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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

La luxation d’épaule ou quand l’épaule se déboîte

La luxation d’épaule correspond à un déboîtement de l’humérus. Le plus souvent bénigne, elle nécessite toutefois un geste de réduction en urgence pour éviter les récidives.

Les amateurs de Mel Gibson n’ont pas oublié « L’arme fatale 4 », un film dans lequel le comédien se déboîtait volontairement l’épaule contre un montant d’armoire. Pour autant, nul besoin d’une armoire pour se la luxer : une simple chute sur le moignon de l’épaule ou sur la main, bras tendu, peut suffire à chasser la tête de l’humérus de son articulation naturelle.

Petit rappel

La tête de l’humérus est nichée dans une cavité située sur le bord externe de l’omoplate, la glène. Toute anomalie morphologique ou distension ligamentaire due à une précédente luxation peut exposer à une nouvelle luxation. En effet, une luxation « réduite », autrement dit remise en place, de façon tardive, peut donner lieu à une épaule trop « lâche » propice aux luxations futures. Gare alors à certains mouvements sportifs amples (sports de lancers, hand-ball…) ou aux gestes quotidiens, comme tendre simplement le bras ! Le plus souvent (95 % des cas), la tête humérale vient se placer à l’intérieur, devant le muscle pectoral. C’est la luxation « antéro-interne » ou LAI.

Lésions périphériques

Les fractures de la tête humérale ou de l’omoplate sont rares dans la LAI, l’énergie s’étant dissipée lors du mouvement de luxation. La dangerosité réside dans la distension des structures qui protègent et entourent l’articulation : capsule articulaire, bourrelet (mélange de fibres et de cartilage), ligaments divers, nerfs, vaisseaux sanguins.

Claquement et douleur

Impossible pour un médecin ou la victime de passer à côté d’une LAI. Hormis la douleur aiguë et l’impossibilité de se servir de son bras, la LAI se manifeste par un ressaut ou un claquement traduisant la sortie de la tête humérale hors de l’articulation. Le bras est bien souvent laissé ballant et la tête de la victime est inclinée du côté de l’épaule blessée pour diminuer la tension musculaire.

Épaulette et hache

L’examen de l’épaule torse nu permet de faire le diagnostic et de retrouver les deux signes principaux de la LAI, comme le « Signe de l’épaulette », où l’extrémité externe de la clavicule, privée de sa tête humérale, paraît suspendue au-dessus du vide, à l’instar d’une épaulette sur une veste, ou comme le « Signe du coup de hache externe », où l’épaule a perdu son galbe et paraît interrompue par une encoche.

Radiographie de certitude

Même si le diagnostic ne fait guère de doute, la radiographie pratiquée de face et de profil revêt un caractère médico-légal, car elle permet notamment de révéler l’existence éventuelle d’une fracture associée de l’humérus ou de l’omoplate. Pour autant, le médecin urgentiste est en droit de se passer de la radiographie et surtout de son délai d’attente pour réduire la luxation. En effet, patienter pour la radiographie risque de transformer une LAI sans lendemain en une LAI récidivante par la suite.

Réduction en moins d’une heure

Pour remettre l’épaule en place, le médecin tire sur le bras dans l’axe afin de réintégrer la tête humérale dans l’articulation en s’aidant d’une main libre pour pousser la tête vers la glène. Un claquement évocateur vient confirmer l’efficacité du geste. En pratique, la réduction peut être tentée « à chaud » (examen dans les minutes qui suivent), à condition d’avoir la certitude qu’aucune fracture n’accompagne la luxation. Tout dépend donc des circonstances. Si on attend trop, les muscles distendus qui entourent l’épaule vont se contracter de façon réflexe. Conséquence, la réduction peut échouer, obligeant alors à une courte anesthésie générale. En d’autres termes, au-delà d’une heure de luxation, l’anesthésie est souvent nécessaire afin de relâcher les muscles. Une immobilisation par une écharpe pendant deux à trois semaines permet de faciliter la guérison et d’éviter les luxations ultérieures, synonymes d’intervention chirurgicale.

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