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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Ernest-René, le bêcheur…

C’est un personnage ! Un vrai personnage de roman. Un passionné. À 82 ans, Ernest-René Papon a toujours le cerveau en ébullition. Tout l’intéresse. Et notamment le jardinage au naturel. Il y a quelques années, il a inventé un outil : la fourche-bêche en T…

C’est sûr, on ne s’ennuie pas avec lui ! Dans un petit hameau surplombant Saint-Nectaire, célèbre pour son église romane et son fromage, Ernest-René Papon vit à 100 à l’heure. Sur une table, des revues bio côtoient des piles de livres et des pages de la prochaine édition de son « Journal indépendant d’investigation et d’intérêt général », abondamment illustré par ce bouillonnant octogénaire.

« C’est vers 7 ans et tout à fait par hasard que j’ai découvert que j’étais doué pour le dessin, raconte-t-il. Une révélation qui a décidé de mon destin ! » Né à la campagne en 1927, le jeune Cantalou, dès l’âge de 13 ans, commence à garder les vaches (les fameuses Salers à robe acajou) pendant les mois d’été. C’est là-haut, dans les fermes d’alpage, qu’il s’initie aux secrets de la nature. « Au printemps, j’étais en extase devant les plantes ; c’était une communion profonde. »

OUTIL BIO
« J’avais remarqué que la forme la plus pénétrante, c’est la baïonnette, explique le jardinier-inventeur. Et je savais par expérience que la meilleure position, c’était d’avoir les mains à plat, d’où le manche en frêne, en forme de T, de 60 cm de long, qui permet d’utiliser le poids du corps en levier. » Il suffisait d’y penser. L’aventure ne fait alors que commencer. Le chemin qui l’amène du dessin à la réalisation de son outil est semé d’embûches. « Il m’a fallu trouver une forge avec un marteau pilon de 2500 kg de pression pour transformer un morceau de fer rond en dent triangulaire de 25 cm de long… » Pas une mince affaire, on s’en doute.  Mais la chance était avec l’Auvergnat « pas ingénieur, mais ingénieux ».
« Le destin est encore venu se mêler de mon affaire, plaisante-t-il. Un spécialiste de l’acier est venu me voir à une foire bio et m’a donné la formule qu’il fallait. »
À présent, ses fourches-bêches en T sont fabriquées (100 à la fois) à Thiers, la capitale du couteau, et c’est son concepteur qui les peint et fixe le manche. « Mais, précise-t-il en riant, je ne fais plus de publicité, car ça me donne du travail… »

AVANTAGES
Les avantages de cet outil sont multiples : la position de travail ; la maniabilité (elle fait merveille dans les sols légers, entre les rangs et les endroit difficiles) ; la légèreté (il en existe quatre modèles, entre 2,950 et 4 kilos, suivant la morphologie et la taille de l’utilisateur), et surtout l’effet de levier pour ameublir la terre sans la retourner, afin de respecter la structure du sol.
« La motte de terre est facilement désagrégée par les trois dents spéciales comportant une large arête. Après ce premier passage, on peut facilement (je confirme ! NDLR) ramasser les herbes déracinées avec un râteau ou un croc », explique l’inventeur qui joint le geste à la parole pour une démonstration immédiate. Et son efficacité n’est plus à démontrer. La preuve ? Des dizaines de témoignages de jardiniers utilisateurs, vantant les louanges de ce « séduisant instrument ».

Aujourd’hui, Ernest-René Papon et sa compagne Sophie, 85 ans, passent leurs journées à cultiver pommes, abricots, pêches et myrtilles dans leur verger-conservatoire de 3 hectares, situé un peu plus bas. Ils ont remis des variétés anciennes au goût du jour. Mais l’insatiable jardinier-chercheur n’a de cesse de poursuivre son inlassable travail de communication : transmettre sa passion, voilà ce qui le motive et lui permet de rester jeune.

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