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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Hydroxyisohexyl 3-cyclohexene carboxaldehyde

Derrière ce nom barbare, une molécule aromatique présente dans les parfums des produits cosmétiques. Jugée trop allergisante par les experts scientifiques, elle est en passe d’être interdite en Europe… mais on la voit encore fréquemment dans les formules, et on risque de la voir encore pendant plusieurs années !

On la connaît sous divers noms commerciaux dont le Lyral® ou sous l’abréviation HICC, mais dans les listes d’ingrédients des étiquettes cosmétiques, son appellation officielle est Hydroxyisohexyl 3-cyclohexene carboxaldehyde.
Cette substance chimique jouit d’un attrait considérable, sa senteur florale douce et délicate rappelant le muguet. Et c’est bien pour cette propriété qu’elle a été largement utilisée par la parfumerie fine (les plus grands parfums en contiennent), mais aussi dans toutes les catégories de produits cosmétiques (déodorants, produits d’hygiène et de soins de la peau, produits de rasage et d’après-rasage…) ou encore dans les produits ménagers (détergents, produits d’entretien, etc.).
On peut ainsi en trouver dans à peu près tous les cosmétiques parfumés, à l’exception de ceux qui portent un label biologique ou le label écologique européen, leurs référentiels en interdisant l’utilisation du fait de l’origine synthétique de la substance.

Allergisant notoire

Comme beaucoup d’ingrédients de parfumerie, l’HICC est doté d’un potentiel allergisant, bien connu de la communauté scientifique.
Par le biais du 7e amendement modifiant la Directive Cosmétiques 76/768, il figure depuis 2003 sur la liste des 26 substances parfumantes dont l’étiquetage est obligatoire dans la liste des ingrédients du fait de leur caractère allergène. Une mesure destinée à mieux informer les consommateurs, de façon à ce que les personnes sensibilisées puissent éviter d’entrer en contact avec celles qui provoquent chez eux des réactions indésirables. Cette disposition est entrée en application le 11 mars 2005.
Mais dès 2003, les experts s’inquiètent : l’HICC est un allergène de contact fort, soulignent-ils, et l’exposition des consommateurs à cette substance est trop importante pour éviter le déclenchement d’allergies.
Ils émettent alors deux recommandations :
> limiter la concentration d’HICC dans les cosmétiques à 0,02 %,
> donner à la substance une appellation plus facile à reconnaître que Hydroxyisohexyl 3-cyclohexene carboxaldehyde, pour aider les consommateurs à mieux l’identifier.
Deux recommandations qui n’ont pas été suivies d’effets. La réglementation du HICC est donc restée la même : substance autorisée dans tous les types de cosmétiques, sans limitation de concentration.

Vers l’interdiction

Mais avec le temps, les études se sont accumulées pour confirmer le caractère fortement allergène de l’HICC. Et la substance est régulièrement citée comme problématique, notamment dans les rapports de cosmétovigilance qui répertorient les cas d’effets indésirables aux cosmétiques.

L’étau se resserrant, l’IFRA (International Fragrance Association – Association internationale des matières premières pour la parfumerie), dont les standards font office de ligne de conduite pour l’industrie, a institué des limites de concentration : 0,02 % dans les produits pour les lèvres, les déodorants et les antitranspirants, 0,2 % dans tous les autres produits, 0 % dans les produits d’hygiène buccale.
Et ce sont ces seuils qui ont fait l’objet d’une nouvelle évaluation de la sécurité au niveau européen, mais pas avant 2011.
La conclusion est sans appel : les restrictions volontaires sont insuffisantes, le HICC ne doit pas être utilisé dans les produits de consommation.

Cette fois, malgré le tollé de l’industrie et les sirènes hurlantes annonçant la disparition de parfums mythiques, la Commission européenne engage le processus réglementaire et prépare un texte prévoyant l’interdiction du HICC dans les cosmétiques. On annonçait sa publication pour la fin 2014 ou le tout début 2015. À ce jour, on l’attend encore.
Alors, en attendant l’interdiction, la prudence exige de chaque consommateur qu’il vérifie (encore et toujours) les listes des ingrédients des produits qu’il s’apprête à acheter, et qu’il laisse dans les linéaires ceux où il voit présent l’Hydroxyisohexyl 3-cyclohexene carboxaldehyde.

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