Jean-Michel Peulier, producteur de semences bio
Faire pousser et récolter des légumes issus de l’agriculture biologique, c’est bien, mais cela n’a aucun sens si l’on utilise pour cela des graines qui ne sont pas bio elles-mêmes.
Face à ce constat, Jean-Michel Peulier a décidé de produire des semences bio sur sa ferme dans le Limousin, sans aucun pesticide ni engrais non naturel. Un engagement écologique, économique, mais surtout une véritable philosophie.
Rebelle-Santé : Tout d’abord, racontez-nous un peu l’histoire de votre ferme ?
Jean-Michel Peulier : Nous nous sommes installés sur la ferme en 1996 et nous avons choisi la forme juridique du GAEC (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun) pour pouvoir être plusieurs associés. Nous avons d’abord été certifiés bio, puis nous nous sommes lancés dans l’agriculture biodynamique (la première utilise des produits de traitement bio tandis que la seconde n’utilise que des produits 100 % bio et naturels, ndlr). Nous sommes aujourd’hui quatre : je m’occupe de la production des semences, le deuxième associé s’occupe du maraîchage, le troisième de l’élevage bovin et enfin la quatrième associée gère l’élevage des chevaux et la transformation des légumes.
Vous aviez à cœur de créer un projet commun ?
Effectivement, nous sommes dans le partage, dans la transmission du savoir-faire et de notre expérience. Nous sommes d’ailleurs impliqués dans la formation et accueillons des stagiaires plusieurs mois par an sur la ferme. Nous nous rendons également aux réunions entre producteurs afin d’échanger sur nos pratiques et ainsi pouvoir progresser tous ensemble. Le secteur de la semence bio est un tout petit milieu, vous savez !
Comment avez-vous eu l’idée de produire des semences bio ?
Dans les années 1980, la bio a commencé à se structurer, avec la mise en place progressive d’un cahier des charges. Seul hic : on ne trouvait pas de semences produites en agriculture bio. Cela m’embêtait d’utiliser des semences traitées avec des fongicides alors que je faisais de l’agriculture biologique ensuite. C’est à ce moment-là qu’a germé dans ma tête l’idée des semences bio.
