Pierre Rabhi
Un homme sain sur une terre saine
Agro-écologiste et philosophe, Pierre Rabhi ne cesse de défendre une approche plus humaine de l’agriculture et de la société. Essayiste et fondateur de nombreux mouvements citoyens – dont Colibris – il ne peut envisager la santé sans une terre saine et respectée, avec un maître mot : la cohérence. Ce que nous mangeons est essentiel dans le maintien d’une bonne santé. Pour la première fois ici, Pierre Rabhi donne également un aperçu des solutions de santé de la famille Rabhi.
Ce qui frappe lorsque l’on rencontre Pierre Rabhi pour la première fois, c’est l’apparente fragilité de son physique et la puissance de sa pensée, de sa vision. Mais quelle puissance !
Pierre Rabhi est l’un des pionniers de l’agriculture écologique en France. Il est convaincu que l’agro-écologie peut redonner l’autonomie alimentaire aux plus démunis tout en sauvegardant leur patrimoine nourricier. Devant l’échec de la condition générale de l’humanité et les dommages considérables infligés à la Nature, Pierre Rabhi incite à sortir du mythe de la croissance sans limite. Inlassablement, il appelle à réaliser l’importance vitale de notre terre nourricière et à inaugurer une nouvelle éthique de vie vers une « sobriété heureuse », point central de sa philosophie.
Pour Rebelle-Santé, il accepte de nous donner sa vision de la santé : un équilibre tout en cohérence et en reliance, tant avec la terre qu’avec nos pairs.
Quel lien existe-t-il entre la terre et la santé de l’Homme ?
Pierre Rabhi : Il y a des pathologies qui s’imposent à nous malgré nous, dues à des facteurs que nous ne maîtrisons pas, mais il y a des pathologies qui sont issues de nos transgressions, de nos propres pratiques. On a fait entrer dans le processus de l’alimentation et de l’autosuffisance alimentaire des substances terriblement toxiques. On ne mesure pas l’imbécillité de faire rentrer du poison dans le système qui nous permet de vivre.
Et le résultat c’est, aujourd’hui, une médecine bien fragmentée, comme l’agriculture…
P. R. : Les médecins abordent l’être humain de façon aussi fragmentée qu’un moteur, avec une prolifération de spécialistes. Chacun s’occupe d’une composante du corps humain, ce qui est en contradiction avec la vision globale et intelligente des médecines anciennes et traditionnelles. Consciemment ou inconsciemment, les médecins ont été façonnés par la pétrochimie internationale, qui fournit les laboratoires pharmaceutiques. Ces médecins prescripteurs sont en fait devenus les agents de propagation d’un système qui nourrit les intérêts de la pétrochimie internationale.
Est-ce que la logique de la maladie n’est pas déjà dans la terre ?
P. R. : Là, on est au cœur de ce qui détermine les problèmes de santé. Quand une terre est vivante, c’est une immense masse complexe dans laquelle travaillent des micro-organismes très variés. C’est un « estomac » qui n’arrête pas de transformer, de sublimer. Si l’on met des engrais chimiques, on casse tout cela. Les engrais chimiques sont des substances que la plante absorbe malgré elle et en trop grosse quantité. Il se produit alors un phénomène de chélation, c’est-à-dire que tous les oligo-éléments ne passent plus.
Aujourd’hui, quand on se met à table, plutôt que de se souhaiter « Bon appétit » il faut se souhaiter « Bonne chance » parce qu’on ingurgite une nourriture qui est censée nous nourrir mais qui, en fait, nous détruit.
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