Qi gong au féminin
Il est un temps pour tout qui, selon les saisons de la vie, donne au soleil du corps un rayonnement différent. Nous, les femmes, sommes particulièrement concernées par ces variations climatiques en notre intimité. Le qi gong sait nous accompagner en ces précieux instants où la vitalité réclame le soutien des forces concentrées.
Les exercices de santé qi gong sont simples en apparence tant ils décrivent dans l’espace un élan de paisibilité. Cette tranquillité onctueuse et sereine s’étire au fil des enchaînements de mouvements, créant sur son parcours intérieur/extérieur une onde de force capable d’animer et de relancer l’énergie vitale. Cependant, l’esprit humain est parfois si compliqué qu’il préfère se lancer à la recherche d’on ne sait quel mystérieux processus, remède ou sortilège, alors qu’il détient en lui-même le meilleur véhicule, le corps, nanti de son moteur, l’esprit. La pratique du qi gong en est l’exemple probant.
Avant tout, il est préconisé de s’en remettre à la façon de faire des Anciens qui se laissaient absorber par le mouvement de la nature. Ils observaient les saisons dans le cadran des jours et des nuits. Ils goûtaient l’absolu du ciel et reposaient leur confiance sur l’intégrité de la terre. Ainsi, leurs espoirs se balançaient au gré du vent comme des bannières, s’abreuvaient à la source des pluies et se chauffaient au soleil du jour tandis qu’ils confiaient leurs rêves à l’esprit lunaire. Grâce à leur dévotion au monde des vivants, la nature déployait des éléments favorables à la contribution du bénéfice de l’évolution humaine. Et si les temps ont bien changé, c’est vers nos excessives exigences qu’il est bon de nous tourner pour en interroger le sens.
LA THÉRAPIE DU CERF
Parmi les animaux qui peuplent la planète, l’attitude noble du cerf, son calme souverain et son extraordinaire agilité réunissent les conditions appropriées à une vie durablement longue et belle. Hélas, il y a la chasse et donc la peur, mais le cerf se donne les moyens de la surmonter en conservant son port altier, gage de la confiance qu’il place dans son flair, la puissance de ses bois et la fabuleuse détente de son corps. En quoi tout cela pourrait constituer une thérapie pour les humains ? Que recherchons-nous le plus communément ? Nos peurs existentielles créent aussi nos plus profonds souhaits. La peur de la mort sous-tend le souhait d’une longue vie et la peur du malheur nous fait courir après le bonheur. Mais les aléas de la vie nous font trop souvent perdre pied. Sans de véritables ressources, nous masquons nos regards derrière la moiteur de nos mains, nous recouvrons nos oreilles du tintamarre des pensées tumultueuses, faisant passer par notre bouche un flot de jugements et d’affirmations amplifié par la crainte et par la colère. C’est précisément ici qu’intervient judicieusement la thérapie du cerf.
EXPLICATION
Dans la pratique de la philosophie taoïste (sagesse de la Chine ancienne), le cerf est l’un des trois animaux à longue vie avec la grue et la tortue. Par l’observation du comportement des animaux dans la nature, les taoïstes conçurent des exercices de préservation et de régénération de l’énergie vitale (le qi).
L’énergie du cerf est liée à celle de l’organe Rein et c’est ce qi, ou essence de l’énergie vitale, qui permet à l’ensemble des fonctions rénales d’accomplir sa mission. Le qi du Rein est yin, il correspond à l’eau froide et est associé à la saison de l’hiver dans la nature et de l’hiver de la vie, soit au vieillissement. Si le qi du Rein est fort, il n’y a pas à craindre les frimas saisonniers tant au niveau des refroidissements et de leurs conséquences qu’à la dégénérescence de la vitalité.
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