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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Fermeture du service d’oncologie pédiatrique de Garches

Le combat pour le libre choix thérapeutique continue !

Le 7 août dernier, le service d’oncologie pédiatrique du CHU Raymond Poincaré de Garches, que dirigeait le Dr Nicole Delépine, a fermé ses portes sur décision de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) et du Ministère de la Santé.

UN SERVICE UNIQUE
Selon la nature exacte de leur maladie, les patients atteints de cancer se voient souvent proposer des protocoles de chimiothérapie, mais ils ne réalisent pas toujours bien la différence pouvant exister entre deux grands types de méthodes : d’un côté, il existe des protocoles validés qui recourent à des associations de molécules assez anciennes, aux taux de réussite et d’échec connus et aux effets secondaires bien étudiés ; de l’autre côté, et c’est ce qui est le plus fréquent en pratique, on a des « essais thérapeutiques » – appelés aussi plus communément auprès des patients « protocoles », ce qui sème une certaine confusion – qui font appel à des molécules ou des combinaisons de molécules plus récentes (et donc plus chères/plus rentables pour les laboratoires), aux résultats encore incertains et aux effets secondaires moins bien étudiés. L’enjeu éthique, dans tout ça, c’est qu’en incluant d’emblée des patients dans des essais, on risque de les transformer malgré eux en cobayes qui s’ignorent, tout en leur faisant perdre de réelles chances de survie. L’exemple des ostéosarcomes (ce sont des tumeurs osseuses) est à cet égard tout à fait éloquent : 80 à 90 % de guérison à Garches avec les protocoles validés contre seulement 60 % dans les autres centres qui incluent en masse les patients dans les essais, ce qui expliquait notamment l’afflux, dans le service du Dr Delépine, de nombreux patients, y compris étrangers, désireux d’éviter, par exemple, une amputation inutile. C’est ce refus d’inclusion systématique des patients dans les essais – et non la contestation de leur principe même – qui a valu au Dr Nicole Delépine et à son équipe l’inimitié des mandarins et de l’establishment qui ont œuvré de concert pour précipiter la fermeture du service après son départ à la retraite en juillet dernier, suscitant ainsi la colère des patients qui savent que ce sont des pertes de chance de survie pour leurs enfants. Les patients et les familles qui souhaitaient le maintien d’une telle unité et qui demandent maintenant sa réinstauration, défendent le droit à une individualisation des traitements, c’est-à-dire à une médecine plus efficace, en lieu et place d’une médecine de plus en plus robotisée, autoritaire et standardisée. Dans Rebelle-Santé n° 158 de septembre 2013, Nicole Delépine, auteur du livre « Le cancer, un fléau qui rapporte », nous  expliquait déjà le côté business des essais thérapeutiques systématiques qui constituent une véritable manne pour les laboratoires, mais aussi pour les médecins qui supervisent ces essais et ceux qui incluent les patients (plusieurs milliers d’euros par patient inclus). Un motif important donc, pour tenter de comprendre pourquoi une majorité de mandarins cherchent à maintenir pareil statu quo en oncologie…

LA RÉSISTANCE S’ORGANISE
Le Dr Nicole Delépine a gagné en août dernier son action intentée pour pouvoir cumuler emploi et retraite, une victoire importante dans un contexte où l’AP-HP a profité du prétexte de sa retraite pour fermer le service, alors que ses collègues, dont deux ont été injustement mises à pied, étaient parfaitement formées pour reprendre le flambeau et continuer les soins.

À NOUS D’AGIR !
L’enjeu de ce combat pour la liberté de soins est global, bien au-delà du seul service de Garches. Les essais systématiques transforment les patients (adultes et enfants) en cobayes malgré eux en soumettant leur intérêt vital immédiat à un prétendu intérêt collectif. Vouloir supprimer le point de comparaison que constituait le service de Nicole Delépine ne fournira pas de meilleurs taux de guérison, au contraire !
À force d’augmenter les inclusions dans les essais thérapeutiques et de confondre nouveauté et progrès, les taux de guérison des adultes et des enfants atteints de cancer stagnent et même baissent avec un retour plus fréquent aux amputations, par exemple. Il faut savoir que beaucoup de résultats d’essais thérapeutiques en cours sont si décevants qu’ils ne sont même plus publiés, ce qui entraîne une opacité scandaleuse tant pour les soignants que pour les patients. Il faut donc réclamer la publication de tous les essais en cours ! Malgré ce climat de désinformation, certains parents ont déjà été menacés du juge des enfants pour les forcer à accepter ce type de protocoles expérimentaux. Nous sommes tous concernés par les conséquences de pareille médecine bureaucratique et autoritaire. Si nous sommes nous-mêmes atteints de cancer ou avons un enfant touché, nous pouvons réclamer les informations nécessaires au consentement éclairé, c’est-à-dire aussi les taux de réussite des traitements éprouvés existants. Enfin, autre initiative originale des parents de Garches : la création d’un grand mur de photos en soutien à la liberté thérapeutique sur Facebook, chacun pouvant envoyer une photo de lui avec un petit écriteau en soutien aux enfants atteints de cancer à l’adresse suivante : sauvonslesenfantsdegarches@laposte.net

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