peine.

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