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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Agir contre le gâchis au troupeau

Avec près de 200 bêtes à tondre cette année, le troupeau d’Alexandre le berger s’agrandit. En une journée, Philibert vient à bout des toisons. De son geste expert, il déshabille les brebis et la laine s’amasse. Dans une ambiance conviviale, nous sommes une petite dizaine à être de la partie pour soutenir la cadence en récupérant les toisons, dont on enlève les parties les plus sales, pour ensuite les trier en fonction des couleurs et remplir d’énormes sacs. L’un de nous prend place à l’intérieur des sacs et tasse la laine comme on foulerait le raisin. Les toisons s’empilent. Le regard transformé par le virus de la laine, je regarde ce troupeau comme un peintre sa palette. En tout, ce sont environ 200 kilos de laine brute qui sont récoltés à la fin de l’après-midi. Pourtant, le berger reste sombre. Pour lui, ce sont 200 kilos qui lui coûtent et lui resteront sur les bras. Que faire? Où les entreposer? Misère. Il payera au tondeur un peu moins de deux euros par toison, quand il ne peut espérer vendre la laine qu’à 1 euro le kilo, s’il la vend, car il sait qu’il ne la vendra pas, comme celle de l’an dernier qu’il a fini par étaler en paillage chez un ami maraîcher. L’industrie ne s’intéresse pas aux laines bigarrées d’un troupeau métissé. Quel gâchis! Tout le travail que représente la transformation de la laine brute a fini de condamner sa rentabilité. Reflet terrible de la société dans laquelle nous vivons qui fait d’une richesse un déchet… Le cours de la laine est si bas qu’il menace directement l’activité des éleveurs et des tondeurs. Sur les centaines de milliers de tonnes que représente la production annuelle de laine en France, on estime à plus de la moitié la perte de matière, quand à peine 10% sont travaillés localement, le reste étant exporté vers l’Asie (principalement la Chine et l’Inde).

Un projet local

Face à ce constat, à notre niveau, avec deux amies, nous avons décidé d’agir pour trouver des débouchés à cette laine et soutenir le courageux berger de Fontainebleau qui, rappelons-le, avec son troupeau, mène à bien un projet soutenu par l’ONF en faveur de la biodiversité des espaces forestiers. Tout l’été, nous nous sommes initiées à la transformation de la laine, au feutrage et même à la teinture. Nous réfléchissons à monter une association pour réunir des personnes motivées. Pour nous lancer, nous avons pris un stand au marché de Noël de Thomery (77) qui se déroulera le week-end du 9 et 10 décembre, à la salle de la plage, pour vendre quelques créations et surtout rencontrer, sensibiliser et rassembler les bonnes volontés autour de notre projet. Le rendez-vous est pris!

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