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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Liste des ingrédients : son ordre… et ses exceptions

Le mois dernier, nous avons commencé le décodage de la liste des ingrédients, pour comprendre lesquels y figuraient. Suite de cette lecture de la composition d'un cosmétique, pour savoir maintenant en quelles quantités ces ingrédients sont présents…

C’est la réglementation qui le prévoit : les fabricants ont l’obligation de déclarer les ingrédients qui composent leurs produits, de façon exhaustive et sous leur dénomination INCI (voir sur cet article), dans l’ordre décroissant de leur importance pondérale au moment de leur incorporation, et précédés du mot « Ingrédients ».
Deux choses essentielles à retenir de la définition de cette obligation : l’ordre de la liste, et son exhaustivité.

L’ORDRE DE LA LISTE
Les composants les plus importants en poids ou en pourcentage doivent donc être notés en premier, ce qui signifie qu’un produit dont la liste commence par le terme INCI Aqua est composé en plus grande partie… d’eau.
C’est, il faut le souligner, le cas de la majorité des cosmétiques, et particulièrement des émulsions (crèmes, laits…) et des gels lavants (gels-douche, shampooings…).
Cela veut dire aussi qu’une crème se revendiquant « à l’huile d’argan » et qui voit de la Paraffinum liquidum arriver en 2e position alors que l’Argania spinosa kernel oil ne figure qu’à la 6e ou 7e place comprend beaucoup plus d’huile minérale dérivée de la pétrochimie que d’huile d’argan végétale et naturelle…

À SAVOIR : en général, les 3 ou 4 premiers ingrédients de la liste constituent plus de 80 % du produit.
Et il ne faut pas se tromper, la décroissance des pourcentages n’est pas linéaire et ne suit pas une droite bien régulière. On voit plus sûrement les 2 ou 3 premiers ingrédients dosés assez fortement (de 60 à 8 % en moyenne pour l’eau), de 10 à 20% pour les deux ingrédients suivants, mais tout de suite après des pourcentages de l’ordre de 2, voire 1 % ou encore moins.

LES EXCEPTIONS
Le principe de la déclaration des ingrédients dans leur ordre décroissant d’importance est une règle générale… qui connaît des exceptions.
La réglementation prévoit que les matières premières dont la concentration est inférieure à 1 % peuvent être mentionnées dans le désordre. En pratique, cela signifie qu’un actif d’intérêt dosé à 0,01 % peut être placé avant un solvant pesant 0,99% du produit final…
À noter que rien n’indique à quel moment la liste intègre ces composants : les pourcentages n’ont pas à être précisés. Les seuls repères qui peuvent aider à situer la « barre des 1% » proviennent de certains ingrédients, dont la concentration maximale autorisée est justement de 1 %, comme le Phenoxyethanol, par exemple…

Ainsi, pour les gammes existant en plusieurs nuances, l’ensemble des colorants utilisés dans la gamme (même s’ils ne sont pas tous présents dans le produit que vous avez en mains) peut être précisé entre crochets, à condition d’y ajouter les mots « Peut contenir » ou « May Contain » et/ou le symbole « +/- ».
Pour les produits de maquillage, les colorants peuvent également être mentionnés dans le désordre, et après les autres ingrédients, quel que soit le pourcentage exact où ils sont présents dans le produit.

LES ABSENTS DE LA LISTE
Le principe de la déclaration exhaustive des composants souffre lui aussi quelques exceptions. Certains en effet ne sont pas considérés comme des ingrédients en tant que tels et peuvent donc ne pas figurer dans la liste, même si ce ne sont pas toujours ceux qui suscitent le moins de questions…

La réglementation permet ainsi de passer sous silence 3 types de substances :
les impuretés contenues dans les matières premières utilisées (parmi lesquelles on trouve quelques sources d’allergies…) ;
les substances techniques subsidiaires utilisées lors de la fabrication, mais ne se retrouvant pas dans la composition du produit fini (sauf éventuellement à l’état de traces…) ;
les substances qui sont utilisées dans les quantités absolument indispensables en tant que solvants ou vecteurs de compositions parfumantes et aromatiques (dont les fameux phtalates, qu’on soupçonne toujours d’agir en perturbateurs endocriniens…).

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