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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

L’auscultation pulmonaire

Quoi de plus banal que l’auscultation des poumons lors d’une visite chez le médecin ? Et pourtant, derrière la simplicité de cet examen se cache un formidable moyen de diagnostic de nombreuses pathologies respiratoires.

Il est probable que Laennec, le médecin breton qui a inventé le stéthoscope en 1816 et jeté les bases de l’auscultation pulmonaire en 1819, n’aurait jamais imaginé que son examen allait révolutionner le diagnostic médical dans le domaine des pathologies pulmonaires. En effet, la transmission des bruits pulmonaires respiratoires via la paroi osseuse costale jusqu’au stéthoscope, puis leur interprétation, permet de diagnostiquer de nombreuses pathologies, qu’il reste ensuite à affirmer par des examens complémentaires plus sophistiqués (radiographie, scintigraphie, scanner, fibroscopie etc.). Signalons que l’obésité peut altérer les bruits pulmonaires du fait de l’épaississement de la paroi thoracique.  

Les conditions d’une bonne auscultation…

L’auscultation est affaire d’oreilles certes, mais aussi d’un stéthoscope performant… et d’un patient déshabillé ! Ausculter les poumons à travers un pull épais ou un chemisier en nylon risque de fausser les résultats, de même qu’un vêtement retroussé vers le haut et qu’une personne penchée en avant peinant à respirer. Pour bien ausculter les poumons, le patient doit être assis ou debout, le dos et la tête bien droits, la respiration se faisant bouche grande ouverte.

… Et les commentaires du médecin

Bien entendu, seul le médecin peut interpréter ce qu’il entend. Pour autant, il délivre souvent ses constatations auscultatoires pen­dant ou juste après l’examen, telles que « j’entends des crépitants », « vos poumons sifflent » ou « ça ronfle partout ! ». D’où l’intérêt de mieux connaître la signification des bruits pulmonaires.

Quand ça murmure

À l’état normal, c’est-à-dire en l’absence de pathologies, le médecin entend le « murmure vésiculaire », un bruit très doux, moelleux, assez lointain, pendant toute l’inspiration et ce, sur les deux poumons. S’il est aboli ou nettement diminué dans tout ou partie des poumons, le murmure vésiculaire peut trahir l’existence :
d’un emphysème (distension pulmonaire).
d’un épanchement dans la plèvre, le bruit étant interrompu par l’accumulation de liquide (pleurésie) ou d’air (pneumothorax).
d’un poumon manquant, après thoracotomie, comme après une intervention pour un cancer ou dans les suites anciennes d’une tuberculose.

Quand ça ronfle… 

Les médecins parlent de « ronchus ». Ces ronflements présents à l’inspiration comme à l’expiration trahissent souvent l’existence d’une bronchite et plus exactement d’accumulation de sécrétions dans les bronches. Tousser peut donc les faire disparaître temporairement. S’ils ne disparaissent pas, ils signalent alors un encombrement bronchique plus important.

Quand ça frotte…

Assez superficiels sous la peau, ces petits bruits secs et rugueux qui s’apparentent souvent à un froissement de papier ou à du cuir neuf sont liés à un début de pleurésie (inflammation de la plèvre) avant que l’accumulation de liquide ne vienne les faire disparaître.

Quand ça crépite… 

Les crépitants pulmonaires, appelés également « râles crépitants », correspondent à des crépitations survenant pendant l’inspiration. Ils sont souvent essentiels dans le diagnostic de l’œdème du poumon ou de la fibrose pulmonaire (l’ensemble des poumons est concerné) ou de la pneumonie (zone limitée).

Quand ça siffle…

Lorsqu’ils sont diffus et bilatéraux, les sifflements expiratoires sont typiques de l’asthme et sont bien souvent perçus à l’oreille. Ce bruit d’origine bronchique peut être aussi présent en cas de bronchite. Localisés dans une zone particulière, les sifflements peuvent trahir l’existence d’une tumeur ou d’un corps étranger bronchique, a fortiori lorsqu’ils existent également lors de l’inspiration.

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