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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Autisme, un nouveau regard

Lorsque nous connaissons une personne autiste… nous connaissons une personne. chaque cas est un cas particulier.»

C’est ainsi que Lorène Amet, qui consacre sa vie à la recherche sur l’autisme, parle de ce trouble qui touche de plus en plus d’enfants. Vient de sortir, écrite à 4 mains avec le Dr Skorupka, la toute nouvelle édition, revue et augmentée, de leur ouvrage référence.

L’ouvrage des Drs Amet et Skorupka est un véritable message d’espoir pour les parents d’enfants autistes, parce qu’il fait très scientifiquement et très rationnellement le tour de la question, listant les causes et influences connues, mais aussi parce qu’il donne des pistes, des solutions possibles. Ces dernières sont appuyées par le témoignage édifiant de parents d’enfants autistes et d’autistes eux-mêmes, qui expliquent comment ils sont parvenus à surmonter les difficultés pour mener une vie heureuse.
Traitements antibiotiques, désintoxication aux métaux lourds, supplémentation, régime alimentaire sans gluten sans caséine, thérapies comportementales…

Les approches sont multiples, tout comme les formes d’autismes et les causes, mais donnent de vrais résultats. Et plus tôt on agit, plus les chances pour l’enfant de mener une vie « normale » sont grandes.
Les plus récentes statistiques sont effrayantes : aujourd’hui, 1 enfant sur 38 serait touché par l’autisme ou les Troubles Envahissants du Développement (TED). Il est sans doute grand temps, en France, de suivre l’exemple de bien d’autres pays, de prendre conscience des facteurs environnementaux et de rattraper notre retard dans le domaine des traitements.

Morceaux choisis

Après avoir considéré l’autisme comme un dysfonctionnement purement “psychiatrique”, tous les spécialistes s’accordent pour mettre en avant des causes physiologiques à ce type de pathologie. Mais il n’existe pas une cause : elles sont multiples, comme le sont les réponses possibles. Certes, les susceptibilités génétiques sont là et la nouvelle édition de cet ouvrage, grâce à la participation du Dr Bernard Weber et du Dr Alain Menzel, spécialiste de la question, le confirme. Mais l’épigénétique, c’est-à-dire l’influence de l’environnement sur l’expression des gènes, est également déterminante.

Définition, diagnostic et historique

Au cours des dernières décennies, les critères de diagnostic et les méthodes d’évaluation permettant de déceler l’autisme ont régulièrement évolué. Il n’existe pas de marqueur biologique spécifique, ni de syndrome précis. L’autisme est un trouble du développement dont les caractéristiques principales sont des difficultés de sociabilité, de langage et de comportement. Le diagnostic repose donc sur l’observation des comportements de l’enfant. Il est, par conséquent, impossible de déceler l’autisme de manière précoce, avant la naissance ou dans les semaines qui suivent.
Le langage peut être très restreint, voire inexistant, ou affecté de façon plus subtile : difficultés de compréhension et de généralisation, par exemple, ou une tendance à une compréhension littérale comme il est observé chez l’autisme dit de haut niveau ou syndrome Asperger. Au niveau de la sociabilité, une personne autiste peut refuser tout contact, y compris physique, ou se placer en porte-à-faux par rapport à la communication sociale. Les troubles du comportement se manifestent par des répétitions (mouvements, sons, langage) ou des sensibilités sensorielles anormales avec, par exemple, un intérêt accru pour la lumière ou une hypersensibilité aux bruits. Ces différents éléments varient d’un individu à l’autre, et parfois chez un même individu, au cours de sa vie. Il est donc plus approprié de parler de “spectre autistique” que d’autisme et de ne pas faire de généralités, par exemple en affirmant que tous les individus touchés par ce type de problème ont les mêmes besoins.

Un trouble récent

En dehors de la France, il est établi de façon irréfutable que l’autisme n’est ni une psychose ni une schizophrénie infantile et ne résulte pas d’un manque d’amour ou d’une éducation parentale inadéquate. Bien qu’il soit caractérisé par des troubles comportementaux, les premières descriptions publiées de l’autisme l’associaient à des problèmes de santé dus à des intolérances alimentaires et à des défaillances du système immunitaire. Enfin, dans la mesure où Kanner et Asperger ont été les premiers à l’identifier (au début des années 1940) en tant que tel, on peut émettre l’hypothèse que ces troubles du développement sont d’apparition relativement récente.

Une progression alarmante

Il est évident que l’autisme progresse de façon alarmante un peu partout dans le monde et que son extension n’est pas seulement liée à une prise de conscience accrue de cette maladie, à une meilleure compréhension ou au progrès des outils diagnostiques. Elle est réelle et la gravité du problème impose d’instaurer un système de surveillance de qualité et de prévoir aussitôt que possible – dès le diagnostic posé – les moyens de limiter les conséquences chez les enfants touchés. Il est également indispensable d’engager des recherches approfondies pour analyser l’impact de l’environnement sur le développement des individus.

La génétique, l’épigénétique, les métaux lourds…

À ce jour, on n’a pas identifié LE gène responsable de l’autisme. L’autisme est une maladie polygénique, multifactorielle et environnementale.

