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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Voyage au bout de la 11…

Donne des cours de français aux exilé.e.s

Rencontre avec Maiwelle Mezi, dynamique présidente de cette association qui, chaque dimanche après-midi, offre des cours de français aux exilé.e.s. à l’École Normale Supérieure (après avoir débuté au collège Guillaume Budé... au bout de la ligne 11 du métro parisien).

Qu’est-ce qui t’a donné l’idée de créer cette association ? Et depuis quand existe-t-elle ?
L’été dernier, j’ai lu dans la presse que des centaines de migrants avaient investi un ancien collège désaffecté, à Paris, faute de place dans les centres d’accueil. Je m’y suis rendue pour apporter de la nourriture et des vêtements. En sortant du collège, j’ai vu qu’un réfugié apprenait des mots sur un dictionnaire franco-arabe. Je suis allée l’aider et, progressivement, d’autres réfugiés nous ont rejoints. Je me suis donc retrouvée à devoir improviser un cours de français. Les réfugiés avaient tellement soif d’apprendre que ça m’a donné envie de revenir, plus préparée. Au mois de septembre, je me suis renseignée sur les différentes méthodes d’apprentissage du français, et j’ai créé l’association.

Combien êtes-vous de bénévoles ?
Tout a commencé avec une dizaine de personnes, le « noyau dur » de Voyage au bout de la 11. Aujourd’hui, on est plus de 90, ça ne cesse de s’agrandir, et on a toujours besoin de plus de monde.

Combien d’exilés ont-ils recours à vos services ? Femmes ? Hommes ? Et de quelle nationalité sont-ils ?
La centaine de réfugiés avec laquelle nous travaillons vient principalement du Soudan et d’Afghanistan, mais il y a aussi des Érythréens, des Tchadiens, des Libyens, des Syriens et même des Kazakhs. Ce sont principalement des hommes, mais il y a aussi des femmes, et même quelques enfants pour lesquels nous avons créé des ateliers spéciaux afin qu’ils se sentent plus en confiance.

Comment sont-ils accueillis à leur arrivée ? Sont-ils logés ? Nourris ?
Il n’y a pas de règle générale en ce qui concerne l’accueil. Certains réfugiés ont dès leur arrivée été orientés vers les services administratifs adéquats, qui les ont placés dans des centres d’accueil (ou une autre structure adaptée) sans qu’ils aient à patienter. D’autres en revanche sont là depuis six mois et dorment toujours dans la rue, faute de place dans les centres. Je pense par exemple à un réfugié kazakh qui n’a pas été logé par les autorités : il appelle le Samu tous les soirs pour qu’on lui trouve un logement pour la nuit, mais la plupart du temps, il dort dehors.

Vous donnez des cours à l’ENS tous les dimanches. Comment avez-vous obtenu le prêt de ces salles ?
Nous avons travaillé avec les réfugiés au collège Guillaume Budé jusqu’à ce qu’il soit évacué par les autorités. Il nous a ensuite fallu trouver une salle. Nous avons été localisés un temps dans une école de codage à Montreuil, avant que l’un des bénévoles, normalien, ne nous permette d’accéder aux locaux de l’ENS.

Êtes-vous en lien avec d’autres associations ?
Nous sommes jumelées avec plusieurs autres associations avec lesquelles nous tentons de faire converger nos actions.
La première est une association qui vient en aide aux sans-abris, l’UCPH (Une Couverture Pour l’Hiver), avec laquelle nous organisons des collectes communes de vêtements et matériel scolaire. La seconde, Humans for Women, promeut les droits des femmes : les bénévoles de cette association assurent les cours de français aux femmes et aux enfants le dimanche. Une dizaine de bénévoles de l’association You are participe également à notre action tous les dimanches. Enfin, nous avons des projets communs avec l’association MigrENS : organisation de sorties culturelles dans des musées, à la découverte du patrimoine parisien, projection de films, création d’ateliers théâtre et poésie avec les réfugiés, etc.

Comment participer à votre action ? Financièrement ? Autrement ?
Pour nous aider, vous pouvez devenir bénévole ou faire un don sur internet : www.leetchi.com/c/solidarite-refugies-paris
Les dons d’argent nous permettent d’acheter des manuels et des fournitures scolaires, (stylos, cahiers) indispensables au bon déroulement des cours. L’argent est également utilisé pour l’achat de tickets de métro, car les réfugiés sont éparpillés partout en région parisienne, et le transport jusqu’au cinquième arrondissement leur coûte cher.

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