Fatigue chronique : encore un coup de l’intestin !
Décidément, la flore intestinale n’a pas fini de nous surprendre. D’étude en étude, elle apparaît comme impliquée dans de nombreuses pathologies (ou importante pour les prévenir…) Les chercheurs de l’Université Cornell avaient déjà identifié des niveaux anormaux de bactéries intestinales spécifiques chez les personnes atteintes de fatigue chronique (ou encéphalomyélite myalgique). Ce lien entre le déséquilibre du microbiote et le syndrome de fatigue chronique est une nouvelle fois prouvé. Les personnes souffrant de fatigue chronique ont, en effet, une flore intestinale particulièrement peu diversifiée. Les scientifiques du Centre d’Infection et d’Immunité de l’École de santé publique de Mailman de l’Université de Columbia ont, eux aussi, constaté des niveaux anormaux de bactéries intestinales spécifiques liées au syndrome de fatigue chronique. Les taux de certaines espèces bactériennes intestinales sont inhabituels (Faecalibacterium, Roseburia, Dorea, Coprococcus, Clostridium, Ruminococcus, Coprobacillus) et sont fortement associés au syndrome de fatigue chronique. Comme le syndrome du côlon irritable, le syndrome de fatigue chronique semble s’expliquer par des problèmes de communication entre le cerveau et l’intestin (dans un sens et dans l’autre), communication normalement assurée par les bactéries. Ce qu’on ne sait pas, c’est si les modifications de la flore intestinale sont une cause ou un effet du syndrome…
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