Nous sommes tous des alchimistes !
L’alchimie et l’immortalité ne font-elles qu’un? Quel rapport entre l’alchimie et la santé? Peut-on vraiment transformer le plomb et les autres métaux «pauvres» en or? Richesse et vie éternelles sont deux «formules magiques» qui attirent une foule de charlatans et d’escrocs en tous genres… mais peut-être pas seulement! Et si nous étions tous des alchimistes?
Les racines de l’alchimie remontent à la maîtrise du feu (néolithique), mais elle s’est surtout imposée avec l’avènement des métaux, la recherche d’alliages (pour les rendre plus précieux, plus légers, moins fragiles, etc.). Ceux qui en développaient les techniques les transmettaient toujours par l’initiation, entourant leur enseignement de rituels et de codes pour empêcher les profanes d’y accéder. L’alchimie reste, encore aujourd’hui, un art et une science sacrés, peut-être les plus anciens de l’humanité. Les alchimistes, très élitistes, s’autoproclament «seuls philosophes véritables» et placent l’alchimie au centre de toute religion, de tout système de pensée, de tout art: elle résume et englobe tout, et ne se veut rien de moins que la connaissance des lois de la vie. Son champ d’action: la Nature et absolument tout ce qui peut y être transformé. Vaste, immensissime programme!
ALCHIMIE, MYTHE OU RÉALITÉ?
L’alchimie, c’est quoi? Bien autre chose que la simple «pré-chimie»: certes, elle était là «avant», elle en a d’ailleurs établi les bases et le vocabulaire techniques (combustion, précipitation, distillation…). On lui doit même le mot «laboratoire» — de labeur (lab) et prière (oratoire) —, lieu où se réunissaient les alchimistes pour travailler et méditer sur la signification spirituelle des métaux. L’alchimie est plutôt l’art de la transformation par le feu, l’air, la lumière et même l’Esprit. Bien sûr, il est tentant de douter, ce dont ne se privent pas les cartésiens «classiques», qui en restent au stade de la première lecture des textes alchimiques. De leur point de vue, l’alchimie n’a pour seul but que de transmuter un élément chimique en un autre, en modifiant son noyau atomique.
SEL, MERCURE ET SOUFRE
En revanche, le sel, le mercure et le soufre sont les 3 éléments métaphysiques bien réels de l’alchimie, matrices de toute vie: noir, le sel est carbonisé ; rouge, il est incandescent ; blanc, il est calciné puis lessivé ; il représente le corps.
Le mercure, malléable, volatile, représente l’esprit (on l’appelle aussi magnésie, de magnes = aimant — aucun rapport avec le magnésium!).
Le soufre enfin, principe actif masculin, est obtenu par fermentation, distillation et rectification ; il représente l’âme.
Et puis, toujours, le feu, qui transforme et purifie et, bien sûr, l’or, métal le plus noble car le plus inaltérable.
À CHAQUE CULTURE SON ALCHIMIE
L’alchimie chinoise, probablement la plus ancienne, date de 4 siècles avant JC. Déjà, il est dit que quiconque souhaitant devenir immortel devait boire dans des coupes d’or obtenues par alchimie. Les principes «classiques» de l’alchimie (les métaux croissent au centre de la Terre, la transmutation en or, le statut dont jouit le forgeron) se marient avec les éléments — bois, feu, métal, eau, terre —, ce qui replace le corps humain au centre de l’activité alchimique : il s’y passe tant de transformations à chaque instant que celles-ci ne peuvent relever que de l’alchimie.
En Inde, l’alchimie est bien plus spirituelle que matérielle: ce sont les yogis qui, en maîtrisant l’art du souffle, maîtrisent celui de la vie éternelle. Ils sont capables de transmuter tous les métaux en or, mais surtout, les plantes et les minéraux font partie du processus alchimique, autrement dit du rajeunissement. Finalement, le concept de l’anti-âge n’est pas nouveau. Les techniques spirituelles (yoga) permettent de transformer le corps- matière en corps-esprit (divin), une sorte de transmutation ouvrant la porte de la résurrection.
En Europe, l’alchimie occidentale a pour centre Haarlem, en Hollande. Berceau de la fameuse Huile de Harleem aux multiples bénéfices, parfois surnommée «l’aspirine des médecines douces», anti- douleurs, anti-maladies respiratoires et anti-infectieuse, depuis plus de 4 siècles Sa composition? De l’huile de lin, de la térébenthine et… du soufre, bien sûr!
À SAVOIR
«Alchimie» vient de l’égyptien et désignerait l’Égypte Pharaonique : Al = Dieu, Khem = «ce qui vient de la terre ».
Plus fantaisistes, les étymologies du grec «Khêmeia» (fondre du minerai)… et de l’arabe «al-kimia» (la pierre philosophale). Les mots «alchimie» et «chimie» ont longtemps été synonymes — jusqu’à l’apparition de la chimie «moderne».
La Table d’Émeraude, écrit attribué au dieu Hermès Trismégiste lui-même, serait le premier texte alchimiste de l’Antiquité gravé dans une émeraude. Trismégiste (= 3 fois grand) est le surnom du dieu Thot (Égypte) et d’Hermès (dieu de la médecine).
Les 12 sels du Dr Schüssler dérivent de l’alchimie : on se soigne par les métaux, et rien que par les métaux (oligo-éléments), des substances reconnues par le corps car elles y sont naturellement toutes présentes. L’homme est constitué de poussières d’étoiles! Les sels de Schüssler ont été décrits dans le N°66 de Belle-Santé.
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