Mais les recherches en génétique ont au moins eu le mérite de soulager les familles en les déchargeant du poids de culpabilité que la psychanalyse faisait parfois peser sur elles.

Par ailleurs, bien que les associations de gènes avec des troubles du spectre autistique n’aient pas encore été étudiées de façon exhaustive et/ou nécessitent d’être confirmées par des études contrôlées, les recherches en génétique constituent à l’heure actuelle une piste très prometteuse pour une prise en charge personnalisée des patients. En effet, connaître le “profil génétique” des personnes atteintes permet d’optimiser les différentes voies métaboliques qui sont perturbées, d’augmenter les capacités de défense contre le stress oxydatif et d’améliorer l’élimination des polluants, notamment celle des métaux toxiques.

Grâce à ces nouvelles données, une amélioration des symptômes cliniques a déjà pu être démontrée. L’intérêt de l’analyse des variations génétiques est qu’elle permet d’adapter la nutrition et la micronutrition en fonction du profil génétique (génotype) et biochimique (phénotype du patient), de façon à optimiser le choix des traitements en améliorant la réponse thérapeutique et en réduisant le risque d’effets secondaires liés à une supplémentation inappropriée.

Un traitement individualisé

À chaque enfant son traitement, car bien que l’autisme se présente comme un tout, la diversité des troubles qui lui sont associés et sa gravité relative empêchent de le traiter au moyen d’une recette ou d’un protocole définis une fois pour toutes. La précocité de la mise en place du traitement est une des clefs de sa réussite, d’où la nécessité d’un diagnostic précoce.
Les parents d’enfants atteints d’un syndrome autistique font partie des personnes les plus motivées au monde. Lorsqu’ils comprennent le « pourquoi » des efforts qu’on leur demande, à de rares exceptions près, ils s’y plient volontiers, heureux de cette occasion qui leur est donnée d’agir dans le bon sens, et ravis de voir qu’un professionnel s’intéresse enfin sincèrement à leur enfant.

Seuls les progrès de l’enfant comptent !

C’est la raison pour laquelle, en la matière, le traitement biomédical a très souvent une longueur d’avance sur la recherche scientifique, car il évolue en fonction des rapports et des résultats fournis par les parents et les cliniciens.

Les grands principes alimentaires

Plusieurs études biomédicales ont mis en évidence l’élévation des taux de peptides issus du gluten et  de la caséine – appelés glutomorphines et casomorphines – dans les urines de patients souffrant d’autisme, de schizophrénie, de psychose, de dépression, d’hyperactivité avec déficit d’attention, ou d’un certain nombre de pathologies auto-immunes. Ces peptides appartiennent à la classe des opioïdes (ils ont les mêmes propriétés que l’opium) et l’augmentation de leurs taux doit conduire à la mise en place du régime sans gluten et sans caséine.

Les troubles gastro-intestinaux qui accompagnent l’autisme imposent par ailleurs de respecter quelques grands principes alimentaires :

⇒ Une dysbiose (déséquilibre de la flore intestinale au profit de levures et de bactéries pathogènes) nécessite l’adoption d’un régime pauvre en sucres et en féculents, car ils favorisent la prolifération des levures et des bactéries.

Les fruits et les crudités étant souvent mal digérés, en règle générale, il vaut mieux les consommer cuits.

⇒ Une fatigue hépatique incite à limiter la consommation des aliments riches en phénols (pomme, raisin, fraise).

Éviter les excitotoxines (caféine, monosodium glutamate, aspartame, nitrites, sulfites, glutamates).

Utiliser des huiles de qualité biologique, vierges et produites par première pression à froid (olive, colza, noix, pépin de raisin).

⇒ Le sucre (blanc surtout), les sodas, phosphates, colorants et conservateurs sont à exclure.

Il faut supprimer les aliments contenant du gluten : blé, orge, seigle, avoine, kamut, épeautre, pâtisseries, viennoiseries, gâteaux de toutes sortes, confiseries, céréales et mueslis, pizzas, quiches, toute préparation du commerce non vérifiée, et les produits contenant du malt (orge) et de l’amidon.
En revanche, le sirop de blé, la maltodextrine et le dextrose (suppléments glucidiques), ainsi que l’arôme de malt sont autorisés.

⇒ Le régime sans gluten consiste à éliminer les céréales potentiellement toxiques pour les remplacer par le quinoa, le sarrasin, le millet, le riz, l’amarante, le tapioca, le manioc. Le maïs peut être autorisé selon les cas.

Il faut supprimer les aliments contenant de la caséine : lait animal, margarine (si elle contient du lait ou des dérivés du lait), crème fraîche, fromage, crèmes desserts, yaourts, crèmes glacées, et tout produit fini à base de lait (gâteaux, viennoiseries, confiseries diverses, chocolat même noir, etc.).
Les laits végétaux (riz, noix de coco, amande) peuvent être utilisés sans problème.

Aujourd’hui, on trouve de plus en plus de produits sans gluten dans les boutiques diététiques ainsi que dans les sociétés de vente par correspondance.

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